Avatar: Le Dernier Maitre de L'Air
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RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement

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MessageSujet: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyMer 10 Juin 2009 - 20:33

La pluie était tombée très rapidement. D’abord fine et éparse, en quelques secondes elle s’était transformée en déluge. De grosses gouttes qui vous faisaient mal quand elles s’écrasaient sur votre visage. De grosses gouttes qui couchait l’herbe et rebondissaient sur le sol en improvisionnant çà et là des rigoles, et, là où la surface était plane, des flaques immenses qui ressemblait plutôt à des petites marre, dont la surface était sans cesse perturbée par les cordes qui tombaient du ciel. Là, des colonies entières de fourmis tentaient de rejoindre la terre ferme, englouties sous l’eau trouble par les minuscules vaguelettes que produisait l’impact des gouttes. Ici dix ou quinze vers de Terre, flottant à la surface des mares, pris au piège du déluge, en croyant fuir une taupe, ce qui n’était en réalité que le martèlement des gouttes sur le sol. Et puis il y avait Jane, qui fermait les yeux et plissait ses ailes du nez à chaque impact de goutte avec son visage. La tempête ne l’avais pas surprise : elle avait eu tout loisir de lever le nez en l’air pour observer la concession des nuages. Blanc puis gris, puis presque noirs. Et boum.

La pluie n’avait jamais gêné Jane, même plus forte que ça, même quand le ciel descendait et qu’on n’y voyait pas plus loin que le bout de son bras. Elle aimait cette odeur d’humus et de champignons qui imprégnait tout, même au cœur des villes. Il n’y avait que les humains à s’abriter de la pluie. Sous de toits, des auvents ou de quelconques couvre-chefs et autres capuches.

Mais pour une fois, Jane avait décidé de s’arrêter. Cela faisait des jours entiers qu’elle marchait, sans rien manger d’autre que des baies et quelques sauterelles qu’elle avait avalé crue, en leur enlevant simplement la tête. Elle aimait sentir les nerfs tressauter et faire remuer les pâtes par spasmes, quand elle était sur sa langue. Des plaisirs simples qu’elle ne pouvait, elle le savait, partager avec aucun membre de son espèce. Elle avait dormi quelques heures, en fermant un œil sur deux. Plus par habitude que par peur de voir arriver quelqu’un. Quelqu’un ou quelque chose.

Mais la route avait été calme depuis le départ et elle avait avancé plus vite que prévu. Elle ferait une pose. Tant pis si elle perdait un peu de son avance. De toute façon, ses vêtements trempés faisaient maintenant le double de leur poids et collaient à sa peau d’une manière bien désagréable. Et ses pieds aussi lui faisaient mal, serrés dans leur chaussure de cuir que l’eau faisait rétrécir.

Il y avait cette longue forêt qui suivit le sentier qu’elle longeait. Elle fit quelques pas vers la gauche et, quittant le chemin, pénétra dans l’orée pour s’enfoncer au cœur de l’immensité verte. Après avoir marché quelques minutes, elle s’assit sur une pierre et ôta avec précaution ses chaussures, grimaçant de douleur à chaque fois que le cuir râpait contre sa chaire meurtrie. Elle examina ses pieds. Des ampoules sur l’arrière du talon et contre le petit orteil. Son pied droit avait l’ongle légèrement déchaussé et saignait. Mais rien de vraiment alarmant. Elle posa ses pieds nus sur le sol. Le contact avec la terre humide et froide lui fit du bien. Elle en profita pour se reposer un peu. Là, sous les arbres, elle se sentait chez elle. Elle aimait comparer ce sentiment de sécurité au cœur de l’immensité verte à celle d’un voyageur heureux de trouver une auberge, de quoi souper et un lit pour la nuit. Elle comprenait le langage de la nature, même si elle ne savait pas le parler. Il suffisait de fermer les yeux et d’ouvrir ses autre sens à la nature. Le toucher avec les pieds contre la terre pour en ressentir les vibrations, le nez et la bouche qui aspiraient tous les parfums : bois, mousse, herbe, champignons… Et l’ouïe pour écouter les arbres grincer mais aussi les animaux : les lynx qui se disputent un territoire en feulant, le faon perdu appellent sa mère, le coucou courtisant une femelle, et le geai, prévenant de l’arrivée d’un intru.

Jane se figea, et toute la forêt avec elle. Comme si tous les animaux retenaient leur souffle. Ne restait dans ce silence que les cris du geai. Puis des murmures dans les feuilles, des éclairs dans les arbres, chacun se mettant à l’abri des intrus. Jane resta seule, au milieu des troncs couverts de mousse, le cou tendu, à l’affût. Ça s’approchait. Non, ça s’éloignait… Se rapprochait à nouveau… Ce n’était pas la démarche d’un animal. Un animal, même perdu n’hésite pas. Il ne pouvait s’agir que d’un humain. Jane hésita. Son instinct la poussait à fuir, mais sa curiosité était bien souvent la gagnante à ce petit jeu. Qui était cet humain ? Pourquoi était-il dans cette forêt ? Elle savait se défendre, qui plus est. Elle décida donc d’aller voir. Elle se leva, et sans remettre ses chaussures, suivit la piste de l’humain. Très facile à pister : herbe couchée, branches cassées sur assez bonne hauteur, mais surtout, il faisait généralement un raffut de tous les diables. Mais étrangement, celui là en faisait moins que les autres, et elle eut du mal à retrouver sa trace. Elle savait qu’elle devait se méfier. Un humain capable de se déplacer avec autant d’aisance dans une forêt ne pouvait pas être n’importe qui.

Elle l’aperçut enfin. De dos. Il était maigre et tout aussi dégingandé qu’elle. Il avait une étrange posture et une coiffure tout aussi saugrenue. Habillé de rouge, de pourpre et d’or. Il avait eu la chance de ne pas tomber sur des brigands. Par contre, il risquait d’avoir un peu moins de chance si il continuait à se diriger comme ça vers les deux lynx qui se battaient toujours, quelques mètres plus loin. Mais il était bien différent de tous les autres humains qu’elle avait croisés jusqu’à maintenant. Elle avait une façon bien à elle de décider si telle ou telle personne était digne de confiance ou non, et elle se trompait rarement. Mais lui, il réussissait à la troubler. Il ne dégageait rien de spécial, et, en dehors du fait d’être perdu en pleine forêt, il semblait tout à son aise dans cet environnement qui n’était visiblement pas le sien. A l’aise mais inconscient du danger qui le guettait. Jane, qui ne savait toujours pas quoi faire, décida finalement de voir comment il réagirait. Elle l’aiderait en cas de besoin, voilà tout.


Dernière édition par Elda... le Jeu 18 Juin 2009 - 13:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyVen 12 Juin 2009 - 20:11

Cela faisait plusieurs jours que j'errais dans l'immensité des plaines d'Omashu. Je levai les yeux au ciel. Les cordes qui tombaient dégagèrent mon visage en chassant la masse de cheveux qui s'y étaient applatis.

Au moins, je n'aurais pas a supporter le soleil ni les voyageurs, pensais-je.

Je continuai donc ma marche solitaire en direction d'un endroit où me reposer. Je n'avais pas dormi depuis trois jours. Et bien que je ne ressentais pas le sommeil, il fallait que je dorme. Une heure ou deux heures tout au plus.
J'apperçus un bosquet sur ma gauche. Le chemin boueux semblait s'effacer a mesure qu'il penetrait a l'interieur. Je decidai de l'emprunter.
A l'interieur, les arbres feuillus rendais la pluie sous forme de milliers de gouttelettes. Elles arrosaient la terre humide et les feuilles en décompositions répendaient une odeur d'humus. La sensation d'être ici n'était pas désagréable. Je frottai mes cheveux des deux mains pour enlever le plus gros de l'eau et j'entrepris de m'enfoncer plus avant dans la forêt.
Mais plus j'avancais, et plus elle était dense. Les arbres semblaient se resserer d'eux même tout comme les buissons. Il faisait aussi de plus en plus sombre. Rien de bien inquiétant. Toutefois se perdre aurait été aussi simple qu'être trempé.
Sans m'en appercevoir, je tournai en rond. Avancant, puis reculant, marquant des cercles dans la terre. Je brisai une branche ce qui écorcha mon manteau. Décidemment, ces habits de la nation du feu était bien incommodant. Non seulement je n'étais pas du tout a l'aise dedans, mais en plus ils m'alourdissaient encore plus.

Il va vraiment falloir que je pense a me refaire faire une garde robe...

Tout en pensant au meilleur moyen de ne pas me perdre, je marchai, encore et encore, sans trouver un endroit convenable. Je sautai par dessus une énorme racine. Le centre de la forêt devait être proche. Mon avancée fut stoppée quand je déboulai dans un endroit a peu près stable et sec. Devant moi, deux lynx. Majestueux certes, mais potentiellement dangereux. J'évaluai rapidement la situation. Ils ne semblaient pas me porter attention pour l'instant, surement trop occupé a regler de vieux comptes. L'humidité masquait mon odeur. La seule solution consistait donc a m'éloigner discretement de ce lieu. Je reculai le pied qui brisa une branche. Pas de réaction. Mais un coup de vent apporta mon odeur en plein dans les narines des deux félins. Ils s'arretèrent et humèrent l'air. Quand ils me virent, leur rivalité cessa pour faire place a un appetit dévorant.
Je déplacai ma main dans mon porte-bagages. Pas de chance, je ne transportais pas de viande. Juste....des sucreries. Ce n'était pas très utile pour appater des fauves affamés.
Je me courbai lègèrement en avant, bien que la posture de mon dos donna déjà l'impression que j'étais courbé, pour me saisir d'un bout de bois. Ma première pensée fut de faire un feu. Mais avec la pluie, c'était impossible. Et puis, un bout de bois ne serait pas une arme efficace.
Etrangement, les deux félins ne bougeaient pas. Je n'étais pas vraiment le repas très caloriques qu'ils attendaient mais il y avait quelque chose. Quelque chose qui semblait les tenir en respect. Ils finirent par s'éclipser.
Je regardai autour de moi. Rien. En même temps, je ne pouvais pas voir dans la semi-obscurité qui regnait. J'avais une plutôt bonne vue mais là, je ne distinguait que très vaguement les formes des arbres a peine a cinq mètres devant moi. Je tatai le sol. A peu près sec. Ou plus sec que dans le reste de la forêt.
Tout d'abbord, je retirai mon manteau pour le suspendre a une branche. Dessous, je ne portais que mon habituel tee-shirt a manche longue blanc trop grand pour moi. Mon pantalon restait aussi le même mais le manteau le cachait en grande partie. Ils étaient trempés. De quoi laisser apparent ma carcasse de squelette. Je sortis de mon porte-bagage un morceau de gateau a la fraise qui ressemblait désormais plutôt a un amas de creme qu'autre chose. Quoiqu'il en soit, je m'assis dans ma position fétiche, jambe contre le torse et appuyé sur mes pieds pour manger lentement tout en me demandant si je n'étais pas suivi. Fixant un point au hasard je reflechis sur cette idée en mangeant machinalement.
Le "repas" finit, je frottai mes cernes pour dormir, toujours dans la même position. Chose que je ne fais que très rarement car je la juge inutile. Je pensais interieurement:

Allez, debout dans une heure pour repartir....

Mon esprit divagua lentement. Juste avant de fermer mes yeux, je crus appercevoir un infime mouvement. Trop tard, je dormai déjà.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyVen 12 Juin 2009 - 21:10

C’était moins une. Jane avait sorti in extremis la petite fiole qu’elle avait toujours dans un poche. Fiole qui lui rendait de nombreux services, car même si elle savait se battre, il y avait parfois des situations qui demandait un recours autre que la force. Avant de refermer la fiole qu’elle avait exposé au vent, elle la passa sous son nez et eut une mimique de dégoût devant l’odeur désagréable qui s’en dégageait. Elle replaça la fiole et se frotta énergiquement le nez pour que l’odeur s’atténue. Elle était tellement puissante qu’elle avait aussi envahie ces milliers de papilles gustatives. Elle cracha une bonne dizaine de fois avant de retrouver un odorat à peu près convenable.

La fiole en question contenait un précieux extrait de champignon qu’elle avait découvert au cours d’un de ces voyages. Comme elle voyageait seule, et qu’elle n’en connaissait pas le nom, elle l’avait appelé le champignon pisse ours. Car, une fois le jus extrait et macéré, le résultat ressemblait à s’y méprendre à de l’urine d’ours. Et qui faisait fuir les grands prédateurs plus que l’Homme ? L’ours, bien sûr !

Elle se retourna et chercha l’homme des yeux. Il était assis dans une position bien étrange et qui devait être fortement inconfortable. Il avait enlevé son manteau qu’il avait accroché à une branche et sortait de sa besace un morceau de gâteau, dont la crème dégoulinant s’écrasa mollement sur le sol, attirant une colonie de fourmis. Le gâteau sentait le sucre, la crème et ces espèces de fruits rouges et juteux qu’on trouvait parfois au bord des sentiers. Des fraises... Oui c’est ça : des fraises !

Jane fronça les sourcils. Ce type semblait parfaitement inconscient. Improviser un goûter au milieu d’une forêt et qui plus est sur le territoire d’un lynx était la meilleure chose à faire si on souhaitait en finir avec la vie. Malgré ses airs de ressemblances avec ce type, Jane se dit que finalement ils n’avaient rien de bien commun. Il ressemblait à un de ces vieux singes, mous, aussi amorphes que las et qui laissaient toujours tomber leurs pattes avant, qu’ils laissaient ainsi traîner sur le sol dans une totale indifférence. C’était d’ailleurs souvent le premier à se faire manger par le premier grand prédateur qui passait par là.

Au bout de quelques secondes d’observation, elle se rendit compte qu’il ne bougeait plus. Elle tendit l’oreille. Il n’allait quand même pas… ? Et pourtant, elle entendait bien sa respiration se faire plus ample et plus régulière. Jane n’en croyait ni ces yeux ni ces oreilles. Il dormait ! Là, en plein milieu de cette forêt remplie de bêtes féroces, il s’était assoupi comme une masse et dormait comme un bébé, toujours dans cette même position étrange. La jeune femme se demanda comment un individu, aussi dépourvu d’instinct de survie avait pu survivre si longtemps.

Que faire ? Le laisser là, au milieu des bêtes sauvages ? le laisser à la merci des lynx ? Même si c'était tentant , elle ne pouvait se résoudre à l’abandonner ici. Même si il était louche, et malgré sa visible impotence potentiellement dangereux, son instinct lui dictait de protéger les membres de son espèce, d’autant que la pluie avait commencé à redoubler d’effort.

Elle le contourna donc pour se placer face à lui, en avançant rapidement mais prudemment. Elle en doutait, mais il l’avait peut être vue et essayait de la piéger en feignant de dormir. En tout cas si c’était le cas, c’était du grand art. Elle s’arrêta à deux mètres de lui et, après s’être raclée la gorge, imita le grognement d’un ours. Il ne bougea pas. Pas un poil dressé, pas un sourcil froncé, pas une paupière tressaillant, même pas une légère augmentation de la fréquence respiratoire. Rien ! Il dormait vraiment le bougre !

Elle profita d’être en face de lui pour le détailler plus amplement. Par curiosité. Il était vraiment très maigre, mais à vrai dire elle n’était pas bien grosse non plus. Physiquement, ils semblaient tous les deux être sortis du même moule. Il avait des cheveux couleur geai, très épais. Son visage était fin et agréable. Mais il avait toujours ce petit quelque chose d’indéfinissable.

Jane soupira. Elle décrocha la veste de la branche, en faisant attention à ne rien abîmer, de la veste ou de la branche. Elle la regarda sous toutes ces coutures avant de l’enfiler. Elle était belle et chaude mais excessivement lourde. Longue et ample, elle était taillée pour les voyages mais devait être ôtée lors de combats. Les manches beaucoup trop longues recouvraient ses mains, et elle du s’y prendre à plusieurs fois avant d’arriver à en rebouler correctement les extrémités pour qu’elles ne la gênent pas.

Elle s’approcha ensuite du jeune homme et s’accroupit dos à lui. Elle tendit ses bras et le saisit sous les fesses avant de le soulever pour qu’il arrive sur son dos. Il n’était pas lourd, mais ses bras amorphes balançaient sur son torse et la gênaient pour marcher. Elle revint sur ces pas de toute à l’heure et sortit du territoire des lynx et se dirigea vers la lisière, là où les prédateurs ne s’aventurent plus.

Elle laissa tomber le corps à terre et, faisant glisser le long et lourd manteau de ses épaules, elle le posa sur le jeune homme, comme une couverture. Elle s’assit, exténuée. L’air était redevenu chaud mais la pluie ne désemplissait pas. Jane détestait cet air pesant qui lui donnait cruellement envie de… Dormir…

Elle bâilla à s’en décrocher la mâchoire et ne sentit même pas le sommeil l’envahir.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyVen 12 Juin 2009 - 23:04

Mon horloge biologique sembla s'être arretée. C'était l'heure de se reveiller. Je devais avoir techniquement dormi cinquante-sept minutes et trente trois secondes. J'ouvris les yeux. Première impression, le sol semblait avoir bougé. En fait, je voyais tout comme si....comme si j'étais allongé? Position fétale. C'était une sensation très étrange de se retrouver allongé. Et encore plus dans cette position. J'étendis mes jambes et touchai quelque chose de dur. En me redressant j'apperçus une femme alongée sur le dos. Ses cheveux étaient presque aussi noir que les miens et sa peau était halée. Malgré un air apparement paisible, je ne voulais pas me risquer de la reveiller.

Je me decalai sur le côté tout en la fixant du regard. Alors que je commencai a voir son profil, j'apperçu quelque chose qui me semblait être une cause de mon état encore latent. Je secouai ma tête. Mais c'était toujours là.
Ses oreilles n'étaient pas rondes comme les miennes, mais alongées. Beaucoup plus longues que les miennes, elles s'arrondissaient aux extrémités. Je me demandai alors si cette personne était humaine ou non. A première vue, tout semblait être humain sauf ses oreilles. Si on pensait que c'était elle qui m'avait amenée ici, elle aurait tout aussi bien pu éloigner les fauves. Comment? Je ne le savais pas. La seule conclusion c'est qu'elle était mi-humaine, mi-quelque chose d'autre. Un animal peut-être?
La femme grogna et se tourna sur le côté. Elle me tournait le dos désormais. Si cette femme m'avait sauvé des félins, pourquoi m'aurait-elle emmené ici? La réponse s'imposa d'elle même. Surement pour m'éviter d'autres mauvaises rencontres.

Je me levai pour regarder les environs. Pas de traces de félins ni d'autres prédateurs. Tout était silencieux et calme hormis le bruit de la pluie. L'idée que ce soit elle qui les avaient éloigné devint de plus en plus plausible dans mon esprit. Mes cheveux redevinrent trempés et s'applatirent completement sur ma tête. Je ne voyais plus que d'un oeil. Pas très pratique pour jauger les distances mais j'avais l'habitude. Je cherchai ma sacoche. Juste a côté de mon manteau. La femme dormait toujours.

-Haaaa...,soupirai-je en soulevant triomphalement ce que je cherchais.

Je l'ouvris. Il ne restait plus grand chose. Tout juste deux parts de gâteau. A la fraise, et l'autre a la vanille. Je comparai les deux et optai pour celui a la fraise. On ne change pas une équipe qui gagne.
Je me remis en position et commenca a deguster mon morceau. Bizarrement, une voix sonna dans ma tête:

J'ai l'impression que ta vie tourne autour de ton cerveau et de ton estomac, les deux étant étonnament disproportionés.

Effectivement, ce n'était pas faux. Mais les deux étant étroitement lié, je me contentais de ce que m'offrais la nature.
Un buisson en face de moi remua. Je fixa mon oeil gauche non caché par mes cheveux en continuant de manger. Alors que j'approchai une énième cuillerée de ma bouche, un animal sortit alors lentement. Un félin ressemblant étrangement a ceux de tout a l'heure.
Je réfléchis vite sans bouger. Si il s'agissait du même félin, peut-être la femme accepterait de m'aider encore une fois. Mais si ce n'était pas le cas, je ne pourrais rien faire. A moins d'un coup de chance....
Je me tournai lentement vers elle, sous le regard impotoyable de l'animal. Je ne le lachai pas des yeux. Ma main s'approchai d'une poche.
C'était soit il y avait de la viande, soit je me prenais une claque magistrale pour avoir touché une femme endormie. Je sortis ma main. Un petit lambeau de viande sechée. Je n'allais pas aller bien loin avec ça.
Je continuai toujours de regarder le félin. Il ne bougeait toujours pas. Je repris ma position et mangea mon gâteau en continant de le regarder. Ma main gauche saisit un petit baton pour tenter de reveiller la femme endormie.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptySam 13 Juin 2009 - 0:02

Jane était éveillée. Réveillée de sa pénible et soudaine torpeur par ce qui semblait être des pieds cognant contre son crâne. Il était réveillé. Elle gardais toutefois les yeux fermés. La vue est un organe essentiel pour les Humains. Sans ça ils ne peuvent rien faire. Les humains ont des yeux de prédateurs, assez écartés du nez pour permettre une vue d’ensemble. Au dépend d’un jugement précis et clair des détails de son environnement. Il n’avait ni l’œil perçant du faucon, ni l’iris noire des fauves qui captait et amplifiant le moindre rayon de soleil. Une chose sure, la nature n’avait pas doté l’homme de beaucoup d’atouts. Mais la vue en était l’organe sensoriel le plus développé. Pourtant Jane pouvait tout autant voir avec ses oreilles et son nez. Comme elle l’avait senti se déplacer et chercher un autre gâteau (encore un) avant de s’en braffrer comme un malpropre. Comme elle avait senti un des lynx approcher. Un tenace celui là. Mais les animaux, et particulièrement les félins, sont généralement plus intelligents que ne pensent la plupart des Humains.

Il y avait eu anguille sous roche. Pas d’ours. Et il allait faire payer aux deux bipèdes cette mauvaise blague. Il avait perdu quelques mètres de son territoire, férocement défendu et marqué à coup de jets d’urine sur les arbres. Mais l’autre avait pissé par-dessus. La bataille était perdue. Deux morceaux de viande, bien qu’un peu maigres étaient en quelque sorte un lot de consolation. La femelle dormait. Mais le mâle avait attrapé un bâton. Ridicule Humain. Penser qu’un simple bout de bois puisse faire peur à un félin de soixante kilos dans la force de l’âge ! Mais après ces tracas de la journée, il ne cracherait pas sur un morceau facile.

Jane avait senti une main se glisser dans sa poche mais elle n’avait pas bronché. L’autre en avait sorti un morceau de viande de bœuf musqué qu’elle avait laissé là. Dur comme du cuir. Mais de toute façon ce n’était pas ce qui intéressait le lynx. Mais elle avait un avantage. Si le lynx pensait qu’elle dormait, elle pourrait toujours le faire fuir par surprise. Mais comment ? Pas possible de lui faire le coup de l’ours. Il allait falloir la jouer finement. Et l’autre qui continuait à faire mumuse avec son bout de bois pour essayer de la réveiller. Elle devait trouver un moyen de le prévenir, mais comment ?

La solution s’imposa d’elle-même : la pensée !! Elle réfléchit à toute vitesse. C’est Daphnis, l’ours qui lui avait servi de compagnon pendant de nombreux voyages, qui lui avait appris à communiquer de cette façon. Mais elle ne s’en était jamais servie avec quelqu’un d’autre que lui. Et pour cause : la plupart des humains ne pouvaient pas communiquer de la sorte. Au fil de leur évolution, ils étaient tellement occupés à se parler entre eux qu’ils ont oublié de communiquer avec les autres êtres qui les entouraient. Inutile de tenter le lynx, trop primitif. Elle n’était pas bien convaincue de ce qu’elle avançait mais elle décida quand même d’essayer de communiquer avec l’autre toujours occupé à marteler le sol avec son bout de bois. Ce qui ne faisait qu’exciter d’avantage le fauve.

Elle n’avait pas spécialement besoin de se concentrer pour faire ce genre de choses. Cependant, il fallait trouver un moyen pour optimiser ses chances. Les yeux toujours fermés, elle tenta d’orienter ses pensées vers lui. Normalement, pour en augmenter les chances, il fallait regarder son interlocuteur droit dans les yeux. Présentement, elle n’avait pas vraiment le choix. Il fallait trouver autre chose. Tout en veillant a ne montrer aucun signe extérieur de concentration, elle hurla mentalement à l’attention de son compagnon d’infortune :

- Cesse de l’exciter avec ce fichu bout de bois, je suis réveillée !!!!!


Elle senti un choc sur le sol. Sa respiration était saccadée et son cœur cognait si fort dans a poitrine qu’elle l’entendait aussi distinctement que si elle avait eu l’oreille collée à son torse. Il avait eu peur, il avait sursauté, mais surtout, il avait entendu. Jane en sourit intérieurement. Mais le moment n’était pas aux félicitations, il fallait trouver un moyen de neutraliser le lynx, qui devenait de plus en plus impatient.

Elle l’entendit poser doucement le bâton et se redresser. Elle sentit le poids de son corps se tourner vers elle. Elle recommença.

- Ce n’est pas moi qu’il faut regarder, mais le lynx. Quitte le des yeux, tu es un homme mort.


Il se tourna vers le lynx, prenant les indications de Jane avec le plus grand des sérieux. Elle avait un plan. Il fallait qu’il s’approche suffisamment du lynx pour qu’il la quitte des yeux. Ensuite, attraper le bâton et frapper de toutes ses forces sur le museau. Un bon coup pour l'assommer et leur laisser assez de temps pour se mettre en sécurité. Il lui faudrait être précise, rapide, et attraper ce bâton sans être vue du félin, tout en s’assurant qu’il ne dévore pas l’autre en cours de route. C’était risqué mais c’était le seul plan qu’elle avait.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyDim 14 Juin 2009 - 0:54

Pour l'instant, tout se passait relativement bien. Enfin, celon ce que j'avais imaginé. A l'origine, j'étais censé soit, la reveiller avec le bâton, soit la forcer a réagir en asticotant le félin. Mais j'étais loin de penser qu'elle puisse comuniquer par télépathie. Pouvait-elle aussi lire dans les esprits? Peut-être aurais-je dû m'en tenir au plan A. Mais peut-être le plan B me permettrait de savoir un peu plus qui est cette femme.
Au moins, je savais qu'elle avait un tempérament franc. Obéissant a ce qu'elle venait de m'ordonner, je me levai lentement tout en fixant le félin qui ne bougeait pas. Ce fut lorsque je fis un pas sur le côté que la bête bondit. Sans prendre le temps de réfléchir, je sautai à gauche et me receptionai en roulade. La femme s'était levé et frappait déjà frenetiquement le museau du félin. Elle le forcait a reculer de plus en plus. J'en profitai pour prendre mon manteau et ma sacoche. A peine cette chose faite que la femme me prit par le bras avec une force incroyable pour me faire courir.
Je tournai la tête. Le fauve et frottai le visage de ces pattes. Pour l'instant, tout se passait bien. Nous continuâmes de nous éloigner jusqu'a nous cacher derrière un arbre au tronc épais. C'est a ce moment seulement que la poigne de la femme me lacha. Elle m'avait serré tellement fort que j'eus des fourmis dans le bras. J'epoussetai mon manteau avant de l'enfiler en murmurant:

-Comme prévu....

-Pardon?!

-Je n'ai rien dit. affirmai-je.

Silence. Ces oreilles devaient être bien sensibles. Aucun doute, elle n'était pas humaine. Ou pas entièrement. Elle s'assit au sol en soufflant. De mon côté, je me mis en position pour la détailler. Ses yeux n'étaient pas non plus comme les miens. Comme si il n'y avait pas de pupille. Cependant, si ils étaient a la mesure de son ouïe, elle avait là un avantage certain sur moi. La provoquer ne serait pas une bonne idée. Surtout du peu que j'ai entendu d'elle.

Contrairement aux animaux, j'arrivai sans peine a voir dans les humains. Les manipuler, les analyser. Tout. Mais avec elle, je n'y arrivais qu'à moitié. Comme si une partie d'elle m'était inconnue et voilée par quelque chose. Cela me frustrait. Je detestait perdre et ne pas arriver a comprendre quelque chose était pour moi l'équivalent d'un echec. C'était d'ailleurs peut-être pour cela que je n'avais pas décider d'appliquer le premier plan. Attaquer le fauve avec ma maitrise pour partir ensuite. Ridicule au premier abbord, peut-être m'aurait-il éviter des ennuis. Mais j'avais opté pour l'autre. Obtenir de l'aide par tout les moyens en paraissant le plus niais possible et finir par partir nous cacher. Bien entendu, j'avais tout imaginé avant de faire quoique ce soit avec ce bâton. Tout, sauf le fait qu'elle ait pu me parler par l'esprit. J'étais plutôt quelqu'un de terre à terre. Rationnel. Si quelque chose de "bizarre" arrivait et que je pouvais le comprendre, j'étais satisfait. Si quelque chose qui semblait improbable se passait, je cherchais a le comprendre sans montrer la moindre émotion.
La peur que j'ai éprouvé quand elle m'a parlé, c'était une des rare fois où j'étais surpris. Une des rare fois où mes sentiments n'étaient pas faux. Même si cela ne s'était pas vu sur mon visage, je l'avais senti, mon coeur qui s'était emballé. Surement parce que j'ai associé le fait qu'elle puisse me parler avec le fait qu'elle puisse lire dans mon esprit. Comme si j'avais peur que quelqu'un penetre dans mon esprit, seul sanctuaire que personne ne pouvait comprendre. Trop compliqué. Pourtant, parler par ce biais lui semblait tellement facile que s'en était terrifiant. D'où ma réaction. La peur m'avait aveuglé. Stupide.

Mais désormais, je ne serais plus surpris. Je savais a quoi m'attendre. Si elle savait lire dans les esprits, il serait beaucoup plus dur de tenter quoique ce soit sans qu'elle ne s'en rende compte. Comme elle n'a pas réagi, peut-être ne l'a-t-elle pas voulu par respect de l'intimité d'une conscience. Ou peut-être ne l'a-t-elle tout simplement pas pu. Sauf si elle jouait la comédie. Dans ce cas, il me faudrait considerer que ses pouvoirs sont si grands qu'ils pourraient me nuire. Partir serait alors la meilleure solution....

-Bon t'as fini de me regarder.

Sans m'en appercevoir, mon regard s'était posé sur elle. Je n'avais pas bougé, un doigt a la bouche, toujours dans la même position. Continuant cependant de la regarder, je répondis:

-Désolé....

Je ne voulais pas partir. L'echec de ne pas comprendre ces pouvoirs ou de savoir qui elle est ne me plaisait pas. Je resterais et au moins, je pourrais trouver. Oui. C'était possible.
Je regardai dans ma sacoche. Faire travailler son cerveau necessitait de l'energie. Surtout pour le mien. Le prenant par le bout des doigts, je le retournai pour le secouer. Rien n'en sortit. Je le laissai tomber.
La femme n'avait pas bougé. J'étais bien résolu a comprendre. Tout comprendre. Je detestais perdre. C'était aussi simple que ça.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyDim 14 Juin 2009 - 9:49

Il était assis à quelques centimètres de Jane et la fixait. Sans aucune pudeur ni retenue, toujours assis dans cette fichue position, un doigt entre ses lèvres, ses dents arrachant par petits mâchouillements des bouts d’ongles qu’il avalait. Ce n’était pas qu’elle trouvait ça répugnant, il lui arrivait souvent de faire la même chose. Mais ce bruit de mâchouillements entrecoupés par ceux, plus brefs, des dents qui coupaient un morceau de corne, ce bruit était insupportable. Mais elle ne dit rien. Elle savait ce que signifiait ce regard insistant qui la détaillait. C’était un regard dénué de toute mauvaise volonté. C’était un regard de curiosité, le même regard qu’avaient les jeunes Humains quand ils rencontraient une nouvelle personne. Le regard des crétins aussi… Le genre de type qui vous regarde en bavant, les yeux ouverts comme des soucoupes.

Mais pas lui. Encore une fois, il y avait quelque chose qui bloquait. Un regard de curiosité oui, mais pas que. A sa façon de laisser son regard sur chaque détail de son corps, il était plutôt en train d’évaluer ses capacités physiques. Troublé par les yeux et les oreilles. Personne n’avait jamais osé lui demander ce qu’elle avait. Ils suffisait aux gens moins de deux secondes pour la juger différente et donc peu fréquentable. Elle n’avait jamais eu de deuxième chance, et avait donc continué à cultiver sa différence.

Lui, il s’était excusé. Il avait cherché quelque chose dans sa sacoche, mais depuis, il n’avait pas décollé son regard de Jane. Il regardait maintenant ses pieds. Des pieds tout ce qu’il y avait d’humain. Elle se souvint qu’elle avait oublié ses chaussures. Tant pis. De toute façon elle pouvait très bien se déplacer sans. Si la vue d’un corps nu ne gênait pas autant les humains, elle ne mettrai aucun vêtement.

Comme il ne décollait pas les yeux de son corps, elle se tourna vers lui et le fixa, plantant ses yeux dans ceux du jeune homme. Des yeux vairons ! Un bleu presque gris à gauche et un vert constellé de toutes petites particules dorées à droite. Troublant. On en pouvait s’empêcher de passer d’un œil à l’autre. Il étira sa lèvre, dans un mouvement presque imperceptible. Il souriait de sa réaction. Jane secoua la tête. Sous ses yeux d’immenses cernes. Deux grosses poches bleues. Du bleuet pour décongestionner tout ça. Des compresses imbibées d’huile essentielle de bleuet, diluée dans de l’eau et posées une demi heure. Mais l’heure n’était pas aux conseils de cosmétique.

Il avait la peau très pâle. Là où elle était fine, on pouvait très distinctement voir veines, artères et capillaires sanguins. Des cheveux de la même couleur que les siens. Elle avança sa main puis se rétracta. Mais qu’est-ce qu’elle était en train de faire bon sang ? On ne tripote pas le premier venu ! Sa curiosité avait dépassé sa prudence. Oui, peut être qu’elle n’avait pas eu l’occasion de toucher un homme depuis si longtemps. Peut être aussi que ses yeux ne suffisaient pas à cerner ce drôle de type. Mais elle n’allait pas risquer sa vie pour renifler la sueur d’un inconnu. Et potentiellement dangereux qui plus est.

Elle se leva d’un bond, dépliant ses jambes, ses orteils s’enfonçant dans la terre. Il la fixait toujours, détaillant maintenant les parties qu’il n’avait pu voir quand elle était assise. Ses mollets tendus, ses jambes effilées mais musclés, ses…

- Je pense qu’il est parti, dit-elle d’un ton sec pour couper court à cet examen qui devenait de plus en plus gênant.

Elle réagissait bêtement, elle le savait pertinemment, mais ce regard posé sur son postérieur, bien sur sans aucune attention déplacée, lui faisait malgré elle monter le rouge aux joues. C’était un homme, et elle une femme. Elle avait déjà vu des hommes regarder le bas du dos des passantes. La vue de ces muscles rebondis faisaient alors danser dans leurs yeux une flamme maligne. Elle trouvait ça malsain et écoeurant. Elle se tourna, appuyant son dos contre l’arbre.

- Tu devrais reprendre ta route, la nuit ne va pas tarder à tomber. Si tu veux retrouver ton chemin, regarde les arbres, la mousse pousse toujours du coté exposé au Nord.

Du doigt, elle lui montra un point au sud-ouest.

- Si tu vas par là, il y a une auberge.

Il ne s’était toujours pas levé. Tant pis pour lui. Elle se décolla du tronc et marcha d’un pas énergique vers l’est, à l’endroit où elle avait quitté le sentier. Elle avait perdu trop de temps et ne pouvait surtout plus supporter ce regard. Elle se mordit la lèvre, tentant de ne pas penser à tout ce qu’elle aurait pu apprendre ce drôle de type. Elle s’attendrissait beaucoup trop ces derniers temps. Ce n’était pas bon. Mais ce regard, il faisait ressurgir chez elle des choses douloureuses. Pas attendrissement. Mélancolie.

En levant la tête vers les cimes, elle se rendit compte que la pluie avait disparue.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyLun 15 Juin 2009 - 21:03

Seul. J'étais désormais seul. Rien n'avait bougé depuis qu'elle était partie. Devais-je la suivre? Non. Je n'avais ni de bonnes raisons pour le faire, ni l'envie. Qui plus est, sans nourriture, le temps serait long. Je me levai, passant ma sacoche en bandoulière. Je la trouvai bien vide. Trop vide. Le soleil commençai a décliner dans le ciel. Une fraicheur nouvelle commença a s'installer dans la forêt. Il fallait que je parte avant qu'il ne fasse nuit. Et peut-être revenir. Je ne savais pas pourquoi, mais il le fallait.

Me levant, j'attrapai mon manteau trainant au sol. Il était boueux et affreusement encombrant. Mais comme je n'avais pas un sous sur moi, il me servirait surement a payer quelque chose dans l'auberge. Je suivis la direction que la femme m'avait indiquée précédemment.
Après quelques minutes de marche, j'émergeai enfin. En face, un toit d'où s'échappait une fumée grisâtre qui se perdait dans le ciel et semblait se confondre avec les quelques rares nuages. L'auberge. Je descendis du plateau surélevé sur lequel se trouvait la forêt pour atteindre la bâtisse. L'endroit semblait abandonné. Désolé. Il n'y avait que des débris de maisons. Pourtant l'auberge paraissait neuve. Ou bien elle avait été construite il y a peu, ou alors le patron devait tenir a cet endroit.
J'entrai. Une douce chaleur provoquée par un feu de cheminée mourant m'accueille. Un homme derrière le comptoir leva les yeux d'un verre qu'il remplissait.

-Ha! Je suis a vous dans une petite minute. Entrez et installez-vous.

Il alla servir un groupe d'hommes dans un coin. Ils étaient tous rassemblés autour d'une table. Surement un jeu. Je m'assis sur la première table près de l'entrée sur la chaise. A ma façon. Ce qui ne manqua pas d'attirer les regards déjà moqueur des joueurs. Le barman vint a ma table.

-Bonjour monsieur. Que puis-je vous servir? Permettez-moi de vous conseiller notre plat du jour. Le....

-Non merci, le coupai-je, juste un café. Et des gâteaux. Cinq au moins.

L'homme hésita mais ne dit rien. Il partit pour préparer la commande. Du fond de la pièce, un cri résonna:

-Menteur! Tu me dois un coup!

J'attendis que le serveur ne dépose les gâteaux et le café. Je lui demandai de laisser la sucrière et après un doute, il accepta. Le café a la main, je me dirigeai vers la table des hommes. Ils continuèrent comme si de rien était. Chacun avait un verre dans la main, retourné.

-Je parie, 20 vils, dit l'un des homme.

Les autres le suivirent. Puis, chacun leva discrètement son verre pour regarder. Le jeu commençait. Après quelques parties, je pus comprendre le but de ce jeu. Intéressant.
Le barman arriva:

-Vous devez être perplexe.

-Non. Je comprends. Le but est de tromper l'autre. Il faut miser sur l'ensemble des dés, pas seulement les siens.

Je m'approchai et m'installai a leur table après avoir déposé mon café plus loin. Forcement, ma posture les interpella.

-Si vous le permettez, je me joins a vous.

Les trois hommes se dévisagèrent. Le plus grand éclata de rire:

-Toi? Et tu paries quoi?

-C'est simple, l'équivalent de mon manteau. Pas besoin de vous faire un dessin pour vous prouver qu'il est de bonne facture. Je vous défie, vous.

Comme ça, je savais qu'ils accepteraient et que je pourrais payer ma commande. L'homme accepta.
Un autre me donna un verre avec les dés. Nous les secouames et les posâmes sur la table. Le barman se joignit a nous au dernier moment. Parfait. Exactement ce qu'il me fallait. Après un bref coup d'œil pour voir nos dés, le barman lança le jeu.

-Je parie trois deux. A vous cap'.

Le plus grand se frotta le menton en regardant encore sous son verre.

-Quatre quatre. A toi petit.

-Quatre cinq.

-Six trois.

Le grand regarda sous son verre sans nous le montrer. Il sourit:

-Et bien je parie, sept cinq.

Je regardai mon verre. Trois cinq, un un, et un deux. Il avait bien joué. Si je pensais qu'il avait raison et moi en partie, alors le «cap'» devait avoir quatre cinq et un quatre. Quant au barman, trois deux et deux trois. A moi de parier. Je me machouillai le pouce:

-Huit cinq.

Je montai la mise pour m'assurer de mon coup. C'était complexe, mais j'avais déjà ce que je voulais. Le cap' sourit de plus belle:

-Tu as perdu petit.

A ce moment, le barman monta aussi la mise.

-Douze cinq. Douze cinq, répéta-t-il.

Le grand était abasourdi. J'avais vu juste. Je savais désormais les jeux des autres.

-Montez la mise ou traitez moi de menteur.

-Oui pour me faire traiter de menteur a mon tour!

Il balaya le verre du barman pour révéler les dés. Il y avait bien trois deux et deux trois.

-Hahahaha! Merci petit! File moi le manteau! Et toi barman, une tournée gratuite!

Je me levai sans demander mon reste. Le barman servit les hommes qui se moquaient. Au comptoir, je pris les gâteaux pour les ranger dans ma sacoche.

-Je vous dois soixante sept vils c'est ça?

-Tout juste.

Je sortis alors une bourse de cuir de ma manche. J'avais peut-être perdu mon manteau, mais le cap' avait l'air d'avoir gagné bien plus que sa valeur. A la vue de l'expression du barman, je me permis de dire:

-Vous aviez compris.

-Presque. Je savais que vous vouliez quelque chose mais je ne pensais pas que tu allais lui voler s....

Je lui fis signe de se taire. Après avoir payé, je m'éclipsais rapidement. Mieux était pour moi de passer ma nuit a la belle étoile. Surtout que je n'allais pas dormir. A la lisière de la forêt, je m'installai en position habituelle, contemplant la bourse vide. Au moins, le barman en fera meilleur usage que moi.
La nuit débutait. J'allais surement passer ma soirée sans bouger a contempler les étoiles, comme d'habitude. Mes pensées revinrent alors a la journée que j'avais eu. Demain je retournerai au même endroit dans la forêt pour en savoir plus sur cette femme. C'était certain.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyMar 16 Juin 2009 - 10:41

Jane marchait d’un bon pas vers l’Est, sans se retourner, mais elle savait qu’il ne l’avait pas suivie. Il était parti vers l’auberge qu’elle lui avait indiquée. Elle avait senti son odeur sucrée et poisseuse prendre la direction du sud-ouest, après quelques moments d’hésitation. Maintenant il était trop loin pour qu’elle ne sente sa présence. Et ça la contrariait. Ils s’étaient rencontrés comme ils s’étaient quittés. Vite. Trop vite. Les choses ne se passent jamais comme ça d’habitude. Il y avait toujours une suite. Il fallait qu’il y ait une suite. Elle avait beau se dire que c’était juste un humain peut être un peu simplet, elle avait beau se le répéter cinquante fois, elle n’arrivait pas à se convaincre. Sa curiosité lui rongeait le ventre et lui laissait comme un creux. Là, juste en dessous de l’estomac. Estomac qui se mit d’ailleurs à grogner. Elle n’avait pas mangé de la journée et, même si le crépuscule faisait baisser son acuité visuelle, c’était le moment idéal pour se mettre en chasse.

Elle commença par atténuer son souffle en respirant plus doucement. Elle se campa sur ses pieds, les orteils légèrement écartés, et écouta les bruits de la forêt. Chercher les bruits de feuilles qui bruissent au passage d’un animal. Il fallait être attentif. Le bruit ne devait pas être trop fort, Jane ne tenait pas spécialement à retomber sur ce maudit lynx qui rôdait toujours dans les parages. Ni quelque chose de trop silencieux. Au ras des feuilles, c’était la strate des serpents et des rongeurs. Ce n’était pas ce qu’elle cherchait.

Au bout de quelques minutes, elle perçut enfin un bruit qui sembla lui convenir. Maintenant c’était au nez d’agir. Elle huma une grande bouffée d’air. L’odeur de bois humide envahit ses narines. Elle fronça le nez pour faire circuler les odeurs dans les deux cavités jumelles, s’appliquant à décortiquer et analyser la moindre trace odorante. Elle passa en revue plusieurs essences d’arbres, ainsi que de nombreux champignons. De la fiente d’oiseau, un cadavre de mulot qui pourrissait, des excréments de cochons sauvages… Là ! Elle avait trouvé ce qu’elle cherchait.

Elle se pencha et ramassa une poignée de terre mélangée à de l’humus. Elle s’en frotta le cou, les aisselles, l’intérieur des cuisses et la plante des pieds. Elle aurait pu faire tout le corps ainsi, mais elle était pressée d’en finir. Elle n’avait masqué que l’odeur qui sortait des glandes odorantes, et qui trahissaient sa présence : sueur, transpiration et uro-génitales. C’était assez inconfortable au début mais on s’y faisait assez rapidement.

Elle décrocha sa fronde de sa ceinture et fouilla dans le petit sac qui contenait des pierres. Seule distraction intéressante qu’elle avait pendant ses voyages. On ne fronde pas avec n’importe quelle pierre. Jane avait une préférence pour les galets plats. Ils étaient difficiles à tenir entre les lamelles de cuir mais étaient rapides et permettaient une précision, qu’elle ne pouvait obtenir avec les autres formes de cailloux. Elle en sorti deux. Un qu’elle plaça dans sa fronde, dans la petite aspérité du cuir prévue à cet effet. Elle garda l’autre dans la main et se mit en quête de ce qu’elle recherchait.

Le lièvre variable à oreilles noirs avait une odeur caractéristique d’urines. De par sa conformation, il avait des reins plus petits que celui des autres lagomorphes. Son urine était donc légèrement plus forte, car plus concentrée en urée. Jane en avait repéré un dans les fourrés à quelques dizaines de mètres. Elle s’en approchait lentement, s’appliquant à faire le moins de bruit possible. Plus que quelques mètres. Se mordant la langue, elle tordit son cou. Voir avant d’être vue était la garantie du succès.

- Ouch !

Le lièvre, alerté par le cri détala. Jane arma sa fronde mais le manqua de quelques centimètres. Elle plaça la deuxième pierre entre les deux lanières de cuir et la fit encore une fois tourner au-dessus de sa tête. Elle toucha le lièvre, mais au lieu d’aller cogner la tête, elle ricocha sur le dos et ne ralenti même pas sa course. Jane tenta de le rattraper, mais quelque chose s’était enfoncé dans la plante de son pied gauche et ralentissait trop sa progression. Elle s’arrêta.

- Et merdeuuu !

De rage, elle jeta sa fronde sur le sol avant de s’y laisser choir pour enlever ce qu’elle avait dans le pied. Elle saisit sa cheville et la tourna pour pouvoir voir ce qui s’était fiché dans ses chaires. De l’or ! D’un coup sec, elle retira l'objet et reposa doucement son pied. C’était probablement tombé de la veste du type. Façonnée dans de l’or et en forme de flamme, c’était sans aucun doute possible le symbole d’appartenance à la nation du feu. Elle le porta à sa bouche. Or massif.

Elle soupira et rangea l’insigne dans sa poche. Peut être qu’elle devrait lui rendre. Elle mit sa main à sa poche pour caresser le métal, titillant du bout des doigts les pointes acérées qui lui avaient valu de manquer son diner. Bah ! De toute façon il était trop tard pour tenter quoi que ce soir dans ce sens. A cette heure, il devait être en train de dormir dans un lit bien chaud, par là, vers le sud-ouest.

Elle décida de passer la nuit là-dessus. Si il tenait à son truc peut-être viendrai t-il le chercher. Après elle pourrait toujours lui retomber dessus. Par pur hasard bien sur.

Secouant la tête pour sortir ces idées stupides de son cerveau, elle grimpa à l’arbre le plus proche et s’installa pour la nuit.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyJeu 18 Juin 2009 - 14:06

La nuit. J'adorais ce moment. Non pas pour en profiter afin de dormir, mais plutôt parce que c'était durant cette période que tout semblait éteint. Ainsi, je pouvais réfléchir en paix. Les quelques rares animaux nocturnes préféraient rester dans la forêt. Et puis, le silence. Rien ne bougeait. C'était étonnement agréable.
La seule lumière provenait de la lune et des étoiles qui parsemaient le ciel. Une nuit rêvée pour dormir. Pour les autres bien sur. Moi, je n'y arrivais pas. Parfois il m'était arrivé de le vouloir, mais jamais le sommeil ne m'avait emporté. C'est seulement à partir d'une certaine limite qu'il faut que je me repose. Et encore, me reposer durant une ou deux heures. C'était ainsi.

La nuit passa alors, lentement, paisiblement. La lune céda sa place aux premiers rayons du soleil qui réveillaient lentement le monde. Les oiseaux recommençaient à chanter, le vent a souffler. J'attaquai un gâteau.
Devant, l'auberge. Les hommes a qui j'avais volé la bourse ne l'avait pas quitté de la nuit. Pour autant, quelque chose me disait qu'ils n'étaient pas a l'intérieur. Qu'il n'y était plus. C'était trop tard pour m'en rendre compte, ils étaient déjà devant moi. Mais plus que la veille. Au lieu de n'être que trois, ils étaient une bonne dizaine.

-Tiens, salut gamin! me lança celui qui était le cap'.

Je ne répondis pas. Il portait mon manteau. Les autres semblaient se rire d'avance de ce qu'ils se préparaient a faire. Et de toute évidence, c'était pour moi. Le chef s'avança:

-Dit, tu n'aurais pas vu notre bourse par hasard?

-Je crois que mon manteau vous suffit amplement.

-Tu te crois malin petit? Je sais que tu nous l'as volé pendant la partie d'hier. Le barman nous a tout dit après qu'on l'ai menacé. Alors, où est-elle?

Je jetai un coup d'œil au niveau de ses pieds.

-Vous marchez dessus...

Le chef souleva son pied. La bourse en cuir pendait, collée a sa semelle. Il s'approcha, me souleva par le col après avoir envoyé en l'air mon gâteau et ma sacoche et cria:

-Où est l'argent? Ou est-il?

-Peut-être qu'on devrait....jouer un peu pour qu'il crache le morceau..., suggéra un barbu.

Le chef acquiesça. Aussitôt il me posa avant de m'envoyer son poing dans le visage. En pleine face. Je n'avais pas cherché a l'éviter. Je pivotai sur la gauche, l'emportant avec moi. Tout en m'abaissant avec la rotation, je le frappai du pied en dessous de la mâchoire inférieure. L'homme atterrit lourdement au sol. Rapidement, je cherchai mon insigne pour qu'ils arrêtent et surtout, pour m'éviter un affrontement. Rien. Elle n'était pas dans mon manteau puisque je la rangeai toujours dans mon pantalon. Mais elle n'y était pas. Un borgne aida son chef a se relever. Je n'avais vraiment aucune envie de me battre. Eux par contre y étaient résolu. Comme j'avais répliqué, ils voulaient se battre. Je soupirai.

-Pourquoi ça me tombe dessus les choses comme ça....

Deux solutions s'offraient a moi. La première, me battre. Bien sur, j'utiliserais le Tai Chi pour les mettre hors-course. La seconde était tout simplement de partir. De courir dans la forêt. De toutes les façons, il fallait que j'y aille. J'attrapai ma sacoche, me retournai et me mis a courir. Les hommes, en beuglant me suivirent. La progression était lente a cause des feuillage épais. Arrivé dans un endroit plat, sans arbres, je me pris le pied dans une butte de terre. Toujours dans ces moments là. A peine eus-je le temps de me relever que les hommes m'encerclaient. Je n'avais pas le choix. Déposant ma sacoche au sol, je me mis nonchalamment en position. Le chef ria:

-Tu comptes vraiment te battre contre nous? Allez petit, ne soit pas stupide.

-Et vous ne croyez pas que je vais me laisser taper sans rien faire.

Je me courbai un peu plus. Un homme s'élança dans ma direction. Je passai sur le côté pour lui frapper les côtes. Et d'un a terre. Puis, tous fondirent sur moi. C'était vraiment très mal partit.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyJeu 18 Juin 2009 - 15:36

Jane fut réveillée aux premières lueurs de l’aube. Elle s’extirpa rapidement de son sommeil et leva ses bras avant de s’étirer en baillant bruyamment. Sa bouche était toute pâteuse et ses cils collaient entre eux. Elle avait entendu les gargouillis d’un ruisseau qui ne coulait pas très loin. Elle n’était peut être pas très distinguée dans ses vêtements, mais elle mettait un point d’honneur à toujours faire sa toilette.

Tout en se dirigeant vers le ruisseau, elle décrocha de sa ceinture une des nombreuses poches qui y était accrochée. Elle contenait de la saponaire, cette plante de montagne, dont les baies transparentes, ou plutôt le liquide qu’elles contenaient, avaient la particularité de mousser au contact de l’eau. En plus d’être remarquablement antibactérienne et antifongique, la saponaire laissait la peau particulièrement douce. Son parfum était proche de celui des baies de genièvre, quoi qu’en un peu moins fort.

Jane vida le contenu de sa poche dans sa main libre et jaugea à vue d’œil. Il lui restait tout juste assez de baies pour tenir la semaine. Serrant le pouce, l’index et le majeur, elle coinça dans sa main quatre baies, et fit rouler les autres dans le sac. Ici le climat n’était pas propice, mais qui sait. La nature réservait parfois bien des surprises.

Elle marcha quelques minutes avant de trouver, serpentant entre des frênes, le dit ruisseau. Les berges étaient légèrement pentue, et quoi qu’on en dise, assez bien fournies en végétaux de toutes sortes, même pour un si petit cours d’eau. Un sourire illumina son visage lorsqu’elle reconnu plusieurs plantes dont la myrrhe. Malgré ses aires de plante poussant sur les sols arides, la myrrhe, sorte de buisson épineux, appréciais particulièrement d’avoir les pieds dans l’eau. Jane s’en approcha, et, contournant avec précaution les épines, en cassa une branche qu’elle plaça au dessus de sa tête, la bouche ouverte. La sève liquide coula par goutte à goutte dans sa bouche. Une fois qu’elle estima en avoir pris assez, elle jeta la branche, et, s’avançant vers le ruisseau, se pencha pour y prendre une gorgée d’eau fraiche. Elle fit passer le mélange plusieurs fois dans sa bouche avant de le recracher. La myrrhe était un antiseptique doux, et Jane, dont l’intérieur des joues était constellé d’aphtes, appréciais particulièrement l’effet légèrement piquant et surtout particulièrement frais.

Gardant ses baies dans sa main, elle entreprit, avec l’autre, d’ôter ses vêtements. Le soleil rougeoyait encore, mais l’air était déjà doux, et le vent chaud venant du sud, rendait cette matinée particulièrement agréable. Une fois avoir posé ses vêtements et accessoires de sorte à qu’elle puisse toujours avoir un œil dessus, elle entra précautionneusement dans l’eau. Froide. Ses poils se dressèrent sur sa peau. Elle réprima un frisson puis se pencha pour recueillir un peu d’eau sur sa main avant de s’en asperger doucement. De l’autre main, d’une pression de pouce, elle écrasa les baies et joignit ses mains en les frottant l’une contre l’autre pour en extraire le jus qui bientôt se transforma en une mousse légère. Elle commença à se savonner en chantonnant, quand elle entendit du bruit dans la forêt.

Elle tendit l’oreille. Ils devaient être une bonne quinzaine. Des hommes. Des hommes courant. Et dans sa direction. Tout doucement, elle se dirigea vers un bouquet de roseaux et s’assis dans l’eau. Seul le haut de son buste et sa tête émergeaient jusqu’à présent. Les bruits semblaient cependant s’éloigner. Elle se releva prudemment et repris sa toilette en silence. Le vent chaud lui apporta soudain un étrange effluve. Une effluve sucrée.

C’était lui ! Elle en aurait mit sa main à couper ! Sortant précipitamment de l’eau, elle inspira bruyamment par le nez. Il y avait d’autres effluves, mais nettement moins agréables. De la sueur, de plusieurs jours. Elle inspira une deuxième fois, mais ne pouvant rien tirer de plus, elle décida de s’approcher. Le vent venait de l’est. Elle se dirigea donc dans cette direction.

Au bout de quelques mètres, elle rencontra un dénivelé assez important. Ne se décourageant pas pour autant, elle grimpa avec agilité et rapidité. En haut, les arbres s’étaient raréfiés pour laisser place à une petite clairière. Elle allait se mettre à découvert, lorsqu’elle entendit des éclats de voix. Elle se plaqua contre le sol et longea la clairière en rampant, les feuilles mortes se collant contre son corps nu et encore humide.

Il était en bien mauvaise posture. Elle le vit trébucher et mettre un homme KO. Mais ils étaient beaucoup trop nombreux pour lui. Sans trop réfléchir, elle continua à se délacer pour être au plus près de la rixe. Elle était à moins de deux mètres d’eux, cachée par l’ombre des feuillages.

Faire fuir des humains était une chose beaucoup plus facile que tromper un animal. Et qui plus est, parfaitement de son ressort. Mais il fallait éviter à l’autre de tomber aussi dans le piège. Fermant les yeux et se concentrant, elle essaya d’entrer en contact avec lui.

- Ecoute bien ce que je te dis. Je vais imiter le cri de l’ours pour les faire fuir. Quoi qu’il se passe, ne prend pas la fuite avec eux. Si tu as entendu ce que je t’ai dit, répète distinctement ces mots : Ne me tuez pas.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyMar 23 Juin 2009 - 20:13

Ne me tuez pas? Cela faisait un peu théâtral mais c'était une bonne idée. Mais cette nouvelle intrusion me déstabilisa. Un homme en profita pour me porter un coup au mollet avec sa dague. Je tombai a la renverse pour éviter le coup et alors qu'il s'approcha pour m'enfoncer sa lame, je lui dit:

-Ne me tuez pas!

En pleine action, l'homme s'arrêta. Son chef le bouscula et demanda:

-Qu'est-ce qu'il y a? T'es pas capable de tuer un moucheron?

-Ne me tuez pas! Répétai-je.

-Qu'on quoi? Hahaha! Tu crois qu'on va te laisser filer gentiment maintenant? Tu rêves petit!

Un mugissement terrible retentit alors. Tous les hommes se dévisagèrent avant qu'un nouvel hurlement ne les fasse fuir. Je pris l'initiative de modifier un peu l'idée du cri. Il suffisait que l'un d'entre eux me voit ne pas bouger pour leur mettre la puce à l'oreille. Mais c'était une véritable cacophonie. Ils partaient dans tout les sens, ne se préoccupant même pas de savoir où ils allaient. Je me levai rapidement mais trébuchai. Un homme voulut m'assener un coup de poing que j'évitai. Il finit par partir en courant par peur.

Je courus me réfugier derrière un arbre. Le calme revint peu a peu dans la forêt. Je soufflai en ouvrant ma sacoche. Le temps qu'elle ne me rejoigne - en supposant qu'elle le ferait – je m'autorisai une pause. Je pris le premier gâteau me tombant sous la main et commençai a le manger. Lentement pour profiter de ce moment de repos relatif.
Il était clair que mes compétences martiales ne se résumaient qu'en une chose, l'esquive. La force était de loin la chose qui me manquait le plus. Mais je ne m'en plaignais pas. La plupart du temps, je supervisais les opérations militaires en tant qu'amiral. Mon rôle se limitait uniquement a donner des directives. Les quelques fois où j'avais été sur le terrain, je comptais plus sur ma garde qu'autre chose. Et c'était cette raison qui m'avait pousser a avoir un entrainement. Certes la maîtrise du feu était aussi une chose sur laquelle je pouvais compter, mais le fait de savoir se battre au corps a corps pouvait être presque une nécessite.
Cela me navrait que dans ce monde, la force était plus importante que l'esprit. Quand on voulait quelque chose, il fallait l'avoir par la force, quand une guerre se déclarait, on ne pouvait pas se contenter de donner des ordres, il fallait aussi parfois combattre. C'était dommage, mais ainsi.

Je me rendis compte que j'avais fini mon gâteau. Rangeant, le peu d'affaire que j'avais, je quittai ma position. J'étais toujours seul. Peut-être finalement la femme n'avait-elle décidé que de m'aider ou alors était-elle tomber sur les fuyards. J'entrepris de sortir de la forêt.
Après quelques instants de marche, j'entendis un son bien particulier. Une rivière. Parfait, j'avais justement l'intention de me laver. Trainant des pieds, le dos courbé, je me dirigeai vers l'écoulement.
L'eau était claire et froide. J'ôtai mon tee-shirt et mon pantalon et les accrochai à une branche. Puis, j'entrai dans l'eau. Je n'avais peut-être pas de quoi me laver, mais au moins cela me faisait du bien.

Après dix minutes, je sortis de l'eau. A côté de mes affaires il y avait une serviette. Étrange, je ne me souvenais pas en avoir une. La saisissant, je m'aperçus qu'elle était chaude. Où elle était très propre depuis peu, ou quelqu'un l'avait apporté. Tant pis. Je m'essuyai avec et me rhabillai. Mes vêtements au moins n'avaient pas bougé.
C'est a ce moment que je dus prendre une décision. Rester ici, ou partir. Rencontrer quelqu'un ou bien être seul. Un flash. J'ouvris ma sacoche et après avoir déposé les gâteaux restant, je regardai dans la doublure. Il y était encore. Au moins, je pourrais faire ce que j'avais en tête. Je sortis l'objet en question et le déplia. C'était un jeu d'échec de poche fait en bois. Le plateau était fin mais suffisamment dur pour tenir sur une surface comme celle sur laquelle je me trouvai. Les pièces, petites, se trouvaient a l'intérieur de la doublure dans un sachet. Heureusement que je n'y avais pas touché. Je jetai un léger coup d'œil sur la droite. Soupirant, je me mis en position et préparai le terrain. Pièces en place, je déplaçai le premier pion et attendit.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyMer 24 Juin 2009 - 14:03

Ouf. Ils avaient finis par le laisser partir. Quels crétins tout de même… Fuir devant un ours quand on est une bande de quinze hommes. Forts et dans l’âge, en plus. Jane souris en les voyant détaler comme des lièvres. Voilà comment étaient la plupart des hommes qu’elle connaissait. Trouillards et prêts à laisser tomber le groupe pour sauver sa propre peau. A quoi sert-il d’être en si grand nombre si s’est pour partir la queue entre les jambes au moindre obstacle ? A rien. Personne n’avait cherché à déterminer l‘origine du bruit. Si elle était contente d’avoir réussi son coup, Jane était de plus en plus déçue quand aux capacités humaines. Faire partie de cette race, même en étant un peu différente était pour elle un fardeau. Elle avait honte de ses semblables, mais restait trop curieuse pour devenir misanthrope. Elle aurait aimé proposer son aide et son savoir, mais jusqu’ici jamais personne n’en avait voulu. C’était tout juste si on lui adressait la parole.

Il était descendu en contrebas, passant à quelques mètres d’elle sans même la chercher des yeux. Un sourire triste se dessina sur son visage. Il venait de lui donner raison une fois de plus. Elle était trop candide, et passais son temps à espérer rencontrer quelqu’un avec qui elle pourrait partager quelques souvenirs. Il n’était à l’évidence, pas là pour ça. Une boule se forma dans sa gorge. Si elle avait su, elle l’aurait laissé à la merci de ses assaillants. Si elle avait su elle aurait laissé le lynx le dévorer. Elle secoua la tête. L’émotion lui faisait dire n’importe quoi. Mais malgré tous les périples auxquels elle avait du faire face, c’était la première fois qu’elle sauvait la vie de quelqu’un. Faut dire, que c’était la première fois qu’elle en avait eu l’occasion. Elle s’y était un peu attachée. Mais même pas un merci. Trois fois de suite quand même, trois fois !

Elle serra les dents puis soupira à nouveau. Tant pis. Elle allait rechercher ses vêtements et se remettre en route. En espérant ne plus jamais croiser cet individu.

Elle descendit vers la rivière, ses pieds raclant le sol, faisant voler les feuilles mortes autour d’elle. Ses bras ballants claquant le long de ses cuisses, le regard morne. Un bruit d’eau lui fit tourner la tête. Par réflexe, elle se cacha derrière un arbre. Il était là, dans la rivière. L’eau lui arrivait à mi-cuisse. Heureusement pour elle, il était de dos. Elle le regarda quelques instants. Il s’assit en s’immergeant presque totalement et renversa son cou en arrière pour se mouiller les cheveux. Puis il se leva, brutalement et rejoignit la rive. Il avait posé ses vêtements à quelques mètres de ceux de Jane.

- Non non non non non….

Et si. Voyant le poncho, il s’en saisit et s’essuya avec. Sans rien oublier. Jane ferma les yeux. Quand elle les rouvrit, il était vêtu, et déballais quelque chose de son sac. Un énième gâteau. Après ça il allait partir. Non… Il sortait autre chose…

- Non non va t’en…

Un jeu d’échec ! Il avait sorti un jeu d’échec et, après avoir posé le plateau en équilibre précaire sur la berge, il s’attelait maintenant à placer les minuscules pièces dessus en tirant la langue. Il en fit tomber quelques unes d’un coup de manche. Il les replaça en lançant des jurons puis il avança le cavalier de droite. Il croisa les bras et attendit.

De dépit, Jane cogna sa tête contre l’arbre. Son poncho était resté à quelques centimètres de lui, et elle n’allait pas attendre qu’il finisse son jeu. Et si ça se trouve, c’était elle qu’il attendait.

- Rhaaaaa !

Elle descendit jusqu’à la rivière, et, plaquant ses mains sur ses hanches nues, attendit quelques secondes avant de s’avancer dans l’eau. Elle était tellement occupée à regarder le soldat, qu’elle ne remarqua pas que le sol était particulièrement vaseux à cet endroit. Elle dérapa et tomba bruyamment dans l’eau. Sa tête cogna violement contre les galets, au fond de la rivière. Elle cria de douleur et s’étouffa en avalant de l’eau. Etourdie, elle leva les bras et tenta de s’accrocher à quelque chose, ses pieds glissant sur le sol.

Deux mains lui saisirent subitement les poignets et la relevèrent brusquement. Ils n’arrivèrent pas à la soulever entièrement. Elle se retrouva assise dans l’eau, essoufflée, à se demander comment elle avait pu paniquer à ce point. Elle porta sa main derrière sa tête et grimaça. Une sacrée bosse.

Elle ne prit pas la peine de levez les yeux. Elle savait qui était assis dans l’eau en face d’elle. En train lui aussi de reprendre son souffle et regardant vaguement le paysage pour ne pas vois son torse dénudé. Il lui avait sauvé la vie. Elle ouvrit la bouche pour le remercier mais se ravisa. Après tout sans lui elle ne serait jamais tombée dans cette stupide rivière. Elle se mit habilement sur les genoux puis, déployant ses jambes horizontalement, elle rejoignit la rive. Elle s’habilla prestement, sans même prendre le temps de se sécher. Dans sa précipitation, elle fit tomber l’échiquier. Elle se pencha et en ramassa rapidement les pièces avant de les remettre en place. Se saisissant du cavalier blanc, elle le remit à sa place. Gardant ses doigts sur la pièce, elle s’y attarda un instant pour en observer les détails. La pièce était minuscule, mais les détails d’une extrême finesse. Les blanches étaient taillées dans l’ivoire et les noires dans du bois d’ébène.

Tout en détaillant une à une les pièces, elle l’entendit sortir de l’eau. Il rejoignit la rive en essorant tant bien que mal ses vêtements et se plaça au-dessus d’elle. Jane se saisit d’un fou en ébène et l’avança sur l’échiquier.

- C’est un très beau jeu, dit-elle.

Elle leva la tête. Il la regardait bizarrement, comme si il ne s’attendait pas à ce qu’elle sache jouer aux échecs.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyJeu 2 Juil 2009 - 17:41

[Hallelujia j'ai enfin posté XD]

Je fis le tour et m'installai en face. 64%. C'était le pourcentage de chance que ce soit bien elle qui eut laissé sa serviette. Je levai ma main.

-Et bien quoi trois? Me demanda-t-elle.

-Trois merci. Pour le lynx, les hommes et le compliment. Je suis désolé aussi de ne pas te l'avoir dit plus tôt. J'attendais juste le bon moment...

Et je déplaçai un pion. Je n'eus pas de réponse. Surement qu'elle pensait que je n'étais pas sincère. En même temps, je n'étais pas très doué pour parler avec quelqu'un. Tant pis. Nous continuâmes a jouer en silence. Au sixième tour, je me saisis un autre gâteau. Elle, me regardait. Je devais paraître d'un goinfre à passer mon temps à manger. Je lui tendis l'assiette.

-Tu en veux?

Silence. Au moins j'avais essayé. Je continuai de manger tandis que j'avançais une tour.

-Tu n'es pas humaine n'est-ce pas?

Nouveau silence. Mais plus pesant que le précédent. J'eus l'impression que si elle avait pu disparaître sous terre, elle l'aurait fait.

-Pas tout a fait, me répondit-elle.

-C'est vague....

-Échec.

Je posai les yeux sur le plateau. Premier échec en a peine dix coups. Devais-je prendre ça comme une menace réelle? Ou alors devais-je continuer a lui poser des questions? Pour l'instant, je continuai à jouer. Le pris le fou qui avait fait échec avec un cavalier.

-Tu habites par ici?

-Non. Échec.

Deux fois. Elle jouait vraiment sur l'attaque.

-Tu n'as pas de résidence fixe...

Pas de réponse. Silence ponctué des bruits provoqués par les pièces posées sur le plateau. J'avais fini mon gâteau et pourtant, je rêvai déjà d'en avoir un autre. Je ferais sans pour cette fois.

C'était étrange. D'habitude, c'était moi qui restait dans le silence le plus total. En même temps, je n'étais pas resté ici par pur plaisir ni pour admirer le paysage. Non. C'était la première fois que je rencontrais quelqu'un de différent. Mais pas en rapport avec son comportement. Plutôt par sa nature même. Car j'étais persuadé qu'elle n'était pas humaine. Sa réponse «Pas tout à fait» était assez ambigüe. Soit elle était totalement différente d'un être humain qui avait vécue dans un monde d'humains. Soit elle était humaine et avait vécue dans un environnement....différent. Je penchai plutôt sur la seconde même si ses oreilles me faisaient penser a l'autre. Simple intuition.

A mon tour. Je n'avais pas réfléchi a quoi jouer mais la simple vue de la disposition des pièces suffit a me donner une idée. Premier mouvement:

-Tu as été élevé par des animaux?

-En quelques sortes. Échec.

Second mouvement.

-Dans une forêt ou montagne? Voire autre part?

Pas de réponse. Une attaque de sa part mais pas d'échec. Troisième mouvement. Je penchais plutôt pour forêt au vu de ses actions passées.

-Quel type d'animaux? Ours?

Encore une absence de réponse. Pourquoi avais-je dit ours? C'était stupide. Même si elle avait imité le cri de l'ours, cela ne voulait sans doute rien dire. Mais après tout.... Dernier mouvement, combinaison complète:

-Donc tu es une humaine élevée par des ours en forêt? Ou alors préfères-tu rester silencieuse?

Elle s'apprêta a jouer mais ne le pouvait pas. Échec et mat.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyJeu 2 Juil 2009 - 22:21

Jane laissa sa main en suspend au-dessus du cavalier qu’elle s’apprêtait à placer pour coincer le roi. Elle n’avait pas vu la reine se faufiler entre ses pions et prendre le roi. C’était le vieux qui lui avait appris à jouer, mais elle avait toujours été médiocre à ce jeu. Elle ne se concentrait que sur ses propres pièces et tentait seulement de piéger son adversaire. Pour elle, c’était un jeu de rapidité. Pour tous les autres joueurs qu’elle avait connu, c’était un jeu de tactique lente. Le jeu d’échec demandait beaucoup de réflexion. Prendre sans être pris. Jane était comme ça dans la vie, aussi. Elle se défendait en attaquant. Non pas qu’elle soit spécialement agressive, mais elle n’avait jamais laissé personne percer le fond de ses pensées. Le vieux avait essayé, une fois. Elle avait gardé le silence total pendant plus d’une semaine jusqu’à ce qu’il lui promette qu’il ne recommencerai plus. Elle répondait à ces questions par oui ou par non. Mais sur ce qui concernait son fort intérieur et ses introspections profondes, elle n’avais jamais été loquace.

Elle s’était souvent dit que si elle n’avait pas en elle cette part animale qui lui rappelaient qu’il fallait vivre l’instant présent, elle serait sûrement devenue dépressive. Jane avait des souvenirs douloureux, mais pour ne pas sombrer, elle se laissait aller à son instinct de survie. Animale en surface, mais profondément humaine. Après tout, tout le monde porte un masque. Pourquoi pas une figure bestiale plutôt qu’une autre. En tout cas, si il se figurait qu’elle allait lui raconter sa vie, il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au coude.

En temps normal, elle fuyait les interrogatoires. En temps normal, elle se serait levée, partie d’échec ou pas, et elle aurait repris sa route. Mais cette situation n’était pas normale. Il lui parlait d’une façon respectueuse. Un peu de peur, de la curiosité mais aussi du respect. Et c’était peut être la première fois qu’elle voyait cette expression sur le corps de quelqu’un. Les mots lentement mâchés dans la bouche avant d’être dits, les regards fuyants, l’échine légèrement courbée. Les humains avaient beau avoir un cerveau peut être plus développé que toutes les autres créatures qui peuplaient le monde, ils n’en restaient pas moins des animaux, et Jane pouvait décrypter et analyser la moindre attitude.

- Tu ne dis rien.

D’un coup de main, il empoigna toutes les pièces et les rangea, ainsi que le socle, dans l’écrin de cuir qu’il remisa soigneusement dans la poche de son sac.

- Non, répondit-elle calmement.

Elle leva les yeux et le fixa.

- Tu es étrange.

- Toi aussi, rétorqua t’elle en esquissant un sourire malicieux.

Il lui sourit à son tour, visiblement ravi de ce compliment.

Un bruissement de feuilles mis fin à ce face à face. Jane quitta le regard du jeune soldat pour scruter les environs.

- Que…

Elle leva sa main pour lui faire signe de se taire. Il pris une expression inquiète et écouta lui aussi les bruits de la forêts.

Le lièvre, il était revenu. Il doit sûrement avoir son terrier dans le coin. Jane réfléchit. Les lièvres sont des animaux nidifuges, les petits quittent donc le nid relativement tôt. Vu la saison ils devaient être sevrés depuis quelques semaines déjà. Celui-là, où plutôt celle-là était une femelle, une hase, seule.

Lentement, elle sorti sa fronde et l’arma. Restant accroupie, elle fit tourner la lanière au-dessus de sa tête, d’abord lentement puis de plus en plus vite, tout en faisant attention à ne pas toucher le jeune homme. Elle lâcha brusquement une des extrémités et la pierre partit. Elle fusa , puis descendit en décrivant une trajectoire en forme de cloche, avant de retomber. Un bruit mat, puis un cri aigu. Elle l’avait eu.

Jane se leva et couru vers l’animal en disparaissant derrière des fourrés. Elle revint quelques secondes plus tard vers son compagnon, tenant sa prise par les oreilles. Elle affichait une expression neutre, elle était contente, sans pour autant être folle de joie. Elle ratait rarement ces cibles.

Le jeune homme, lui, avait une expression étrange, mélange de stupeur et de respect. Tout était allé très vite. Il avait à peine eu le temps d’entendre les bruissements qu’elle faisait déjà tourner sa lanière de cuir au-dessus d’elle.

Jane sous pesa sa prise à bout de bras avant de l’observer sous toutes les coutures. Il n’était pas question qu’elle mange un animal malade. Elle passa en revue l’intérieur des oreilles, les dents, les pattes… Puis elle passa sa main dans le pelage. C’était une prise un peu maigre, mais saine. Satisfaite, elle sorti un morceau de silex d’une des poches de sa ceinture et entreprit de dépecer la hase. Elle entamait la phase délicate de l’évidage, quand elle se rendit compte que le teint du soldat avait passé du blanc au vert.
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MessageSujet: Re: RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement RPM Masao (avec Jane) : un nouvel entraînement EmptyDim 6 Sep 2009 - 19:09

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Ce rp n a pas ete compter comme un rpm pour cause d abandon , je verouille
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