À demi conscient de ce qui l'entourait, le maitre du feu qui se réchauffait par des exercices ne perçut l'approche de la maitresse de l'eau qu'au moment où elle vint se blottir contre lui avant de rapprocher les enfants. Sa présence eut pour effet immédiat d'apporter à chacun un peu plus de chaleur que tous semblait apprécier , le maitre du feu s'était contenté d'entre-ouvrir les yeux et voyant qu'il s'agissait bel et bien de Kalae, l'homme s'en retourna dans son état précédent un léger sourire en coin.

Leur hébergement laissait plus qu'à désirer, le bruit continu du vent fini par être totalement ignoré par les habitants temporaires de la grotte de par la fatigue de la rude journée qu'ils avaient vécu. La rigueur du climat fut tant bien que mal affronté par leur partage de chaleur, ils n'eurent pas chaud mais tous purent fermer les yeux et les rouvrir au petit matin. Le maitre du feu s'était éveillé plusieurs fois dans la nuit et en ne déplaçant que son bras, il tâtait d'un doigt au niveau du coup les personnes endormies pour vérifier que leur chaleur corporelle était toujours correcte. Une fois rassuré, ce dernier replaçait son bras et s'en retournait dans les bras de Morphée. Sans qu'il ne le sache, la maitresse de l'eau avait elle aussi fait cette vérification à plusieurs reprises dans la nuit, réveillée par l'inquiétude, le bruit d'une bourrasque de vent plus fort qu'une autre ou par la souvenir de sa noyade dans un cauchemar qui lui rappelait la douleur de l'eau qui pénétrait dans ses poumons.

Les rayons du soleil réveilla toute la petite troupe presque simultanément, la bonne nouvelle était que la tempête s'était calmé avant de se terminer une heure avant l'apparition du soleil. Le soleil faisait directement face à l'entrée de leur abri, apportant d'autant plus de chaleur, le maitre du feu avait décidé d'offrir à ses compagnons de voyages quelques minutes d'un feu bien intense alors qu'il prenait lui même une dose solaire revigorante. Les petits hommes et la demoiselle vêtus de bleu profitèrent de cette source de chaleur d'aussi prêt qu'il le pouvait en veillant à garder une distance minimale pour ne pas craindre un mouvement brusque de l'élément vivant.

Après ces quelques minutes absorption de chaleur, l'heure de se restaurer était venu et cette fois-ci, tous, même Kotaro, souhaitèrent avoir un repas chaud pour entamer cette longue journée après une nuit si fraîche. Leur petit déjeuner était assez consistant, par grand froid, il était important que leur corps respectif accumule beaucoup de calories puisque dans de telles conditions, un corps sous-alimenté risquait au mieux de se voir ralentir au pire l'hypothermie. Alors que Kalae et Nasso terminaient de manger tranquillement, les enfants qui n'avaient fait qu'une bouchée de leur met ne cessaient de raconter le combat de la veille, comme si ils n'avaient jamais rien vu de plus cool, un instant mimant la douce et charmante maitresse de l'eau, un autre le puissant et charismatique maitre du feu.

Tandis que les deux adultes adressaient un sourire invitant les jumeaux à poursuivre, la maitresse de l'eau et le fils du feu entre-croisèrent un regard qui traduisait leur inquiétude quand à savoir qu'un homme errait toujours dans la nature, en sachant qu'il avait déjà trouvé une nouvelle victime... Ils ne pouvaient rien y changer, les forces de sécurité de l'eau devaient surement avoir été prévenu depuis la veille et seraient sûrement capable de se charger de cette affaire, leur connaissance de la traque dans le pays des glaces étant bien plus grande que celle des deux adultes ici présent.

Après que les enfants ne se soient un peu défoulé alors que Kalae et Nasso remballaient les affaires, le petit groupe quittait de manière définitive leur abri d'une nuit dont ils ne regretteraient sûrement pas le confort. Le groupe commença la marche plus compact que la veille, le système de partage de chaleur avait eu pour effet de solidariser davantage le groupe qu'il ne commençait à l'être depuis le sauvetage de Kalae.

Pour parler avec les deux adultes, Ako en tête de marche avec son frère, marchait en arrière de temps à autre afin d'être sûr qu'il avait l'attention des deux "vieux", ce qui l'amena par deux fois à trébucher en arrière alors qu'il avait été prévenu par deux reprises de regarder devant lui. Le petit guerrier levait les bras en l'air et attrapait le bras du maitre du feu pour se faire relever par ce dernier après quoi, il faisait un ou deux petit(s) tour(s) autour du groupe afin de prouver qu'il n'avait rien et qu'il avait la pêche.

La compagnie de ces deux monstres d'Ako et de Kotaro n'était plus aussi désagréable en fin de compte, le maitre du feu c'était habitué à ces deux êtres qui avaient encore tant à apprendre de la vie, de plus ils semblaient l'avoir adopté malgré ses origines les rendant ainsi plus attachant. La maitresse profiter de cette excursion dans les plaines intérieures glacées pour faire découvrir des choses à son ami et aux jumeaux, leur expliquant ce que son père adoptif lui avait montré étant plus jeune, ainsi, le petit groupe put durant sa marche apercevoir des empreintes laissés par des renards des neiges qui semblaient avoir attrapé un gibier qui leur restait inconnu. Ils contemplèrent depuis une hauteur une maman ours-taupe et son petit qui se trouvait loin d'eux. Ces animaux étaient de redoutables créatures des neiges, peut-être les plus dangereuses du nord et les observer était une réelle chance et une mise en garde sur les dangereux prédateurs de la zone.

Kalae restait néanmoins confiante, affirmant que si ils continuaient sur le tracé des pseudos routes, les prédateurs seraient moindre car ils redoutaient autant l'homme que l'homme les redoutait. Les animaux semblaient ainsi avoir concéder aux hommes un territoire qu'ils ne traversaient que pour passer d'un côté à l'autre de ces espaces "humains".

Leur route se déroula ainsi sans embûche jusqu'à leur du repas de la mi-journée, le petit groupe décida alors de se poser, alors que Nasso allait commencer la cuisson des portions des enfants avant la sienne et celle de Kalae si cette dernière le souhaitait, la maitresse de l'eau eut la sagesse d'esprit de l'en empêcher.

" Stop Nasso! "

Le maitre du feu adressait à la jeune femme un regard des plus curieux.

" Nous sommes proches des territoires des meutes de loups des neiges, l'odeur de nourriture cuite risquerait d'attirer l'une d'entre elle, ne tentons pas le diable et évitons au maximum de dégager des odeurs de nourriture dans de telle zone. Il va falloir manger froid! " Termina-t-elle.

Ce que son amie avait dit tenait la route, le maitre du feu ne pouvait que s'accordait avec elle et tendit la nourriture crue aux jumeaux qui ne firent aucune manière. Il tendit sa part à la maitresse de l'eau avant de sortir la sienne, le regard blasé qu'il adressé à cette dernière traduisait son enthousiasme.

" Bon bah, bon appétit... " Dit-il sans conviction.

Le maître du feu regardait son repas d'un œil étrange, le poisson cru était très loin d'être ce qu'il aimait le plus. Lorsqu'il nous souhaita un bon appétit sans aucune conviction, un sourire amusé s'était affiché sur mon visage. La viande ou même le poisson cru était loin d'être une habitude à la nation du feu, leur élément avait en effet une place importante dans leur gastronomie, aussi ce changement brutal de régime alimentaire pouvait dans les débuts être durs aux personnes habitués aux viandes légèrement fumantes et délicieusement odorantes.

Cependant l'homme dépassa ses habitudes et croqua dans son met, tout de même affamé par toute cette matinée de marche dans la neige désormais bien plus haute qu'hier. Les enfants dévoraient leur portion avec toujours autant d'appétit, leur estomac sans fond faisait qu'ils arrivaient souvent à ce qu'ils réclament une seconde part, mais avec les réserves que nous avions mieux valait manger une part raisonnable que de se retrouver en manque dans les jours à venir.

Tant nous avions faim, le repas se fit en silence, toujours concentré sur la nourriture qui nous avait été donnée, et lorsqu'il fut fini, nous nous étions accordé quelques minutes de repos bien méritées. Les enfants jouaient tout deux à quelques mètres de nous, imaginant les lieux comme si il s'agissait d'une terre austère et inconnue, loin de toutes civilisations. Ils étaient les deux courageux explorateurs, découvrant des terres toujours sur leur gardes comme si leur vie était menacée au moindre instant.
Tandis que Nasso et moi étions assit au sol, discutant tout en surveillant que les deux jumeaux restaient à portée de vu, les reconnaître était désormais presque impossible de là où ils étaient, leur ressemblance presque parfaite était quelques fois troublante et les deux enfants connaissaient cet atout, surement s'en étaient-ils servit déjà de nombreuses fois.

Ako enjambait la neige à très grand pas, montant difficilement les genoux. Kotaro jusqu'alors derrière de mit a courir du mieux qu'il pu, simulant une fuite.

-Vite Ako!! Lança t-il dans son élan. L'ours va nous rattraper!!
-Je vais le stopper!! Répondit son frère en se retournant courageusement avant d'imiter des mouvements de maîtrise de l'eau sans que rien ne se passe tout en tentant de simuler le bruit de l'attaque.

Kotaro se jeta au sol un peu plus loin pour échappé a la trajectoire du serpent d'eau fictif de son frère, seulement dans sa chute il se sentit tomber sur quelque chose de dur et qui tentait de se dégager de sous lui. Curieux il se releva et aperçu qu'il venait de tomber sur un petit louveteau pas plus grand que 50 centimètres au pelage magiquement blanc.
Les deux enfants furent attendrit quand ils croisèrent le regard humide de l'animal qui semblait au premier abord perdu et effrayé. Il n'y avait aune trace de sa mère, aucune autre trace de loups adultes aussi Kotaro prit le bébé loup dans ses bras avec douceur.

-Je peux le toucher? Demanda Ako en tendant sa main vers l'animal.

Après une brève caresse. Kotaro regarda autour de lui éprouvant étrange de trouver un animal encore si fragile ici. Les deux jumeaux coururent vers nous toujours en portant le louveteau.

-Nasso!! Kalae!! Regardez ce que nous avons trouver! Crièrent-ils fier en nous montrant l'animal.

A la vue de l'animal nous avions d'abord été surprit, comment l'avaient-ils eu? Où l'avaient-il trouver? Bien tôt la surprise et les questions disparurent puisque la présence d'une petit louveteau signifiait forcement la présence des parents non loin.

On peut le garder? Supplia Ako.
S'il vous plaîîîîît! Chanta son frère.
On s'en occupera bien!
Non! Avions nous répondu en choeur.
Allez vite le remettre là ou vous l'avez trouvé!
Mais il était seul...
Ce n'est pas grave, c'est parents ne tarderons pas.
Mais... Il est trop beau!! et c'est un bébé!

une grognement féroce coupa cette discutions de façon très net. Les enfants furent les premiers à tourner le regard vers la source du bruit et lorsqu'il y virent deux loups blancs adultes, surement les parents du louveteau qu'ils tenaient en main, il restèrent figés de surprise. Le bébé loup sauta de lui même des bras des enfants pour aller se réfugier auprès de sa mère.
Le plus gros des deux loups, surement le mâle s'avança de quelques pas un air menaçant. Ako et Kotaro vinrent alors se cacher derrières nos jambes redoutant l'animal qui s'approchait.

Le loup ne tarda pas à charger férocement, et sans plus réfléchir nous avions prit la fuite à toute jambes, tirant les enfants par la main, malheureusement la neige trop haute et trop lourde nous ralentissait gravement.

Aussi bien Kalae que Nasso savaient très bien que la fuite ne saurait décourager une telle bête, ils espéraient juste que le mâle souhaitait rétablir une zone de sécurité pour son petit en les pourchassant jusqu'à une certaine distance. Son agilité lui permettait d'effectuer des mouvements amples et rapides lui faisant ainsi gagner du terrain sur ceux qui avaient posé la main sur sa progéniture.

Kalae ouvrait la course tirant Kotaro tandis que le maitre du feu fermait la marche en faisant de même avec Ako, cette allure pouvait encore convenir à deux grandes personnes mais les enfants n'en pouvaient plus, le bras que leur maitre des éléments respectif empoigné se faisait douloureux et il gémissait à chaque pas supplémentaire. Après plus de cent mètres de course intense dans la neige, la gant de Akoo s'ôta de sa main échappant ainsi à l'élan que le maitre du feu lui offrait. Cette soudaine perte de force de traction le fit trébucher et tomber dans la neige, le loup n'avait pas céder sa poursuite et était à trois mètres du petit homme dont les larmes de peur perlaient croyant déjà à sa mort face à la bête féroce au regard assassin et aux dents acérées.

La bête prenait son appui pour effectuer un bond sur sa proie et alors que cette dernière entamait la phase de saut, les flammes du maitre du feu passèrent au dessus du corps du petit garçon afin de s'abattre aux pattes de la bête qui surprise se déstabilisa avant de faire un petit saut en arrière en relevant les babines et en émettant un grognement des plus perceptibles. Nasso avait profité de la surprise de la bête pour venir s'ériger entre cette dernière et le gamin, la maitresse de l'eau avait cessé sa course après avoir remarqué que les bruits de courses derrière elle avait stoppé et s'était retourné au moment où son ami avait décoché ses flammes.

La bête campait sur sa position, Kalae et Kotaro avait rejoint Nasso et Ako. Les deux enfants en arrière, le maitre du feu et la maitresse de l'eau était prêt à en finir avec l'animal si il tentait une nouvelle attaque, étant responsables de la situation, ils souhaitaient néanmoins laisser une chance à l'animal de repartir. Les deux maitres des éléments ne faisaient que défendre ce que la bête aurait pu considérer comme leur progéniture, ils agissaient comme elle réagissait. Après un long moment d'intimidation, un hurlement long et intense en provenance de derrière lui attira son attention, détournant sa tête. Le groupe humain fut lui aussi tout autant distrait et observait au loin de nombreuses silhouettes de canidés qui s'étaient regroupées là où ils avaient fait leur première rencontre avec cette espèce de prédateur.

Le loup qui faisait face à nos aventuriers, effectua deux aller-retours son corps de profil et le visage menaçant en direction des humains, en y regardant de plus près, ces aller-retours avaient formé ce qui ressemblait à une ligne de démarcation, une fois celle-ci formée, il adressa un dernier air des plus menaçant aux humains avant de repartir en arrière pour rejoindre sa meute. Par chance, ce n'était pas l'inverse qui se produisit, maitriser un loup des glaces étaient d'une simplicité pour des maitres de leur niveau mais une meute aurait été une autre affaire.

Les enfants, Kalae et Nasso reprirent ainsi leur route, déporté du chemin d'une centaine de mètres vers le Sud, pour reprendre leur route vers l'Est, il fut décider d'arrondir leur chemin sur plusieurs kilomètres afin de laisser une distance avec la meute. Marchant toujours en observant leurs arrières et abords, les enfants avaient reçu une leçon orale du maitre du feu que la maitresse de l'eau acquiesçait sans réserve, rappelant aux deux jeunes et turbulents jumeaux qu'il ne fallait jamais toucher à des animaux sauvages même si ils semblaient abandonnés. Durant cet échange, les enfants avaient essayé de se défendre en usant des mêmes arguments utilisés précédemment lors de leur négociation pour l'adoption du louveteau mais ils avaient fini par bouder marchant à faible allure comme des incompris. Les deux adultes avaient bien compris que c'était là une erreur de jeunesse mais ils étaient important de leur faire prendre conscience des dangers extérieurs. Au plus cette aventure avançait, au plus la similitude avec une vraie famille semblait s'enraciner et les enfants bien qu'admiratif de la plus belle fille de leur village et du valeureux maitre du feu ne pouvaient s'empêcher de penser à cet instant qu'ils n'étaient que deux rabat-joies.

La marche s'annonçait encore longue, lors d'une prospection de sa carte et d'après les estimations, Nasso estimait leur arrivée au village de Lako au lendemain soir si rien ne venait à perturber leur aventure, ce qui au vu de début de cette aventure n'était pas gagné... La maitresse de l'eau avait à son tour inspectait la carte et avait émis quelques réserves quand à des points qui nécessiteraient de leur part une vigilance accrue ou qui représentaient des ralentissement. Ces points pouvait être de réels obstacles pouvant leur faire perdre jusqu'à une journée de marche. Elle ne souhaitait nullement décourager la troupe, juste apporter son expérience du milieu du nord que Nasso appréciait grandement.

La demoiselle aux longs cheveux, au regard pétillant et à la voix douce avait véritablement un don pour faire passer les mauvaises nouvelles en douceur, aussi bien auprès des maitres du feu qu'auprès des deux bambins à qui elle avait demandé avec un sourire ravageur de poursuivre leurs efforts et qu'elle leur offrirait un petit souvenir une fois arrivé à Lako. Motivation plus que suffisante à ces deux enfants de six ans pour qui le moindre cadeau valait toutes les peines du monde.

La marche de l'après-midi fut à l'image de celle de la matinée, calme et les deux adultes espéraient que cela dur tandis que les deux enfants qui s'ennuyaient s'occuper durant cette marche à s'inventer différent jeux de rôle, où ils étaient à chaque fois de valeureux guerrier chargé de la protection d'un trésor, ou d'une princesse. L'histoire de Yue ne fut pas oubliée des deux garnements qui durant cette dernière ne purent s'empêcher de prononcer des insultes envers les fils du feu que Nasso eut du mal à supporter et lorsque la maitresse de l'eau les interpelait pour les rappeler à l'ordre, il se défendait d'être impoli envers le maitre du feu ici présent en expliquant que lui n'était pas pareil...

Il était évident que ces jeunes hommes ne savaient rien des habitants du feu, l'honneur était une part importante de leur culture mais on y trouvait des familles et des gens comme les autres qui travaillaient dur pour leur famille et leur nation. Il était inutile d'essayer de leur expliquer, ils étaient trop jeune et trop peu expérimenté pour comprendre.

Les propos que tenaient les enfants avaient été dit sans réelle mauvaise intentions, il ne faisaient que répéter ce qu'ils avaient entendu et apprit lorsque l'épisode de la grande guerre leur fut raconté. Bien que mécontent Nasso ne disait rien et avait laisser passer en mettant la faute sur leur jeunesse et leur petit raisonnement.

L'après midi passa rapidement pour les deux enfants qui malgré leur aventure avec le loup des glaces, avaient retrouver leur humeur joviales, ils progressaient en jouant, finissant presque par oublier qu'ils étaient à des kilomètres de chez eux et de leur famille, du moins pour l'instant.
Surveillant les enfants en marchant en arrière, le maître du feu me donnait des nouvelles de sa charmante famille que j'avais eu l'occasion de rencontrer par le passé. Il expliqua aussi la situation toujours aussi bonne des terres Maldaurannes et le travail qu'elles demandaient malgré tout. Lorsque nous tour fut venu de donner des nouvelles, ma toute dernière aventure lui fut racontée dans les grandes lignes. A entendre que j'avais échapper de peu a un mariage forcé avec un dangereux savant fou, Nasso afficha un sourire soulagé en lâchant un commentaire qui avait désormais l'habitude sa place entre nous « Tu attires les ennuis ».
Son intervention n'avait que susciter le rire, le maître du feu n'avait pas totalement tord après tout, une vie pleine de rebondissement inattendus et inoubliables semblaient être écrite.
Toujours aussi farouche, les enfants gambadaient devant nous, jusqu’à ce qu'au bout de plusieurs heures ils finissent par ralentir et à se plaindre de choses diverses, "j'ai mal au pieds", "j'ai faim", "j'ai envie de faire pipi", "j'ai froid" Et surtout.... la question existentielle de tous les enfants: "Quand est-ce qu'on arrive?"
Cette question récurrente fut posée à de nombreuses reprise et toujours la même réponse "Bientôt", pour ne pas dire "demain soir".

Le reste de la journée se termina ainsi, le ciel n'avait pas revêtue son manteau menaçant et c'est cette fois-ci avec douceur que la nuit tomba progressivement. Appelant les enfants au loin pour qu'il se rapproche d'avantage nous avions commencer à établir un campement. Comme l'avant veille un igloo fut fit établit avec soin. Comme il était d'habitude dans cette partie du monde, la nuit tomba rapidement et dans le ciel bleu marine se dessina un serpent de lumière dont les couleurs ondulaient ntre le vert, le jaune ou encore le bleu et le blanc.

-Regardez! Lânca Kotaro en pointant du doigt l'aurore boréale.
-C'est beau. S'exclama son frère.
-Qu'est-ce que c'est?
-Hé ben, j'ai entendu un garçon du village dire que c'était des fantômes de tous les membres qui furent dans notre tribu.
-Des... des fantômes?!! Répéta Kotaro en rentrant doucement sa tête dans ses épaules. Tu dis n'importe quoi.... ça n'existe pas! Arrête de vouloir me faire peur!
-Mais c'est vrai! Se justifia son Ako persuadé qu'il disait la vérité.

La vision des aurore boréale était désormais un spectacle qui m'était familier, aussi mon attention était plus tournée vers le débat des deux bambins qui tentaient de mettre une raison à cette apparition qui relevait presque de la magie. Le maître du feu avait les yeux levés vers le ciel étoilé et fendu par le jet de lumière. Il scruta longuement le phénomène émerveillé par les spectacle que pouvait offrir le grand Nord. Les voix des enfants passèrent presque inaperçu tant son attention était détourné par l'arc de lumière.

Ako et Kotaro tentaient vainement de débattre quand à l'existence ou la non-existence des fantômes, et donc de la véritable cause de ce phénomène naturel, jusqu'à ce que l'un deux boudeur de ne pas réussir a se faire comprendre par son frère, se plaigne d'avoir faim et ne rentre dans l'igloo le premier. Son jumeaux ne tarda pas a le suivre, lui aussi finalement affamé par cette nouvelle journée de marche et de jeu.
Nasso avait toujours les yeux levé au ciel, c'est en posant doucement ma main sur son bras que je ramenai le maître du feu à la réalité. L'homme baissa les yeux avant de le poser sur moi et de me suivre pour retrouver les enfants dans la petite battisse de glace.
Grâce à Nasso, nous avions pu tous bénéficier d'une nouveau repas chaud, contrairement à leur habitude, les enfants avaient perdu de leur bonne humeur ce soir là, était-ce du à la fatigue?

Ce n'est qu'en fin de repas qu'Ako et son frère parurent réellement mal, ils s'approchèrent de nous lentement, en se frottant les yeux pour cacher quelques larmes.

-Maman me manque... Gémit Kotaro la gorge serrée.
-A moi aussi... Tenta de prononcer Ako avec courage.

Nasso et moi avions échanger un court regard, il était normal que leur mère manque à ces deux petits montres, cela faisait presque trois jours qu'il s'étaient éloignés de leur famille, et même si ils se savaient en bonne compagnie et en sécurité, l'amour et la présence d'une mère et d'un père restait irremplaçable.

-Vous la reverrai très bientôt... Tentais-je de les rassurer en les blottissant doucement contre moi pour les consoler.
-Quand vous serez de retour vous pourrez vous afficher comme de véritables guerriers, vos parents seront fier de vous. Compléta le maître du feu qui se voulait lui aussi être réconfortant.

Quelques petits sanglots se virent étouffé dans nos manteaux épais alors que les enfants étaient agrippés à notre cou. Ils réussirent finalement à se calmer doucement et à se consoler, cette épreuve avait été une de trop dans la journée chargée des deux enfants qui finirent pas s'endormirent d'eux-même contre nous.

D'après les estimations de Nasso, demain a cette même heure nous serions à Lako, nous espérions là bas offrir un peu plus de repos et de conford à des enfants bien trop jeune pour ce genre d'aventure.

Depuis leur départ, le groupe ne bénéficiais pas de couchette à proprement parlé, étant censé être un voyage rapide à l'origine, seul deux grandes couvertures, une pour le sol et une pour se recouvrir avaient été emmené plutôt que deux couchage complets afin d'avoir le moins de bagages possibles et heureusement sinon il aurait été difficile de partager les couchages individuels même avec de si petits êtres. Les dimensions des couvertures permettaient à tous d'avoir un certain espace et confort mais contrairement à la première nuit et à l'instar de la dernière, tous profitèrent d'être sous la même couverture pour se rapprocher les uns des autres et ainsi bénéficier d'une chaleur des plus agréables.

La nuit fut des plus douces et réparatrices pour nos amis, lorsque Kotaro ouvrit les yeux le premier, il eut l'immense chance d'apercevoir une scène des plus mémorables, le maitre du feu qui s'était endormi couché sur le dos était torse contre sol, la maitresse de l'eau avait sa tête contre l'épaule du fils du feu alors qu'une partie de son bras était captif de cette dernière, enfin, seul les pieds d'Ako ressortait de la couverture, le petit homme avait dans un espace réduit entre le maitre du feu et le mur trouvé suffisamment d'espace dans son sommeil pour se retourner complétement ayant à présent la tête à la position qu'occupé ses pieds lorsqu'il s'était couché.

Fort heureusement pour la maitresse de l'eau, elle n'eut aucun cauchemar durant cette même nuit pour son plus grand bien et c'était à présent à Kotaro, qui s'était réveillé lui même dans une position des plus loufoques de se faire plaisir, jetant son regard sur tous les habitants du petit igloo, plusieurs idées "amusantes" gagnaient son esprit, à chaque seconde, elles étaient de plus en plus enfantines.

Lorsque la maitresse de l'eau ouvrit les yeux encore à moitié assoupie, elle bailla silencieusement et aperçut le visage de Kotaro la fixant avec un grand sourire, mais encore dans le thé, elle n'imaginait pas la moindre seconde que la raison était un plan machiavélique de ce dernier. Elle referma les yeux en reposant tranquillement sa tête contre son oreiller sans réaliser une fois encore de quoi ou qui il s'agissait. C'est le rire des deux garnements qui réveilla les deux maitres des éléments quelques minutes plus tard, il semblait qu'une chose les eusse fait mourir de rire. Les deux amis s'étaient relevés les paupières lourdes, ne remarquant ou tout du moins n’évoquant pas les positions dans lesquelles ils étaient au réveil, tous deux très intrigués par ce soudain rire infantile.

Ni l'un Ni l'autre n'eut hélas la réponse, ce rire resterait sûrement un mystère inexpliqué pour les deux adultes qui cherchèrent ce qui avait bien put les rendre si hilare, allant même jusqu'à les questionner mais rien ne leur fut dévoilé. Ils prirent ensemble le petit déjeuner, identique aux jours précédents, en effectuant les courses, le choix des victuailles avait été assez restreint et le maitre du feu aidé de la maitresse de l'eau avait préféré la consistance à la diversité. Le repas était ainsi peu encombrant en étant des plus nourrissant, les enfants rechignèrent de manger une nouvelle fois la même chose mais l'autorité dont les adultes savaient faire preuve suffit à les convaincre de manger, après tout, c'était ça ou rien...

Les affaires remballaient, la marche avait ainsi reprise, se déroulant toujours à peu près comme les jours précédents. Comme l'avait prédit la maitresse de l'eau, des zones de neiges hautes et donc génératrice de ralentissement avait du être traversée, afin de perdre le moins de temps possible, le maitre du feu et la maitresse de l'eau avait porté chacun l'un des deux jumeaux et lors de leur passage à travers une zone très étendues, le maitre du feu s'était emparé des deux jumeaux pour soulager la maitresse de l'eau qui avait montré des signes de fatigue, ses petits bras ne lui permettant pas autant d'aisance que le maitre du feu. Il avait fait cela naturellement, ne demandant même pas l'avis de la maitresse de l'eau qui avait remercié l'homme de cette attention.

Toute cette journée se déroulait sans embûche, sans obstacle réel et pourtant la maitresse de l'eau ne savait pas pourquoi mais il y avait quelque chose qui clochait, elle n'en disait rien mais elle avait cette sensation étrange comme si un mal rodait dans les environs, une aura très obscure, sensation lui rappelant quelque peu sa mission d'escorte avec le charmant maitre du feu qu'elle accompagnait jusque Lako, durant cette fameuse mission, le prisonnier Wang Emdeiher avait su à plus d'une reprise créer la mal-être des personnes qui l'entourait et elle était persuadée que quelque chose n'allait pas...

Le moindre bruit attirait son attention, si bien que le maitre du feu finit par remarquer cette anxiété de la maitresse de l'eau, les deux enfants reposés au sol depuis plusieurs minutes marchait non loin d'eux, le maitre du feu un peu en arrière pressa un peu le pas pour se remettre aux côtés de sa très chère amie.

" Quelque chose ne va pas, Kalae? " Interrogeait-il en affichant sa sympathie et son désir d'aider la maitresse de l'eau.
" Non, non, c'est juste une impression, comme si on était suivi ou tout du moins... Ce n'est rien, oublie, des idées... " Termina la maitresse de l'eau avant de presser le pas pour se rapprocher davantage des jumeaux qui discutaient en avant du petit convoi.

Après cette brève discussion, le maitre du feu inspecta les alentours de son regard émeraude, rien ne semblait mettre en évidence la présence de quoi que ce soit qui puisse leur être néfaste, d'autant plus que la zone où il se trouvait actuellement n'était pas réputées pour ses prédateurs donc peu de risque de ce côté là.

Il fit à son tour quelques efforts supplémentaires pour rejoindre ces trois compagnons de voyage, le sac dans son dos avait perdu de son poids depuis leur départ d'Eukora, les réserves de nourriture avait diminué d'ors-et-déjà d'un peu moins des trois quart. Leur arrivée pour le soir à Lako ne leur était pas encore assurée bien que la distance était de plus en plus réduite, tout dépendrait des jambes des petits hommes et si il gardait le rythme adopté toute la journée voir à penser à l'accélérer un peu.

Les inquiétudes de la maitresse de l'eau planait à présent dans la tête de son ami, y avait-il réellement de quoi s'inquiéter? Le maitre du feu n'avait pas de réponse mais sa vigilance n'était que plus accrue...

La désagréable sensation d'être observer planait quelques temps sur le groupe, trop préoccupés jouer ou a dire des bêtises et surtout trop peu méfiants, les enfants ne prêtaient guère attention à ce qui pouvait les entourer.

Nasso finit d'inspecter les lieux du regard et rien ne semblait être présent, pourquoi alors cette impression étrange? Notre imagination? Sûrement, peut être étions nous bien trop protecteur et finissions par nous inventer des menaces? Quoi qu'il en soit, la maître du feu ne tarda pas a emboiter le pas derrière moi qui suivait déjà les deux petits garçon qui avançaient en chantant à tue-tête une comptine de la tribu de l'eau.

Entendre ainsi les enfants chanter cette petite histoire relatant les petites aventures d'un bébé phoque, nous avait donner un petit sourire discret, mais ce rictus disparut rapidement lorsque encore une heure plus tard les enfants chantaient cette chanson. Désormais, ni Nasso, ni moi n'arrivions à supporter d'avantage cette chansonnette enfantine très répétitive, et pourtant aucun des deux enfants ne semblait là de pousser leur petite voix encore aiguë en sautillant autant que la neige leur permettait.

-Je vais craquer... Avouais-je à Nasso la vois légèrement tendue.
-C'est insupportable! Avoua son tour le maître du feu en posant sa main sur son front.
-Les enfants! Appelais-je au loin un brin désespérée. Par pitié, changez de musique!

Les enfants s'arrêtèrent simultanément de chanter avant de se retourner vers les deux adultes.

-Mais on en connait pas d'autre! Répondit Ako en haussant les épaules.
-Et puis on l'aime!

Les deux frères tournèrent des talons pour reprendre leur marche en chantant de plus bel, sachant pertinemment que cela aggravait les deux grandes personnes qui voyageaient avec eux. En entendant la mélodie reprendre de plus belle j'avais pousser un grognement agonisant en posant mes mains sur ma tête, Nasso lui essayait tant bien que mal de supporter la chansonnette.

-Faites des gosses... Soupira t-il en levant les yeux au ciel.

Les dernière heures de voyage furent donc en musique, Nasso et moi n'avions qu'une hâte: arriver à Lako pour enfin ne plus avoir a entendre cette comptine, et ce n'est que en fin d'après midi que la ville apparut au loin. Enfin les enfants se stoppèrent pour reposer leur voix, soulager de retrouver du calme un soupir soulager nous échappa.

-On est arrivé? Questionna Kotaro avec un sourire.
-Oui. Répondit le maître du feu dont l'impatience commençait a gagner son cœur.
-Ouais! Se réjouit Ako en levant ses deux bras en l'air.

La cité de Lako ne semblait pas bien grande, elle ne possédait que de toute petites murailles bien mois impressionnantes que celles de la capitale et une densité de population un peu moins importante, néanmoins elle semblait rester une ville sympathique à vivre.
Le bruit étrange de celui d'un pas dans la neige attira l'attention du maître de feu qui se retourna vivement pensant que quelqu'un arrivait par derrière, seulement lorsqu'il fit volte face, il n'y avait rien. Seulement la grande étendue blanche et nos anciennes traces de pas au loin. L'homme examinait les lieux de façon suspicieuse en faisant naviguer son regard de gauche à droite.

Abrutie toute la journée par la comptine chantée par les enfants des heures durant, je marmonnais doucement la mélodie sans m'en rendre comte, jusqu'à ce que Nasso reconnaisse la chansonnette et ne se retourne vers moi dans un sursaut, un regard suppliant de stopper net lui qui avait supporter les enfants toute l'après-midi.
En croisant le regard accusateur de Nasso, je finis par me rendre compte que je chantais inconsciemment la comptine et m'étais rapidement arrêter en poussant un petit rire amusé.

-Kalae aime la chanson! Pensa Kotaro un grand sourire au lèvre.
-C'est repartit! Lânca son jumeau sur un ton mélodieux.

Pour notre plus grand malheur les enfants reprirent leur chant tandis que nous nous avancions pour nous présenter à l'entrée de la ville.

S'approcher du village de Lako, emprunter une route de plus en plus dessinée à l'approche de la porte Ouest de la ville ne représentait pas plus que l'annonce de leur arrivée à destination pour Kalae et les jumeaux mais pour le maitre du feu, qui durant leur traversée avait eu l'esprit occupé par la survie du petit groupe et la vigilance constante à maintenir se voyait envahir, à chaque pas où il se rapprochait de cette ville, d'un mélange d'appréhension et de joie. Le bonheur de pouvoir enfin remercier celle qui avait changé le cour de sa vie en plus de lui la sauver et l'appréhension comme avant une grande bataille, cela faisait si longtemps qu'il avait imaginé cette rencontre qu'il s'imposait une pression énorme, il ne devait pas rater sa première impression. À l'extérieur, rien ne transparaissait sur son visage ou sur ses mouvements, seul le silence du maitre du feu fut remarqué par la maitresse de l'eau qui supposait qu'il s'agissait là de la preuve que le maitre était dans ces derniers retranchement en ce qui concerne sa patience à l'égard des jumeaux qui chantaient haut et fort cette même comptine qui allait les rendre dingues.

La ville de Lako n'avait rien à voir avec l'impressionnante capitale de l'eau, aussi bien dans ses dimensions que dans ses activités mais elle était tout de même bien plus imposante que le petit village d'Eukora, cette ville devait avoir une notoriété nationale dans le meilleur des cas. Nul doute en tout cas qu'il ne devait pas être coutume pour cette cité d'accueillir des hommes ou femmes en provenance d'autres nations, en témoigne le visage difforme de l'un des deux gardes de la porte, sûrement deux maitres de l'eau, qui en voyant s'approcher un homme en manteau noir entouré de trois manteaux bleu avait laissé transparaitre sa surprise avant de reconnaitre une fois le maitre du feu plus proche, l'insigne que ce dernier portait fièrement sur son manteau.

Aucun des deux hommes ne fit se stopper le petit groupe qui pénétra ainsi dans la cité de Lako, la présence de ces deux hommes à l'entrée de la ville était en réalité surtout dissuasive, rappelant aux personnes malhonnêtes que cette ville était gardée. Fort heureusement, il n'était nullement dans les intentions du maitre du feu ou des personnes qui l'accompagnaient de créer le moindre tort à qui que ce soit.

Les premières bâtisses qui furent à la vue du petit groupement était de petites dimensions laissant à penser qu'il devait s'agir d'un lieu où les familles les plus modestes devaient résider et pourtant, il n'y avait aucune trace de vandalisme comme si la tendance à la communauté des peuples de l'eau avait su en quelque sorte enraillé les tares des autres nations. Bien sûr, il y avait des voleurs comme partout mais cela semblait tout à fait raisonnable, tout du moins aux premières apparences, peut-être n'était-ce pas réellement le cas.

Aux vues de la taille et du nombre de maison qui composait cette cité, Kalae avait conseillé des leurs premiers pas dans la ville de ce rendre à l'office central, ils trouveraient sûrement là-bas dans un registre le lieu de résidence de la Mina de Nasso, un registre recensant les arrivées définitives devait sûrement y être disponible et ainsi il suffirait dans le cas où il y aurait plusieurs Mina de faire le tour des Mina installée ici ces quinze dernières années. La maitresse de l'eau avait demandé poliment le chemin qui les mènerait à l'office central mais après que la dame d'une quarantaine d'année lui est indiquée le chemin, elle l'informa qu'il était inutile d'y aller à cette heure, en effet, il était six heure et demi de l'après-midi largement passé et les offices publics étaient clos depuis presque deux heures.

" Bon et bien qu'est-ce qu'on fait? " Interrogea la maitresse de l'eau en regardant le maitre du feu.
" On chante!! " S'exclama avec joie Ako.
" NON! NON! et NON! " Stoppa net le maitre du feu qui avait un troupeau élan-lion dans le crâne à force d'entendre cette maudite chanson.

Les enfants regardaient le maitre du feu le regard triste qui en voyant que cela n'avait aucun effet sur ce dernier allèrent ensuite gémir contre la maitresse de l'eau qui posa délicatement une main sur chaque tête en les tapotant gentiment pour les consoler mais au fond, elle remerciait le maitre du feu pour cette libération même si il avait manqué de tact.

" Ils sont fatigués... " Expliquait la maitresse de l'eau pour justifier la grande sensibilité des enfants.
" Non... C'es..C'est pas vrai! " dit Kotaro à peine perceptible.
" Parfait! Nous allons donc chercher de quoi dormir, on est passé devant plusieurs hôtels, à mon avis cela ne doit pas manquer dans les environs. " Conclut Nasso.

Ne connaissant rien de cette cité dans laquelle ils mettaient les pieds pour la première fois, le petit groupe se dirigea vers le premier bâtiment avec une inscription indiquant son activité: l’hôtellerie. La porte passée, la petite troupe s'avança près de la réception et le maitre du feu se chargeait de passer la commande des chambres, le réceptionniste inspecta de haut-en bas le maitre du feu, les jours de voyage n'avaient pas été tendre avec les membres de ce petit groupe et leurs parures qui leur tenaient chaud n'étaient pas des plus resplendissantes. Rien ne démontrait à cet homme de qualité les moyens financiers assez conséquent à la disposition du maitre du feu.

" Et vous payerez comment? " Dit-il avec presque du mépri.
" Vous acceptez la monnaie du feu? " Interrogea le maitre du feu.
" Bien évidemment que non. Nous ne prenons que la monnaie ancestrale de l'eau où la monnaie républicaine: les vils. " S'exclama l'homme aux étranges manières.
" Vous ferez bien une exception? " Soutenu Nasso.
" Bien sûr que non. " Rétorqua à nouveau l'homme de la réception.

C'était la première fois depuis son arrivée que le maitre du feu se confrontait avec un homme qui semblait aussi eu conciliant, même si il n'y avait pas de poste de change, il pourrait l'échanger à des marchands de passage mais cela représentait sûrement à cet homme trop de contraintes, la monnaie de l'eau ou des vils, cette monnaie se répandait de mieux en mieux à travers le monde, elle n'était pas la monnaie d'une nation officielle mais pourtant tous semblait l'adopter de plus en plus mis à part les maitres du feu qui rechigner toujours à échanger leur précieuse monnaie. Le maitre du feu épuisé par cette journée et la torture imposé par les enfants cogna du poing contre la table de réception, provoquant un recul du réceptionniste.

" C'est inutile d'être agressif, c'est non! Je ne veux pas attendre des mois afin de pouvoir me servir de cette monnaie désuète et je ne pense pas que vous trouverez un seul hôtel acceptant ce genre de paiement. Enfin, je vous serez grès d'enlever votre poing de ce magnifique meuble de réception en acajou. "

Nasso était désormais envahit pas l'impatience, ce qui pouvait se comprendre après l'affreuse journée ou la même comptine fut hurler a tue tête, et maintenant on nous refusait la monnaie de la nation du feu. Malgré la pointe d'agressivité et de colère que manifestait Nasso en frappant sur le précieux comptoir, le réceptionniste resta dans son optique, il était hors de question de prendre de la monnaie étrangère.

-Ce n'est pas grave Nasso. Annonçais-je délicatement, en posant ma main sur l'épaule de mon compagnon pour tenter de le calmer. J'ai toujours quelques vils en poche.

Voilà maintenant que je tapotais et fouillais désespérément dans le fond de mes poches pour tenter de trouver la petite bourse qu'il me semblait ne pas avoir retirer depuis la dernière fois. Enfouit au fond d'une poche, elle fut finalement retrouvée. Remplit au premier tiers elle ne semblait pas bien garnie, aussi l'inébranlable réceptionniste nous regarda d'un air étrange, peu convaincu des moyens de ses nouveaux clients.

-Combien vous faut-il? Questionnais-je en ouvrant la bourse.
-C'est cinq vils par personnes, soit au total vingt vils.... Mais je doute que vous ayez les moyens. Avoua t-il en croisant ses bras sur son torse bedonnant.

Après avoir vider la petite bourse et additionner absolument tous les vils la somme totale fut obtenue, a la grande surprise de l'aubergiste qui aurait juré que jamais le compte aurait pu être atteint. La bourse désormais vide, elle fut a nouveau rangée dans ma poche alors que l'homme derrière le comptoir récoltait son gain dans le creux de la main. Une fois les vils rangés, il se tourna vers son panneau des clefs et nous tendit l'une d'elle, soupçonnant que nous étions une famille il ne posa aucune questions supplémentaires avant de nous indiquer la direction à prendre pour trouver la chambre.

Alors que nous nous dirigions vers l'escalier qui montait à l'étage des chambres pour partir à la recherche de la pièce dont nous détenions la clef, une dame âgée d'une cinquantaine d'année et aveugle entra brutalement en collision avec le maître du feu. Fort heureusement l'homme eut le reflex de la rattraper avant qu'elle ne tombe, secouée et ne comprenant pas ce qu'il se passait de part son handicap, elle supposa qu'elle avait gêner quelqu'un et s'excusa humblement.

- Veuillez m'excuser!
-Non c'est moi je ne vous avez pas.... enfin j'ai pas fais attention.
-Ce n'est rien. Ajouta la femme avec un sourire.

Nous ignorions comment cette personne avait perdue la vue, surement un accident ou un problème qui avait fait qu'avec le temps sa vue s'était détériorée, la seule chose que nous avions deviner était qu'il s'agissait d'une cliente de cet hôtel, elle sortait de la salle de réception, une fois son diné terminé elle s'apprêtait à rentrer dans sa chambre en empruntant le même chemin que nous.
Nous avions monter ses marches en sa compagnie, elle appréciait cette approche elle qui d'ordinaire était livrée à elle-même.
Une fois le haut de l'escalier atteint, Nasso ôta son manteau maintenant que la température à l'intérieur de la bâtisse était supportable et le donna aux enfants, dans le même élan j'avais fais la même chose, tout en leur confiant les clefs.

-Mais qu'est-ce qu'on fais avec ça? Questionna Ako écrasé sous les manteaux.
-On vous donne la clef, allez ouvrir la chambre, nous raccompagnons cette dame a sa porte. Expliqua calmement Nasso
-Et attention, pas de bêtises!
-Comme d'habitude! Chantèrent les deux jumeaux en s'éloignant fiers qu'une mission leur soit confiée.

Les deux enfants ne s'étaient même pas retourner sur leur passage, trop préoccuper à retrouver la bonne chambre tout en portant les lourds manteaux. Bien qu'ils ne savaient pas lire d'aussi grands chiffres que la clef l'indiquait, ils finirent par trouver la bonne chambre en analysant les chiffres un par un et en retrouvant la parfaite combinaisons jusqu'à ce que la clef pénètre dans la serrure.
Ils tournèrent le verrou, et purent enfin rentrer dans leur nouvelle chambre, leur yeux pétillèrent de joie lorsqu'ils retrouvèrent un semblant de vie quotidienne. La première chose qu'ils firent fut de jeter les manteaux au sol et de se jeter sur le grand lit après avoir fait quelques bons pleins d'énergie dessus.

Allongés en étoile ils profitaient du confort du matelas, Kotaro frappé d'une idée fut le premier à descendre, son frère, curieux, le regarda faire. Kotaro enfila le manteau dix fois trop grand du maître du feu avant de prendre un air victorieux.

-Je suis Nasso! S'exclama t-il en bombant le torse. Le maître du feu qui brule ses ennemis!

Avec des gestes maladroits l'enfant essaya de reproduire les gestes de la maîtrise du feu en reproduisant le bruit des flammes avec sa bouche. Son frère se leva d'un bon et atterrit devant lui, impatient de jouer à son tour.

-Et moi je suis qui? Je veux être Nasso! Protesta t-il.
-Non c'est moi! Toi t'es, Hum.... Kalae!
-QUOI! Je ne veux pas être une fille! Et puis d'abord, les filles, c'est nul!
-Bon alors tu es un méchant. Proposa Kotaro toujours dans le manteau du maître du feu.
-D'accord, mais après on échange! Accepta son frère.

Embarqués dans leur imagination débordante, les enfants s'inventèrent rapidement un scénarios dans la pièce mettant principalement en scène les deux adultes avec qui ils voyageaient depuis quelques jours tout en s'imaginant vaincre leur ennemis héroïquement. Tout ceci en attendant notre retour, qui n'allait désormais plus tarder.

Amener la femme atteinte de cécité jusqu'à sa chambre n'avait pas demandé tant de tant que ça, à peine les avait-elle retenu les deux adultes pour les remercier de leur grande gentillesse et alors qu'ils faisaient à présent marche vers la chambre, Kotaro avait entamé un combat épique contre l'ennemi le plus redoutable de tous les temps qu'était censé incarner Ako.

Depuis le couloir, de très vagues bruits de sauts étaient perceptibles mais ni Nasso ni Kalae n'imaginaient ce qui se dérouler derrière la porte, ils pensaient que ces bruits devaient provenir du rez-de-chaussée ou de l'étage supérieur. Sans précipitation, la maitresse de l'eau commençait à ouvrir la porte délicatement, d'une telle douceur que les enfants ne perçurent pas le mouvement de l'obstacle de bois qui les séparait jusque là du couloir.

" Ne t'inquiètes pas Kalae, d'un baiser je te sauverai! " Récitait Kotaro toujours dans le grand manteau du maitre du feu et tenant dans ses mains un oreiller auquel il s'apprêtait à poser ses lèvres avant de tourner la tête vers la porte en ressentant une présence.

Apercevant le maitre du feu et la maitresse de l'eau, il se figea quelques instants laissant s'échapper et tomber au sol l'oreiller représentant la douce demoiselle de l'eau. Les deux adultes regardaient la chambre ou plutôt le champs de bataille aménagé des deux bambins, Ako semblait durant l'affrontement avoir péri et resté de son côté immobile inconscient de l'entrer de l'homme et de la femme. Sa petite tête à terre, dépassait de l'autre côté du lit, la langue tirée sur le côté pour signifier sa mort.

L'instant d'incompréhension pour les deux adultes et de gêne pour le petit imitant l'homme du feu passé, ce dernier se releva brusquement. Un petit sourire entre l'amusement et la gêne s'instaura sur les visages des deux adultes qui avaient vu l'interprétation de l'enfant.

" On a trouvé la chambre comme ça! " S'exclama Kotaro dans le manteau bien trop grand.
" Voyez-vous ça! C'est incroyable! " Dit Nasso en regardant Kalae droit dans ses yeux bleus pétillants d'amusement.
" Stupéfiant! " Reprit Kalae avec beaucoup de mal à contenir son rire.

Entendant la discussion, Ako hésitait encore à ouvrir les yeux, il voulait jouer son rôle à la perfection même si être mort commençait à l'ennuyer.

" Et qu'est-il arrivé à ton frère? " Interrogea la maitresse de l'eau curieuse d'en apprendre plus.
" Euhhhh... Il était fatigué et ce désordre l'a assommé... Vous savez il dort n'importe où! " Rétorqua le petit homme persuadez d'avoir fait illusion.
" Alors bien sûr, tu vas ranger tout ça pour qu'il aille mieux. " Suggéra très fortement Nasso.

Ako ne put se retenir d'émettre un petit rire très singulier aux enfants de son âge relevant de la moquerie. Rire n'ayant échappé à personne, le petit chargé du nettoyage de la chambre adressa à son frère un regard noir avant d'entendre le maitre du feu.

" Mais quelle chance, il s'est réveillé! Vous allez pouvoir aller deux fois plus vite. " dit-il en échangeant un regard complice avec la maitresse de l'eau avant de poser ses yeux sur Kotaro presque satisfait, étant donné que son frère qui se moquait de lui recevait la même chose bien qu'il essayait de mimer être retomber dans les pommes après un "glourps" bien audible.

Nasso ôta son manteau du petit homme qui le laissa effectuer la récupération sans broncher et résigné, les deux enfants se mirent à la tâche en pensant que tout cela était injuste, pourquoi n'avaient-ils pas cru cette histoire? Pourquoi devaient-ils forcément être les coupables? Le monde était décidément bien injuste pour des êtres d'un si jeune âge.

Avec l'aide des adultes qui se joignirent finalement aux efforts des jumeaux, la chambre fut rapidement remise en ordre, les dégâts de la petite échappée des enfants dans le monde imaginaire n'avait fort heureusement causé aucune casse, juste des draps à terre et une ou deux chaises renversées ci et là. Une fois rangée, la chambre qui leur était allouée avait quand même une toute autre classe, ce n'était pas du luxe, un lit double et un lit superposé avec deux petits matelas et une rambarde aux deux niveaux.

" Je prends celui d'en haut! " S'exclama vivement Ako tout en grimpant les échelons pour mettre acte à ses dires.
" Noooooonnnn! " Gémit Kotaro dans sa plus grande déception, lui qui avait pourtant l'habitude de prendre son frère d'avance venait de se faire avoir.

C'est à ce moment que les deux adultes se posèrent à nouveau l'une de ces questions existentielles: pourquoi les enfants veulent-ils toujours ce que l'autre a demandé? Afin d'éviter un nouveau scandale, Nasso s'était approché du approché du malheureux et lui chuchotait que les hommes d'actions choisissaient toujours le lit en bas pour être les plus rapides et efficaces. Il lui dit aussi de ne pas répéter ce secret à son frère, que c'était un truc entre eux.

" Mais moi je veux celui d'en haut!!! " Reprit Kotaro n'étant pas dupe à ce point.
* Ça aurait été trop beau...* Pensa le maitre du feu avant d'entreprendre des négociations avec le rejetons " Tu peux garder mon manteau jusqu'à demain si tu dors en bas. "

Le petit garçon afficha un air boudeur avec les yeux et les lèvres en avant puis se saisit violemment du manteau plié que le maitre du feu lui tendait. Voilà que sa mission était accomplie et une crise de passée. La somme payée par la maitresse de l'eau couvrait la chambre et le petit déjeuner mais hélas pas le souper, c'est pourquoi, n'ayant aucun sous et pas le temps de trouver un vendeur ou restaurateur compréhensif à une telle heure, le petit groupe se servit dans le reste de leur provision, juste assez pour un dîner convenable.

Ne pouvant plus attendre le lendemain, Kalae, Nasso puis les jumeaux résignaient firent chacun leur tour leur toilette. Un véritable renouveau pour chacun d'entre eux, de plus, la maitrise du feu de Nasso leur éviter les aller-retour au rez-de-chaussée pour faire chauffer l'eau dans le feu de la cheminée. C'est tout propre qu'ils allaient enfin pouvoir retrouver un semblant d'une vie confortable.

Au fil du temps, la luminosité s'affaiblit jusqu'à ce que la lune succède finalement au soleil et que les étoiles étincelantes du pôle Nord n'envahissent les cieux. La lumière bleuté et rassurante de la lune pénétrait dans notre chambre par la fenêtre et transparaissait quelques formes noires et grisâtres sur le mur d'en face.

Désormais tout propre et le ventre plein, les enfants s'étaient préparer à aller au lit. Ako monta la petite échelle pour atteindre son lit et rentra dans les draps en poussant un petit soupir de bien être, puisqu'enfin il bénéficiait d'un semblant de confort. Après s'être engouffré la tête dans l'oreiller moelleux, l'enfant remonta sa couette jusque son nez pour être certain de ne pas avoir froid et ferma ses yeux, un sourire aux lèvres. Retrouver un lit réussit à lui faire oublier pour ce soir, sa mère qui lui manquait tant la veille.

Quand à Kotaro, il s'avança d'un pas hésitant dans la pièce presque sombre et courut vers son lit pour pouvoir se jeter dessus comme si il cherchait à échapper à quelque chose qui l'effrayait. Puis, il s'empressa de rentrer dans ses draps se couvrant presque le tête pour se protéger.

-Qu'est ce qui t'arrive Kotaro? Questionna Nasso après avoir été témoin du comportement du garçon.
-Je ne veux pas qu'il m'attrape... Avoua l'enfant la voix étouffée sous sa couette.
-Qui ça? Demanda à nouveau Nasso en s'asseyant sur le lit du petit guerrier.
-Le monstre qui vit sous les lits! Il me mangerai les pieds!
-Mais enfin Kotaro, les monstres ça n'existent pas. Rassurais-je tout en retirant l'élastique qui tenaient mes cheveux pour les laisser tomber dans mon dos.
-Non, non! Ils se cachent sous les lits de tous les enfants! C'est pourquoi je saute, je ne veux pas qu'il m'attrape.
-C'est vrai. Confirma Ako en reversant sa tête vers le bas pour croiser notre regard. Dès la nuit tombée, il apparaît.

Nasso et moi avions échanger un regard amusé, presque tous les enfants avaient déjà vécu ce genre de frayeurs, et ce n'est qu'en grandissant que cette peur disparaissait progressivement. Je m'étais dirigé vers l'entrée et ouvrit l'un des tiroirs dans une petite commode, pour sortir une bougie. En me rapprochant des enfants j'avais tendu l'objet au maître du feu qui l'alluma de sa maîtrise avec un simple doigt.
Doucement posée sur la table de chevet, la petite bougie éclairait le coin des enfants sans pour autant qu'elle ne soit trop près pour éviter le moindre accident. Kotaro sembla soulagé à la vue de cette lumière jaunâtre qui vacillait lentement, comme si elle empêcherait toutes mauvaises forces de s'approcher de lui durant son sommeil.

-Voilà avec ça, plus de monstres. Avais-je assurer satisfaite, en posant mes mains sur mes hanches

Ako, dont le sang commençait à lui monter à la tête se redressa et se replaça dans son lit, prêt à dormir après une longue et fatigante journée. Kotaro ne tarda pas à imité son frère et ferma les yeux pour tenter de trouver le sommeil.

L'heure fut venu pour Nasso et moi de dormir à notre tour, seulement pensant que nous étions une petite famille, l'aubergiste se permit de nous donner une chambre sans nous poser ma moindre questions. Cette situation réussit à me rappeler notre fameuse escorte où le maître du feu avait insister pour me laisser le lit alors que nous nous étions retrouver a incarner un pseudo couple pour me permettre fuir les avances d'un étrange exorciste.
Une certaine gêne s'installa dans la pièce alors que les deux enfants s'étaient sûrement déjà endormit.

-Tu veux que je dorme à nouveau par terre? Questionna Nasso pensant que la situation me mettrait mal à l'aise.
-Tu as passer près de trois nuits à dormir sur un sol de glace, je ne vais pas maintenant te laisser dormir au sol.

Il est vrai que la situation était délicate mais Nasso était un très bon ami et j'avais toute confiance en cet homme qui m'était plus d'une fois venu en aide, et c'est en toute amitié que je lui permis de venir pour qu'il puisse lui aussi profiter du confort du matelas.
Une fois installés chacun de notre coté, la tête posée sur le doux et moelleux oreiller dont Kotaro s'était servit plus tôt pour jouer avec, je n'avais pas tarder à m'endormir, moi aussi épuisée par notre journée.

La chandelle brula longuement et doucement, bien après que les jumeaux n'aient fermé les yeux, la flamme perdit de son intensité jusqu'à ce que la cire et la mèche furent totalement consommées laissant alors la chambre dans l'obscurité de la nuit.

Dans les rues de la cité polaire, pendant cette même nuit, une ombre malveillante se déplaçait à la recherche de quelque chose ou plutôt de quelqu'un capable de rassasier, sa silhouette élancées lui permettait des mouvements presque inaudibles. Ses yeux psychotiques avaient, depuis quelques secondes, repéré sa proie, un jeune garde de vingt-cinq ans qui effectuait exceptionnellement seul une ronde. Son collègue et ainé, lui avait demandé si il pouvait le couvrir pour qu'il puisse rejoindre sa dulcinée pour un jour "spécial". Le jeune soldat, Yon, avait accepté en connaissance du calme plat de leurs rondes nocturnes et à présent, il ne se doutait nullement du danger qui rodait autour de lui.

Les rondes de la cité étaient organisé par le délégué à la sécurité du conseil, elles reprenaient en général toujours les mêmes tracés mais ce que le délégué appréciait par dessus tout était de faire des passages à l'improviste dans des petites ruelles, ceci afin d'éviter que des groupes ne prennent leurs racines dans l'une d'entre elles. Le tracé de son parcourt lui avait été communiqué dans la journée et le jeune homme l'avait parfaitement retenu, aucun croisement entre différente patrouilles n'étaient prévu, seul le passage de relai nécessitait la présence de son homologue, c'est pourquoi, ils s'étaient entendu sur une excuse que Yon répéterait à la relève.

L'une des fameuses petites ruelles à prospecter se dressait sur sa droite, toujours dans son rythme de marche normale, le soldat tenant une torche dans sa main droite pour éclairer son passage s'y aventura sans se douter qu'il n'en ressortirait pas, pas en vie tout du moins. Quelques pas, le temps de disparaitre du champs de vision des fenêtres de la grande rue, et un bruit de neige écrasait lourdement attira son attention derrière lui. Tous ses sens se mirent en éveil, l'adrénaline parcourait d'ors-et-déjà tout son être, un centième de seconde avait suffit à son corps pour réaliser qu'il allait se passer quelque chose.

Le prédateur qui se trouvait derrière lui avait veillé à ce que son dernier geste soit bien audible de sa proie, cette dernière effectuait exactement ce qu'il escomptait: une rotation vers la source du bruit.

" Halt... " Commençait à prononcer la garde ayant presque achevé son pivotement avant de recevoir un pic de glace épais dans sa bouche à une telle vitesse qu'elle le transperça et le projeta en arrière.

Le choc avait été incroyablement violent, les dernières secondes de sa vie furent pour lui une longue agonie durant laquelle il aperçut la silhouette se rapprocher de son être, fine, de long cheveux puis le visage éclairé par la torche que sa main avait lâché. Jamais il ne ressortirait de cette ruelle sombre, l'excuse échafaudée avec son aîné ne servira à rien, la relève ne les voyant pas arriver préviendrait le délégué à la sécurité, des hommes ratisseraient d'ici quelques heures la cité. Lui ne saurait jamais pourquoi il avait été tué, pourquoi lui? Enfin, il y avait ce visage, celui de la jeune femme qu'il fréquentait depuis peu, lui qui commençait à peine à imaginer sa vie avec elle, il n'allait jamais pouvoir lui dire adieu. La vie, la douleur, tout cela disparaissaient laissant un voile noir prendre la place des couleurs autrefois distinctes fournies par la lumière vacillante de la torche à terre, une dernière larme coula de ses yeux jusqu'à ses joues contenant toute sa tristesse, ses sentiments.

Son agresseur souleva la tête de l'homme à présent sans vie et y déposa un réceptacle creux pour y accueillir le sang qui s'échappait du trou, il inclina le corps de sa victime grâce à sa maitrise avec la neige qui se trouvait en dessous de la dépouille de façon à faire descendre plus de sang et lorsque son récipient fut plein de sang encore chaud, il enfouit le corps du mieux qu'il le pouvait sous la glace et nettoya la zone. Son précieux liquide entre ses mains, il quitta les lieux pour aller s'en abreuver hors de la zone du crime.

Chaque gorgée était un pur délice, un sang sucré mais pas trop, la chaleur avait commencé à s'atténuer, c'est pourquoi bien que désireux de le savourer au maximum, il absorba le breuvage assez rapidement. L'homme ressentait une douce sensation, un bien être, sa soif n'en était pas pour autant rassasié, ce soldat aussi jeune et robuste était-il ne représentait pour l'homme qu'un hors-d’œuvre, son plat principal dormait plus loin dans un hôtel dans lequel il l'avait vu entrer avec une jeune femme et deux enfants qui seraient son dessert. Un regard en direction de l'esprit sain des maitres de l'eau, la Lune, et l'homme aux formes ambigües disparu dans l'attente d'un moment plus propice que cette nuit. Il avait suffisamment de clairvoyance pour ne pas recommencer un tel combat sans avoir toutes les chances de son côté.

Alors que Kalae, Nasso et les jumeaux ne tarderaient pas à se lever, les autorités étaient en état d'alerte, la disparition de la relève avait suscité le déclenchement d'un grand plan de recherche, le délégué à la sécurité connaissait chacun de ses hommes et l'absence de cette patrouille l'avait fait mobilisé le maximum de troupes. Le collègue de Yon avait été retrouvé chez lui et été emprisonné comme suspect dans cette affaire et tandis qu'il était entendu encore et encore par ses homologues, les recherches se poursuivaient: sur le parcours qu'ils étaient censés effectuer mais aussi dans toute la cité polaire.

À leur réveil, le petit groupe ignorer qu'en tant que nouveaux arrivants dans la cité, il faisait eux aussi partit des gens à écouter, heureusement, le gérant pourrait confirmer qu'ils avaient passé la nuit dans leur chambre. De plus, le nombre de nouveaux arrivants dans la ville était assez conséquent, ainsi, les autorités se contenteraient des profils les plus atypiques. La nouvelle de la disparition et du possible meurtre de l'un des gardiens de la cité avait commencé à se répandre, d'abord dans les familles des représentants de l'ordre puis petits à petits malgré l'heure très matinale dans les autres foyers, bientôt toute la cité serait informé de ce fait à priori divers.

Cette nuit passée dans le confort avait été revigorante pour chacun d'entre nous. Installé au rez-de-chaussée, à une table pour le petit déjeuné, nous étions tranquille, l'esprit temporairement vide de soucis. Un grand et joyeux sourire était apparut dès le réveil sur le visage parfaitement identique des deux jumeaux, c'est avec gourmandise qu'ils se précipitaient sur les divers plats qui nous étaient proposés pour le petit repas du matin, se chamaillant de temps à autre pour un morceau de pain dont l'un d'eux s'était réservé et dont son frère en prenait possession.

La porte de l'hôtel s'ouvrit avec dureté par un homme de grande taille qui semblait être accompagné par d'autres hommes de même carrure. Affichant un air sérieux et presque grave, le leader du petit groupe s'avança d'un pas ferme devant le comptoir du réceptionniste toujours aussi impassible et stoïque.
La petite bande avait attiré l'attention des clients qui prenaient leur petit déjeuné dans la sale voisine, beaucoup ne comprenaient pas ce que des gens si sérieux et à l'allure étrange venaient faire ici, qui plus est ainsi groupé et vêtu de la même manière.

-Je peux vous aider? Demanda automatiquement l'aubergiste de manière presque indifférente.
-Nous aimerions vous poser quelques questions.
-C'est une auberge ici monsieur...
-Et vous nous accorderez quelques instants! S'impatienta l'homme en frappant sur le précieux comptoir en acajou. Nous représentons l'ordre et voudrions vous poser quelques questions sur le drame de cette nuit. Refuser de nous aider fait de vous un suspect potentiel!
-Le drame de cette nuit? Répéta l'aubergiste surprit. Non, je suis prêt a répondre à vos questions!
-L'un de vos clients a t-il quitté les lieux durant la nuit? Avez-vous vu une personne au comportement quelque peu étrange récemment?
-Heu, aucun de mes clients n'a quitté les lieux en ma connaissance. Et aucun ne m'a semblé étrange, si ce n'est l'arrivée d'un fils du feu hier soir... Mais je ne crois pas l'avoir vu sortir de l'auberge, Il est resté avec sa femme et ses enfants... normalement.

Les hommes échangèrent un regard suspicieux entre eux, laissant l'aubergiste dans un doute inquiétant. Il n'avais pas encore eu ouïe du meurtre de cette nuit, aussi il ignorait la raison de cet interrogatoire. Avait-il fait une erreur en laissant entrer un étranger dans son établissement? Le drame était-il en rapport avec lui? Il l'ignorait et avait peur de se mêler à ces affaires là.

-Mais vous savez... Hésita l'aubergiste pour tenter de se rattraper. Les visiteurs et étrangers ne se font pas rare en cette période.
-Pouvons nous voir ce maître du feu ? Questionna celui qui semblait mener la troupe en ignorant la dernière réplique du réceptionniste.

L'aubergiste pointa alors silencieusement du doigt la salle dans laquelle nous étions et désigna Nasso en indiquant aux forces de l'ordre ses caractères physique pour être certains qu'ils ne le confondrait pas avec une autre.

Dos à l'entrée de la pièce et à l'aubergiste, ni Nasso ni moi n'avions remarqué le geste du réceptionniste, nous mangions simplement. Ce sont les deux jumeaux qui nous firent remarquer simultanément que l'homme barbu du comptoir nous pointait étrangement du doigts et que plusieurs hommes avançaient vers nous en slalomant calmement entre les tables.

En plus du capitaine de la troupe, quatre hommes l'accompagnaient dans l'auberge. Afin de maximiser l'étendu du dispositif, c'était ce nombre maximum d'hommes qui avait été alloué à ce capitaine, l'objectif étant d'interroger le plus grand nombre, en priorité les nouveaux arrivants.

" Déclinez votre identité, fils du feu! " S'exclama le chef de troupe une fois arrivé au niveau du groupe de voyageur, sans même les saluer poliment, il faut dire que l'homme prenait cette disparition comme une attaque envers un membre de sa famille, les fils de l'eau étaient comme ça, c'était l'effet communautaire.

Les quatre voyageurs s'interrogeaient du regard à la recherche de la raison de cette arrivée soudaine d'hommes armés qui semblaient faire partie des forces de l'ordre officiel de la cité polaire. Ne cherchant nullement les ennuis et supposant à un simple contrôle dû à sa nationalité, le maitre du feu décidait de se laisser prendre au jeu du militaire.

" Je suis Nasso Lumens! À qui ai-je l'honneur? " Répondit calmement Nasso en adressant un regard neutre au soldat.
" Chef de troupe Nokoda Trakai, vous et votre famille êtes arrivés hier en début de soirée n'est-ce pas? " Commença à interroger l'homme qui venait de décliner son identité.
" Certes! " Acquiesça le fils du feu sans chercher à compliquer la discussion en expliquant qu'ils n'étaient pas réellement une famille, tout du moins au sens propre et puis mentionner le fait que ces enfants n'étaient pas les siens auraient soulever bien des soucis supplémentaires.
" Êtes-vous sortis durant la nuit? " Continua l'homme.
" Non après notre voyage jusqu'à cette cité, nous ne rêvions que d'un bon sommeil, que se passe-t-il donc? " Expliqua le maitre du feu avant d'interroger à son tour.
" C'est moi qui pose les questions d'accord!? " S'exaspéra sans raison le maitre de l'eau avant de détourner son regard sur Kalae " Est-ce vrai Madame? Votre mari est-il bien resté à vos côtés? "
* Mari? * S'interrogea un instant la jeune femme.

La jeune femme quelque peu surprise n'en fit rien transparaitre et confirma les propos de son ami, les jumeaux imitèrent la jeune femme quand le regard du chef de troupe se déposa sur eux. Les yeux du maitre de l'eau se re-déposèrent par la suite sur celui qu'il suspectait, quoi de plus suspect qu'un maitre du feu arrivé le jour de la disparition de l'un des siens? Mais sans preuves, il ne pouvait se permettre d'accuser le fils du feu. Son interrogatoire allez se poursuivre quand l'ouverture en trombe de la porte de la salle d'accueil détourna son attention. Alors que personne ne savait encore de qui il s'agissait, il était possible d'apercevoir l'aubergiste pointait du doigt le petit attroupement déjà plus qu'observé par le reste de la clientèle.

" De nouvelles informations, monsieur! " S'exclama un jeune messager tout gringalet et épuisé par une course à travers la cité en tendant un rouleau à Nokoda Trakai.

L'homme ne perdit pas un instant pour le dérouler et le lire en faisant attention que rien ne soit lisible à d'autres personnes, ces nouvelles informations n'avait rien lui permettant d'incriminer un maitre du feu bien au contraire, il apprenait par le biais de ce rouleau que le corps sans vie du patrouilleur Yon avait été retrouvé sous deux mètres de glace dans une petite ruelle de son trajet. La seule explication a un tel enfouissement et camouflage du corps était qu'au moins un maitre de l'eau avait perpétré ce crime abominable. Le message contenait aussi quelques spécifications sur l'état du corps, aucune mention de brûlure. Le maitre du feu était ainsi hors de cause ou tout du moins un suspect moins intéressant pour l'homme, sa tâche allait ainsi être bien plus ardue que souhaité, car des maitres de l'eau, cette région n'en manquait pas et tous les jours des itinérants entraient et sortaient sans cesse.

" Madame? " dit-il en ôtant le parchemin de devant ses yeux.
" Oui? " Questionna la maitresse de l'eau curieuse.
" Vous ne seriez pas une maitresse de l'eau par hasard? " Interrogea-t-il.
" Effectivement! Pourquoi cette question? "
" Écoutez! Quoi qu'il se soit passé dans cette cité la nuit dernière, elle était avec moi dans la chambre, laissez-là tranquille. Nous sommes venus ici paisiblement et aimerions profiter de cette ville de cette façon. " Dit le maitre du feu en se levant de table.

Kalae posa sa main sur l'épaule de son ami le maitre du feu afin de l'inciter à se rasseoir avant que les représentants de l'ordre ne le prennent comme une agression. Elle comprenait ce qu'il voulait faire: la protéger mais ce n'était pas la peine, elle n'avait rien à se reprocher.

Après avoir consulté ses hommes du regard, le chef de troupe avait décidé d'interrompre cet interrogatoire, ils semblaient tous deux sincères et les enfants n'étaient pas du genre à être menteur, tout du moins c'est ce qu'en homme sans enfants il pensait. Il s'excusait du dérangement avant de prendre la direction de la sortie de l'auberge. Lorsque le bruit de la porte fermée vint aux oreilles du petit groupe, un léger soupir de la part de chacun des adultes se fit entendre.

" Vous êtes marié? Mais depuis quand? " Interrogea Ako qui s'était retenu de déranger les grandes personnes dans leur discussion.

Kotaro de son côté se frappa le front avec sa main comme l'avait fait l'ancêtre guerrier Sokka dans l'une de ces légendes qu'on lui avait conté maintes et maintes fois.

La petite troupe d'homme tourna les talons et sortit de l'auberge ensemble sans que nous ayons encore réellement comprit la raison de cet interrogatoire mystérieux, ni même de quoi nous étions soupçonner. Tous les regards de la salle étaient posés sur nous, certains curieux, d'autres inquiets comme si nous étions déjà perçu comme des coupables. Néanmoins nous n'y avions pas vraiment prêter attention, nous même troubler par cette venu et cette presque agression.

-Vous êtes mariés? Mais depuis quand? Interrogea le petit Ako en se penchant en avant et dans un chuchotement peu discret.

La main de Kotaro qui alla s'écraser sur son front claqua sèchement et clairement. Il leva les yeux au ciel en secouant la tête comme désespérer.
Nasso et moi nous étions rassit silencieusement en nous rendant compte des regards posés sur nous, nous étions désormais mal à l'aise, ainsi étrangement observé.

-Mais non Ako! Répondit son frère dans un chuchotement bien plus discret. C'est une couverture! Je suis sûr que Nasso est là pour quelque chose d'important et il est en mission secrète avec Kalae.
-Tu crois? Goba son frère naïvement. Il peuvent être aussi réellement mariés...
-Non, impossible. Coupa Kotaro de manière certaine.
-Ah?
-Un mari et une femme, ça se fait plein de bisous.
-Ben oui mais...
-Bon ça suffit vous deux! Stoppa Nasso déjà torturé par ses pensées.
-Non nous ne sommes pas mariés. Expliquais-je aux deux enfant discrètement. C'était un mensonge.

Les deux enfants échangèrent un regard comme si une grande nouvelle leur avait été révéler, comme si ils faisaient désormais partit de cette mission secrète.
Nous avions fini par reprendre notre repas là où nous l'avions abandonner, lorsque les enfants finirent de manger ils demandèrent la permission de quitter la table pour pouvoir aller jouer, ce qui leur fut accorder. Il quittèrent la table en sautillant après que l'interdiction de quitter l'établissement leur soit rappeler. Ils hochèrent la tête vivement pour pourvoir être libre et ne plus entendre les adultes rabâcher les consignes.

-Alors, commençais-je en me tournant vers Nasso, une fois les enfants partit. Tu as une idée de ce que c'est gens nous voulaient? C'est étrange...
-Je n'en sais rien. Répondit-il calmement. Il s'est passer quelque chose cette nuit, mais quoi?
-Ça a portant l'ait d'être une ville tranquille...
-Les rues ne sont apparemment pas si sûres. Conclu le maître du feu gravement avant de finir sa dernière bouchée.
-Arrêtez ça! Ordonna la voix du réceptionniste sèchement depuis la salle d'à coté.

Les rire des enfants se firent entendre de la où nous étions et il allait de soi que le l'idée que les deux jumeaux soient à la raison pour laquelle le réceptionniste tentait d'imposer son autorité. Nous nous étions donc lever pour s'assurer qu'il s'agissait bien des deux petits diablotins qui nous accompagnaient. Les deux enfants avaient entreprit une petite bagarre entre frères sous les yeux de réceptionniste qui ne voyait là que des enfants mal élevés alors qu'ils ne faisaient que terminer leur jeu d'hier soir. Le petit guerrier avait reprit le rôle de Nasso Lumens et combattait désormais à main nu son ennemi.

-Stoppez vos enfants! Râla l'homme grincheux. Je ne supporte pas les enfants, qui plus est quand ils ne cessent de bouger!
-Il ne font que jouer...
-Ils me dérangent! Agressa t-il en frappant son poing sur son comptoir.
-Ce ne sont que des enfants! Attaqua a son tour Nasso en séparant les enfants qui redevinrent aussitôt calme.
-Grrrr! Se contenta de répondre l'homme face au maître du feu.

Sous la demande du maître du feu les enfants allèrent chercher nos manteaux dans la chambres. Tandis que nous expliquions à l'aubergiste que nous partions pour la journée.

-Et que comptez vous faire pour ce soir? Questionna l'homme avec toujours une certaine colère. Je vous préviens, je n'accepte toujours pas la monnaie du feu.
-Nous nous débrouillerons très bien! Merci de vous en soucier! Cracha Nasso d'un ton cinglant.

Les enfants réapparurent et c'est sans nous retourner que nous avions quitter les lieux. Les enfants se sentirent responsable de ce malentendu, aussi restaient-ils silencieux une dizaine de minutes depuis notre départ, de peur de se faire gronder.
Mais Nasso avait une tout autre idée en tête que de gronder des enfants qui n'avaient d'ailleurs seulement jouer. Retrouver Mina était dans nos priorités.

Marchant à travers les rues, Nasso mena la petite troupe à travers les rues jusqu'à l'office centrale, il n'avait pas redemandé son chemin pour ce bâtiment depuis la veille. Kalae et les jumeaux l'avaient suivi paisiblement et lorsque la foule s'était montrée trop dense, tous avaient marché bien regroupé de façon à ne perdre personne en chemin, il est vrai que la jeune demoiselle qu'était Kalae avait par le passé déjà réussi cet exploit en présence de Nasso et de sa sœur.

Face aux imposantes portes de l'office centrale, le groupe de voyageur entrait dans le rez-de-chaussé du bâtiment qui abritait à ses deux derniers étages les bureaux et salles de réunion des membres du conseil. L'entrée du bâtiment était bien évidemment gardé mais l'entrée y était libre, les tribus de l'eau avait pour principe de partager leur connaissance avec plaisir, tout du moins entre eux ou avec ceux qu'il considérait comme des personnes amicales.

Une fois un temps d'attente passé, leur tour était enfin arrivé de pouvoir communiquer avec l'une des hôtesses de ce bâtiment qui devait contenir les secret tant convoité par le maitre du feu. Ce dernier depuis son entrée dans l'office avait su attirer l'attention des gens par son accoutrement décidément pas des plus discrets mais qu'il portait néanmoins fièrement, selon lui nul homme ne devait avoir honte de ses origines mais uniquement de ses actes répréhensibles. L'esprit serein, ils avancèrent telle une petite famille jusqu'au guichet où la femme les attendait.

" Objet de votre demande? " Questionna la fille de l'eau chargé de l'accueil du groupe.
" Je recherche une certaine Mina qui se serait installé ici dans les quinze dernières années. " Expliqua Nasso laissant transparaitre dans son regard la noblesse de sa recherche.

Sans poser la moindre question, la jeune femme leur demanda de patienter un instant tandis qu'elle s'en allait dans les méandres de l'arrière du bâtiment à la recherche des registres concernés, lorsqu'elle revint, de très longues minutes plus tard, elle avait en main un feuille où elle avait référencé plusieurs noms et se rassit à sa place, jetant un nouveau coup d’œil sur sa liste, elle adressa ensuite un nouveau regard à celui qui l'avait questionné puis lui tendit la liste des Mina qu'elle avait recensé et il y en avait vraiment beaucoup, il semblait que cette cité était un réel pôle d'attractivité ces quinze dernières années. Ceci s'expliquant par l'évolution des marchés intérieurs de la tribu de l'eau et de leur mode de vie en évolution.

" Si vous aviez un nom de famille, ou un lieu de départ, je pourrais rétrécir cette liste... " S'exclama la jeune femme avec un sourire des plus amical.

Bien sûr, cela était évident, mais pourquoi n'avait-elle pas demandé cela plutôt, cela lui aurait évité de retranscrire plus d'une vingtaine de nom à la plume sur ce rouleau. Était-ce là une simple intention de bien faire? un souhait de montrer que la requête aussi floue du maitre du feu avait été stupide?

" Elle venait d'Euroka! " S'exclama Kalae afin de répondre à la proposition de la jeune femme.
" Très bien, veuillez patienter. " S'excusa la jeune femme avant de disparaitre à nouveau.

Après une brève minute, elle revint avec un papier où y était inscrit cette fis-ci le nom, prénom et adresse de la seule Mina recensé ces quinze dernières en provenance d'Eukora. Ce dernier étant un petit village, il aurait été étonnant que deux Mina de ce village viennent s'installer dans cette cité dans la même période.

Après avoir remercié la jeune femme de leur avoir accordé du temps, le petit groupe sortait de l'imposant bâtiment avec les précieuses informations recueillies. Ne restait plus qu'à espérer que l'adresse communiqué était encore la bonne après quoi Nasso rencontrerai et pourrait enfin parler de vive voix avec celle qui avait changé sa vie. Le chemin pour accéder à l'adresse indiquée leur avait été communiqué par cette même demoiselle et Nasso avait déjà la plan en tête.

Depuis leur sortie de l'auberge, les jumeaux n'en pouvaient plus de ne rien faire d'amusant, cette ville et les affaires de grands n'avaient décidément rien d'attrayant. De leur journée, ils n'étaient fiers que d'avoir eu des révélations de la maitresse de l'eau. Leur façon de marcher laissait comprendre que bientôt ils ne pourraient ni l'un ni l'autre se retenir de se défouler en créant sur leur passage certainement de nouveaux désastres.

Tandis qu'ils parcouraient les ruelles de la cité à une allure de marche quelque peu pressée quand la foule ne les gênait pas, des yeux suivaient le petit groupe avec attention, en faisant en sorte de ne pas être débusqué.

Animé par l'espoir et l'impatience le maître du feu guidait à nouveau le petit groupe que nous étions, en faisant néanmoins attention de ne perdre aucun membre au passage. Tenant les deux enfants par la main, je ralentissais lentement, en effet les deux petit garçons ne semblaient plus motivés a suivre les deux adultes dans leur quêtes. Ils voulaient jouer, faire ce que faisaient les autres enfants qui jouaient a se pourchasser dans les rues de la ville.

-J'en ai marre Kalae. Gémit Ako en marchant de manière mollassonne.
-On fait rien de drôle! Rabâcha son frère. On ne sait même pas pourquoi on vous suit.
-Tout ceci est votre faute je ferais remarquer. Si vous ne nous aviez pas suivit vous seriez encore au village.

Les deux enfants s'arrêtèrent de façon très net, boudeur. Nasso eu le temps de faire quelques pas supplémentaires jusqu'à ce qu'il remarque l'absence du reste de sa pseudo famille, où du moins de ce que les gens pensaient être sa famille. Le maître du feu se retourna curieux et aperçut à son tour les deux garçons plantés au milieu de la rue que j'essayais de raisonner en faisant preuve de discipline.

-Écoutez, dès que Nasso aura fini de trouver ce qu'il cherche alors nous rentrerons, mais pour le moment on doit rester ensemble. Nous nous amuserons plus tard.

Dans la rue pleine de mouvements aucun des autres passants ne semblaient prêter attention alors que j'expliquais calmement aux deux garçons que bientôt tout serait terminer. Habitués à côtoyer des enfants les gens passaient en nous détournant simplement. Nasso fit quelques pas en arrière pour nous rejoindre, sans se douter qu'un œil malsain et amusé nous suivait en coin, tapis dans l'ombre d'une ruelle voisine.

-Qu'est-ce qu'il se passe? Rouspéta Nasso en croisant ses bras forts sur sa poitrine.
-J'essaye de leur faire comprendre qu'il faut continuer et que jouer attendra mais...

Profitant que mon attention soit détournée par le maître du feu, les deux impossibles garnements arrachèrent leur main des miennes et comme si ils avaient établit un plan à l'avance chacun d'eau partit en courant dans une direction opposée en riant de manière très agaçante. Après un échange de regard vif, Nasso et moi avions échanger la même idée sans avoir recourt à la parole. Il se lança sur sa droite a la poursuite du petit Ako qui se faufilait tel une anguille entre les passants. Tandis que je tentais de rattraper Kotaro qui disparut dans une ruelle non loin de là.

Bien plus imposant et grand que l'enfant, Nasso s'excusait auprès des gens qui lui arrivait de bousculer accidentellement dans sa pourchasse.

-Ako! Reviens! Ordonna Nasso avec autorité.
-Tu ne m'attrapera pas! Nargua l'enfant en tirant la langue gentiment, ce qui enragea le maître du feu qui n'avait pas le temps et l'envie pour ça.
-Grr! Ako c'est un ordre!

Même si l'enfant se voyait être plus agile de part sa petite taille, il en fut néanmoins moins rapide, bientôt le maître du feu réussit à le rattraper tout en lui faisant comprendre qu'il devait arrêter sur le champ, qu'ils auraient tout le temps de jouer ce soir. Ako sembla comprendre, il baissa les yeux face à son idole qui le reprenait.

Kotaro, lui était toujours en fuite, intrépide et malin, il débordait d'énergie qu'il ne cessait de dépenser dans diverses bêtises. Il s'engouffra en courant dans une ruelle tandis que je le suivais au pas de course.

-Kotaro! Appelais-je une fois entrée dans la ruelle. Kotaro sort tout de suite, allez maintenant!

Il n'y eu aucune réponse, le brouhaha de la rue principale semblait éloigné alors que pourtant, bizarrement elle se trouvait juste à coté. Sombre et étroite elle ne ressemblait en rien a l'univers que je venais de quitter.

-Ko... Kotaro? Avais-je rappeler de manière hésitante.

Toujours rien. Marchant jusqu'au fond de la petit rue je tentais de chercher l'enfant alors que, accroupit sur le rebord d'un toit, une grande et fine silhouette regardait silencieusement la scène en passant instinctivement sa langue sur ses lèvres, avant d'afficher une doux sourire diabolique.

Dans le fond de la rues, de grands pots abandonnés étaient entreposés, après avoir fouillé derrière, le petit Kotaro fut rapidement retrouver. Recroquevillé il tentait de se cacher derrière les objets et afficha un grand sourire quand il fut retrouver.

-Ce n'est pas drôle du tout Kotaro! Affirmais-je fermement en posant mes mains sur mes hanches.

L'enfant souffla en levant les yeux au ciel, l'air agacé avant de se lever pour ressortir avec moi. Cette fois c'est avec un œil sur l'enfant que nous étions ressortit calmement avant de retrouver Nasso et Ako qui arrivaient en même temps que nous a l'endroit précis où nous nous étions séparer.
Le maître du feu rappela aux enfants l'importance de rester ensemble dans une ville comme celle là, et leur demanda encore un peu de patience en précisant que ce soir, une fois posé, ils pourraient profiter.
Kotaro et Ako finirent par accepter, après tout, avaient-ils le choix?

Nasso se pencha à nouveau sur les informations qui nous avaient été communiqué dans l'établissement et était prêt a reprendre sa marche vers le lieu de vie de cette femme qui l'avait sauver de la mort. Apparemment Mina et sa famille s'était installée dans une petite rue voisine de celle où nous étions, en dehors du centre même, de toute cette agitation, sans pour autant être complètement à l'écart de toutes civilisations.
Il nous fallut a peine une vingtaine de minutes de marche pour atteindre la rue indiquée. Et après un petit et simple recherche de maison, celle de Mina était au bout. Pas bien grande et sans prétention elle restait cependant coquette et chaleureuse.

Les beaux yeux verts du maître du feu examinaient la façade avec attention. Et soudainement des centaines de questions envahirent son esprit. Comment allait-il se présenter? Comment allait-il les aborder? Comment serait cette fameuse Mina? Allait-elle le reconnaître? Quelle serait sa réaction? Comment lui même réagirait-il?
Nasso poussa un profond soupir pour évacuer toutes ces interrogations angoissantes.

-Ça va aller. Avais-je dis d'une voix douce et rassurante en posant mon regard sur le maître du feu.

Ako et Kotaro avaient fini par nous dépassèrent marchant lentement, eux aussi curieux et dévisageant la petite maison.
Finalement Nasso s'avança, et après une courte hésitation, il frappa sur la porte en bois décider a affronter son destin. De lourds bruits de pas se firent entendre, faisant comprendre qu'une personne s'approchait pour pouvoir nous ouvrit. Lorsque la porte s'ouvrit un homme d'une quarantaine d'années et nous examina curieusement. Les deux enfants affichèrent un sourire et secouèrent doucement leur main en l'air pour faire un petit salut a l'inconnu qui se dressaient devant eux.
Amusé par les enfants, l'homme afficha un sourire fatigué.

Bonjour. Que puis-je pour vous? Questionna t-il.
Bonjour, monsieur. Commença Nasso calmement avant de prendre un ai un peu plus hésitant. Heu... Est-ce que Mina est là?

La visage de l'homme de l'eau afficha d'abord une certaine surprise avant de s'attrister violemment.

-Hélas monsieur, mon épouse nous à quitté il y a maintenant quelques années. Avoua t-il sans cacher sa peine.

La surprise fut aussi grande pour Nasso que pour moi, mais bien plus amer pour le maître du feu. Nasso resta droit les yeux posé sur le mari de la femme qu'il recherchait, troublé et perdu. Ses espoirs venaient de s'écrouler avec violence, et une triste déception finit par l'envahir.
Sachant à quel point cette mission lui tenait à cœur et remarquant l'état de Nasso, je lui pris alors avec tendresse la main pour lui faire comprendre que j'étais là pour lui.

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La nouvelle avait été un choc, le maitre du feu qui avait tant espéré cette rencontre depuis bientôt quinze ans n'avait jusque là imaginé que deux hypothèses: la réussite ou ne pas arriver à la retrouver mais jamais dans sa tête l'idée de la mort de sa sauveuse ne lui avait traversé l'esprit. Que faire à présent? Jamais il ne pourrait la revoir, lui parler, montrer sa reconnaissance... Repartir maintenant? Cela n'aurait pas non plus de sens mais qu'est-ce qui en avait un à présent? Tout ce chemin avait-il était fait en vain?

Une main de Kalae vint se poser sur le dessous de celle du maitre du feu, puis son autre main vint recouvrir la deuxième, les gants amortissaient peut-être le contact physique entre les deux amis mais la chaleur d'une amitié sincère parcourue le bras avant de se répandre dans tout le corps du maitre du feu, l'aidant petit à petit à revenir à ses esprits. Le regard de l'homme du feu se déporta sur la magnifique fille de l'eau qui l'avait accompagné jusque là, son regard vert avait perdu la petite étincelle de joie qui l'habitait toute la matinée, lui qui avait l'habitude de conserver la maitrise de lui venait de passer d'une excitation voyante à une déception encore plus flagrante.

" Papa? C'est qui? " Questionna une voix infantile derrière le veuf

En se tournant pour répondre à la question posée, le fils de l'eau permit à Nasso qui était suffisamment grand de voir une petite tête que le corps du veuf continuait à cacher à Kalae décidément bien trop petite pour regarder par dessus les épaules. Elle ne découvrit la petite fille âgée tout au plus de quatre ans que lorsqu'elle vint s'accrocher à la jambe de son père qui lui avait dit qu'il s'agissait de voyageurs. Le visage bien que très petit et infantile ne pouvait tromper le regard du maitre du feu qui y retrouva des traits de sa mère dont le visage s'était gravé dans sa mémoire, légère satisfaction que de pouvoir recontempler ce visage après tout ce temps.

" J'ai une dette éternelle envers votre défunte épouse. Si je ne peux la remercier alors quoi que vous demandiez, je le prendrais comme sa demande. Mais laissez moi savoir! Laissez-moi savoir les causes de sa disparition si précoce. " S'exclama Nasso avec une grande sincérité en regardant droit dans les yeux le père qui observait jusqu'alors sa fille qui regardait, elle, les étrangers à sa porte.
" Quoi que vous estimiez lui devoir, elle l'aurait nié. Quoi qu'elle ait fait, elle l'a fait selon son cœur et son principe, cela ne s'achète pas, ça se mérite. Vous semblez avoir fait un long chemin, fils du feu, dans le seul but de vous absoudre d'une dette que vous vous êtes vous même imposé. Nous ne voulons rien. " Déclara le fils de l'eau qui semblait avoir beaucoup d'amour pour celle qui l'avait quitté pour rejoindre le monde des esprits.

Les paroles du veuf étaient emplies de principes qu'il attribuait à sa femme et à l'entendre, on avait envie de la croire aussi généreuse qu'il la décrivait. Rendant encore plus amère l'échec de la mission que le fils du feu s'était attribuée. L'homme en parlait avec le regret de ne plus l'avoir à ses côtés mais il semblait avoir dépassé l'étape du deuil car aucune larme ne gagnaient ses yeux et les années avaient passés depuis le temps.

" Pour répondre à votre question, fils du feu, je ne sais comment le dire... C'était il y a presque cinq ans, nous nous étions installés ici depuis déjà de nombreuses années et le souvenir d'Eukora et de ses morts avaient disparu dans un recoin de nos esprits. Elle était si belle, les années n'avaient fait que la rendre plus gracieuse, nous nous aimions et elle savait que je désirais un enfant... " L'homme se stoppa " Tout est de ma faute! " Reprit-il " Si seulement, je ne lui en avait pas autant parlé, elle n'aurait pas essayé malgré les faiblesses physiques que lui avait détecté la guérisseuse mais elle a dit qu'elle le désirait, que rien ne lui ferait plus plaisir que de nous voir heureux à trois. Sept mois et demi plus tard, elle accouchait prématurément en plein désert de glace, elle a tenu Anina dans ses bras puis elle s'est assoupie de fatigue. Enfin je pensais que ce n'était que de la fatigue, mais le temps de la transporter jusqu'au village le plus près qu'elle n'était plus de ce monde. " L'homme essuya quelques larmes " Ma fille est depuis ce jour ce que j'ai de plus précieux en ce monde. " Termina-t-il en apposant sa main paternelle sur le tête de la petite fille qui regardait son père avec beaucoup d'attention cherchant à comprendre pourquoi il laissait échapper des larmes, elle qui ne connaissait sa mère que par les paroles de son père n'avait jamais pu comprendre ce qu'était le déchirement ressentie par la perte de son âme sœur.

Ainsi, Mina s'en était allé en donnant la vie, triste événement accompagné pourtant d'une douceur incomparable. Nasso rappela à l'homme ses propres paroles, le fait que sa défunte femme ne faisait que ce qu'elle voulait et que par conséquent il n'avait rien à se reprocher. L'homme sourit en entendant ses propres mots dans la bouche de celui à qui ils les avaient dicté.

Ayant répondu aux questions des étrangers qui s'étaient présentés à sa porte, le charmant père de famille s'excusa auprès d'eux car il devait se dépêcher de nourrir sa fille avant de retourner à son travail. Des commandes l'attendaient expliquaient-ils sans s'étendre sur son activité professionnelle. Il indiqua au petit groupe où se trouvait le mémorial de la cité où il avait fait gravé le nom de sa femme le jour où il avait dispersé les cendres dans l'océan puis il ferma la porte en répondant aux questions diverses de sa fille très curieuse mais timide. Les jumeaux lors de cet échange avait été étrangement discret, avaient-ils saisi l'importance de la déception du maitre du feu? ou craignaient-ils d'être réprimandés si ils faisaient à nouveau les chenapans?

Kalae qui tenait encore en ses mains celle de Nasso la sentie s'échapper de sa faible étreinte alors qu'elle avait le regard tourné vers la porte qui venait de se clore. L'homme s'était retourné dans le silence et avait entreprit une marche seule pendant quelques pas hésitant, lourd semblaient-ils.

" Ça ira Nasso? "

Le veuf avait beau avoir absout Nasso de toutes dettes, le spectre de Mina hantait toujours son esprit, il lui fallait à présent faire le deuil de cette inconnue dont il avait imaginé tant de fois la vie et faire le deuil de ses espoirs de la rencontrer et de lui parler de vive voix. Elle n'eut aucune réponse de son ami perdu dans sa déception la plus totale. Les jumeaux assistaient à la scène se demandant comment réagir et décidaient de s'en remettre à celle qu'ils s'étaient jurés de protéger, si Nasso n'assurait plus cette tâche, eux continueraient...

La main de Nasso glissa avec douceur hors des miennes. L'homme s'en retourna sans ajouter un mot de plus, les yeux scrutant la neige que ses pieds foulaient lentement. Je regardais le maître du feu qui alors s'éloignait sans se retourner, envahit par la déception et la tristesse.

-Ça ira Nasso ? Demandais-je d'une voix timide et emplie de compassion.

Nasso ne répondit pas et préféra garder le silence tout en continuant sa marche. Désormais une certaine distance s'était installée entre nous deux, lui s'éloignant doucement errant seul, et moi, plantée dans la neige à le regarder partir.
Les deux enfants se posèrent à mes cotés doucement comme pour remplacer la présence du maître du feu et prendre le flambeau, tout en ne lâchant pas des yeux l'homme qu'ils admiraient.

-Attends...! Tentais-je d'appeler d'une voix calme tout en restant à ma place.

Le maître du feu fit mine de ne rien entendre et s'éloignait toujours. Pourquoi s'éloignait-il donc ainsi? Certes il était perdu par la nouvelle qui lui avait été transmise, mais rester seule n'aurait fait que le noyer d'avantage dans ses pensées et ses regrets.
Charmant, brave et fort le maître du feu dévoilait là une nouvelle facette de sa personnalité, une chose qu'il était difficile d'entrevoir de la part d'un maître du feu. Aussi était-ce peut-être la cause de son isolement?

-Où comptes-tu aller Nasso?!

D'un pas rapide je tentais de rejoindre l'ami qui s'était écarté, instinctivement les enfants suivirent le pas, trop curieux de savoir la suite des évènements. Silencieux, ils étaient tout de même en retrait, pour tenter de se faire oublier et être spectateurs. A plusieurs reprise j'avais demander au maître du feu de se stopper, mais il ne fit que ralentir ses pas. Pour l'arrêter complètement je dû donc l'attraper par derrière en enroulant mes bras autour de son torse rapidement, presque en me jetant sur lui. Surprit le maître du feu décrocha son regard de la neige posé au sol, et finit par se stopper doucement, ne pouvant désormais plus faire le moindre pas.

-Nasso... Murmurais-je la tête collée dans son dos et agrippant son manteau, comme pour être certaine de ne pas le lâcher. Je suis désolée pour ce qu'il s'est passé. Mais reste... Je suis ton alliée, je veux être avec toi et t'aider...

Musique conseillée: https://www.youtube.com/watch?v=fa-5Pfp6Apc (ça ne sera pas une habitude d'en proposer mais là c'est une occasion)

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Les jumeaux assistaient sans voix à cette étreinte, ils ne saisissaient pas tout, les réactions des grandes personnes étaient décidément bien compliquées. Les paroles de Kalae qui laissaient transparaitre beaucoup d'émotion de cette dernière et son attachement à son ami de la nation du feu avait tout de même réussit à les gagner. C'était le genre de chose que même si l'on ne comprenait pas les raisons d'un événement, quelque soit votre âge, vous compreniez que c'était sincère.

Nasso qui avait été stoppé et sortit de ses pensées par cette brusque étreinte de son ami avait cette fois-ci bien entendu les mots que son amie de l'eau avaient prononcé à son attention. Il laissa planait un silence qui paru des heures durant lesquelles, Kalae ne le relâcha pas d'un pouce, c'était à la fois-ci agréable de sentir le contact d'une personne qui tenait à lui et en même temps cela lui rappelait comment il avait agit, une douleur psychologique le rongeait à présent.

" Je n'en suis pas digne Kalae... " S'exclama le maitre du feu d'une voix peu audible alors qu'il regardait à nouveau la neige blanche.

Ses mots brisèrent cet instant de longue attente et Kalae ne comprenait pas là où voulait en venir son ami. Lui qu'elle avait connu pourtant si sûr et confiant en lui. Fier et humble.

" J'ai agi égoïstement en vous menant dans cette quête personnelle, vous séparant de vos familles, de vos activités... Si j'avais eu une once de l'altruisme de Mina, je n'aurais pas agi ainsi... " Expliqua-t-il en se faisant des reproches à haute voix.

À l'écoute de ses mots, l'emprise de Kalae sur le maitre du feu se fit de moins en moins sentir. Le maitre du feu le ressentit et comprenait que la fille du l'eau s'accordait avec ses dires. La jeune femme fit le tour de l'homme, le regarda dans les yeux, sa petite taille lui permettant de s'insérer entre les yeux de l'homme et la neige. Elle apposa une de ses mains sur la joue de Nasso puis la seconde sur l'autre, tenant à présent fermement le visage du maitre du feu entre ses mains la jeune femme inspira avant de prendre la parole.

" Ne raconte pas n'importe quoi! " S'exclama la jeune femme souriante avant d'enlacer de nouveau son ami, de face cette fois-ci. " Si tu avais été aussi égoïste, crois-tu que tu m'aurais sauvé au Boiling Rock? Si tu avais été égoïste, m'aurais-tu aidé tant de fois que je ne puis plus les compter? Je suis là, tout comme Mina, parce que je l'ai décidé et que je le veux. " Continua-t-elle avec la même sincérité que lorsqu'elle venait de l'étreindre dans le dos.

La fille de l'eau était dans le vrai et le yeux bleus de la maitresse avaient réussit à convaincre le maitre du feu. Le maitre du feu regardait à présent son amie blottir sa tête contre son torse quand tenir le regard avec lui lui sembla trop dur. Nasso enlaçait alors à son tour la maitresse de l'eau avec ses bras pour lui faire comprendre que son objectif de le réconforter avait été atteint même si la peine était encore là.

Les deux gamins vinrent à leur tour participer à ce câlin dont ils se croyaient invités, s'accrochant aux jambes des deux adultes étant trop petit pour saisir autre chose. Lorsque ce moment de réconfort fut terminé, Nasso expliqua qu'il souhaitait faire quelque chose avant de partir sans expliquer quoi, Kalae comprit immédiatement lorsqu'elle vit le maitre du feu entrer dans une boutique de fleur dont la serre chauffée et avec des espèce de fleurs du monde entier était visible depuis l'extérieur. Après d'âpre négociation, le maitre du feu réussit à obtenir des roses blanches et quelques 50 vils en échange d'une somme de pièces de la monnaie du feu qui valait un peu plus du double de ce qu'il avait obtenu mais ainsi, il aurait de quoi subvenir aux besoins du groupe et pourrait effectuer ce qu'il désirait.

Sortit du magasin, le maitre du feu proposa de rembourser la nuit d’hôtel à son amie qui refusa expliquant qu'ils utiliseraient plutôt cette argent pour les provisions du voyage de retour et éventuellement une nouvelle nuit avant de partir de cette cité. Ils marchèrent tous ensemble vers le mémorial, les rues à cette heure de la journée c'était quelque peu désemplie, les gens ayant tous regagner pour la plupart leur foyer pour le repas du midi. Cela facilita leur accès au mémorial. Ils arrivèrent à l'endroit indiquer par le veuf et purent y lire le nom de la sauveuse du maitre du feu, c'était donc ici, au grès du vent que ses cendres avaient été dispersé pour qu'elle rejoigne la nature, l'océan entre autres...

Nasso silencieux apposa le bouquet contre le monument sobre et à la fois resplendissant, Kalae cru apercevoir le maitre du feu prononcer quelques mots mais rien d'audible, sûrement remerciait-il humblement la disparue qu'il espérait en ces lieux contacter. Les enfants de leur côté n'espéraient plus qu'une chose, en finir avec cette histoire, manger et jouer comme promis!

Le monument élevé en la Mémoire de Mina ne dépassait pas les un mètre de haut, joliment sculpté, le nom de la défunte et les dates correspondants à sa naissance et au jour de sa mort y figuraient. Nasso avait déposé la rose blanche avec délicatesse au pied de celle ci avant qu'il ne prononce quelques mots discret dont seul lui garderait le secret.

Légèrement en retrait, les enfants et moi regardions le maître du feu en silence sans oser intervenir ni même déposer le moindre commentaire. Après quelques murmures inaudibles l'homme pausa sa main sur le haut de la petite stèle et après quelques instants de silence il finit par se redresser calmement, toujours les yeux posés sur le monument.

Peu à peu, et discrètement nous nous étions rapproché de l'homme. Kotaro et Ako essayaient de contenir leur impatience, sachant parfaitement malgré leur jeune âge que le moment de se plaindre était mal choisit.

-Peut importe où elle est désormais, je suis sûre qu'elle est heureuse de savoir tout ce que tu as fait pour être ici aujourd'hui. Avais-je murmurer une fois assez proche de l'homme.

Nasso décrocha enfin son regard de la stèle pour le poser sur moi avec douceur. Il posa sa main sur la tête d'Ako qui était planté à ses cotés et ébouriffa gentiment le garçonnet qui accepta le geste de l'homme comme une récompense.

Finalement nous n'avions pas tarder à faire demi tour, laissant la rose blanche posée au pied de la stèle de Mina, légèrement exposée au vent polaire sans pour autant qu'elle ne réussisse à s'envoler, retenue par une force invisible.

Les rues désormais désertes, la plupart des marchants remballaient leur affaires eux aussi désireux d'entamer leur repas du midi. Fort heureusement nous étions arriver juste a temps avant que l'un d'eux ne ferme boutique pour un moment.
Après avoir réussis à le convaincre de retarder sa fermeture de quelques petites minutes et en l'amadouant avec quelques vils que le maître du feu lui présenta, Nasso avait acheter quelques aliments pour le repas d'aujourd'hui et de ce soir mais aussi avait-il prévu nos provisions pour le voyage du retour, normalement prévu pour demain matin.
Le total fut d'une vingtaine de vils, sommes correcte pour la quantité de nourriture que nous avions acheter. Seulement les peties enfants qui se tenaient dans notre dos ne tardèrent pas a faire entendre leur voix.

-Hé! Hé! Appela Kotaro en tirant sur le manteau du maître du feu. Kalae a dit que quand on serai arrivé en ville on aurait droit a une surprise.
-C'est vrai ça! Râla son frère, on ne l'a toujours pas eu!

Le maître du feu me lança un regard curieux, tandis que j'affichais un sourire timide presque gêné.

-C'était pour les motiver à avancer. Me défendis-je en remontant une mèche de cheveux derrière l'oreille.
-S'il vous plaîîîîîîîît! Gémirent les garçon avec une voix mélodieuse.
-Et tu veux leur prendre quoi? Questionna Nasso comme si il s'agissait là d'une chalenge monumental.
-Hé bien.... Hésitais-je en tournant les yeux vers le haut. On va trouver...
-Oui!!

Les enfants s'éloignèrent en sautillant, imaginant déjà ce qu'il pourraient demander, nous ne tardâmes pas a aller dans une petite galerie marchande voisine ou de très diverse boutiques certaines plus farfelues que les autres se terraient, pour le plus grand bonheur des deus enfants qui longeaient les vitrines a la recherche de leur trésor.

Au final, ils s'arrêtèrent en même temps devant l'objet qui souhaitaient, rien exceptionnel mais au yeux des enfants l'objet idéal: De fausses épées de la tribus de l'eau.

-On peut en avoir une? Questionna Kotaro les yeux brillants.
-Oh oui! Avec ça on va pouvoir s'entrainer! Combattre les méchants au chemin du retour et protéger Kalae!

Les yeux malicieux des deux jumeaux brillaient d'ambition, tandis que Nasso et moi avions échangé un regard amusé. Finalement le maître du feu donna son accord et donna au vendeur la somme de total de 10 vils pour deux épées non tranchantes et totalement inoffensives. Une fois en leur possession, les enfants échangèrent quelques coups en riant, jouissant de leur nouvelle « arme » tout en avançant devant nous.

L'après midi maintenant bien entamée après notre nouvel achat, de retour sur la grande place, nous avions dégagé la neige présente sur un banc pour pouvoir nous y assoir et commencer notre repas. Les enfants s'étaient dépêcher de manger pour pouvoir reprendre leur combat là où ils l'avaient suspendu tandis que le maître du feu et moi même finissions tranquillement tout en les regardant jouer au loin. Nous ne possédions désormais plus qu'une vingtaine de vils en poche, juste assez pour une dernière nuit dans cette cité polaire.

Le petit groupe aurait très bien pu reprendre la route après tout ce shopping et ainsi regagner au plus vite le village de résidence des bambins mais ces derniers avaient décidé de profiter de tout le reste de la journée pour s’amuser, on leur avait promis qu’après cette histoire ils pourraient jouer autant qu’ils le souhaiteraient et leur nouveau jouet semblait leur offrir d’innombrables scénarios. La journée ayant été d’autant plus épuisante psychologiquement pour le maitre du feu, il avait été décidé communément de passer une nouvelle nuit dans cette cité et de profiter une dernière fois du confort de vrais lits avant de reprendre une route de quatre jours à travers les plaines de glace.

Quatre jours et guère plus car pour le retour, il leur serait inutile de repasser à Eukora raccourcissant ainsi leur chemin.

Ainsi, durant toute l’après-midi alors que les enfants sautaient et criaient à travers une aire de jeux aménagée avec des talus de neige et de petits forts tandis que les deux adultes les observaient. Ils entretinrent peu de discussions cette après-midi là, bien qu’adoucit, la peine était toujours présente dans l’esprit de Nasso. Il ne l’avouait pas mais la simple présence de son amie à ses côtés était déjà d’un grand réconfort, elle le savait, elle se rappelait de cette nuit où elle avait cru perdre son ami durant la mission d’escorte de Wang Emdeiher. Elle lui proposa bien évidement d’en parler mais connaissant le caractère du maitre du feu, fier, il préférerait sûrement rester muet à ce sujet et elle le comprenait, dans ce genre de cas, le temps était le meilleur des remèdes.

Lorsqu’Ako et Kotaro abandonnèrent leur épée pour se battre à mains nues à cause au sujet d’un coup d’épée assez violent donné ou no volontairement, c’est là que Kalae et Nasso jugèrent que les enfants avaient suffisamment joué, il était dans les alentours de quatre ou cinq heure de l’après-midi à voir l’inclinaison du soleil. Nasso les avait séparé sans mal et l’un des deux rejetons avait était confié à Kalae, Kotaro continuait à protester contre l'injustice que commettait les adultes en l'empêchant de réprimer Ako qui semblait réellement désolé du coup d'épée qu'il avait donné à son frère et non à l'épée adverse.

N'ayant personnellement pas apprécié leur précédent hôte, le groupe profitait du reste de cette journée pour se trouver un autre hôtel, Nasso espérait pouvoir négocier le repas du soir afin de garder le maximum de provisions pour leur voyage de retour. Le premier établissement qu'ils visitèrent: le berceau de la Lune, fut un lamentable échec, leur prix étant quatre fois plus élevé que celui de la veille sans le petit déjeuner en plus. C'était un établissement d'un tout autre standing d'un autre côté mais les enfants avaient insisté pour que les grands se renseignent sur les tarifs. Le deuxième refusa de céder le moindre repas, le troisième acceptait d'offrir le repas des enfants mais les adultes devaient payer les leur en échange, si les adultes ne mangeaient pas, il allait de soit que les enfants non plus par contre. Lassé de négocier, nos amis allaient tenter leur chance une dernière fois dans un établissement qui n'avait pas une façade des plus convaincante et une fois à l'intérieur, l'odeur pestilentielle d'ours mal léché les fit faire demi-tours sans même entamer un quelconque marchandage.

Résignés, Kalae, Nasso et les jumeaux reprenaient la direction de l’hôtel dans lequel ils avaient passé la nuit précédente, le petit déjeuner y était au moins compris pour tous et l'hygiène y était bonne. En entrant dans l'établissement, Nasso s'attendait à retrouver l'homme de la veille mais il fut au contraire mis en face d'une femme ayant la quarantaine bien trempée et qui accueillit les clients avec le sourire ne sachant rien de leur venue de la veille.

La question au sujet de la disparition de l'hôte fut la première question abordée par la maitresse de l'eau et la femme expliqua qu'il s'agissait là du propriétaire de l'établissement qui avait remplacé l'une des réceptionnistes absentes. L’hôtesse semblait bien moins inquiété au sujet du meuble en acajou, laissant son trousseau de clé personnel contre ce dernier au risque d'y laisser des traces. Kalae se renseigna alors au sujet d'un éventuel supplément, Nasso étant visiblement épuisé de toutes ces demandes à répétition. À leur grande surprise, la femme expliqua qu'il n'y avait pas de problème. Surprit, aucun des deux adultes ne lui expliqua que le patron de l'établissement aurait normalement refuser catégoriquement cette requête, non non, ils allaient profiter.

Ce qu'ils ignoraient, c'est que cette jeune femme n'était qu'une comédienne et que le corps égorgé du propriétaire était entreposé dans un couloir. Elle même ne le savait pas, elle avaient été recruté dans la rue par un homme qui lui demanda si elle pensait pouvoir tenir le rôle d'une hôtesse d'accueil chaleureuse l'espace d'une nuit. Un travail on ne peut plus facile et grassement rémunérer, son employeur avait bien mentionner de veiller à remplir avec les meilleurs plats tout maitre du feu et enfants pénétrant dans l'établissement.

Les voyageurs allèrent déposer leurs affaires dans la chambre qui leur avait été donné pour la nuit, la même que la nuit dernière insouciant et pensant déjà à leur repas. Le maitre du feu attendait silencieusement l'heure du repas en alternant son regard entre la rue qu'il pouvait contempler depuis la fenêtre et la petite "famille" qui l'accompagnait. Il avait échoué dans sa quête en quelque sorte mais sa mission de les ramener chez eux sain et sauf, il la réussirait coûte que coûte!

La nuit approché à présent à grand pas et bientôt, une fois totalement installés, débarbouillés et les lits des enfants alterner par rapport à la veille pour éviter toute dispute, les deux amis accompagnaient des bambins s'en aller au rez-de-chaussé manger un repas qu'ils imaginaient peu garni puisque gratuit alors que cela serait bien le contraire...

La nouvelle réceptionniste semblait des plus agréable comparer a l'homme auquel nous avions eu affaire la dernière fois. Mais c'était sans ce douter bien évidement que cette innocente comédienne étaient entrée das un jeu dangereux et ignorait dans quelle impasse elle nous guidait.

Nous avions retrouver la même chambre que la veille pour le même prix et avions gagné un petit supplément concernant la nourriture. Ce changement avait réussit à nous surprendre en premier lieu mais nous ,n'avions pas chercher a comprendre d'avantage et avions suivit la comédienne dans son explication.

Grâce au maître du feu nous avions eu à nouveau de l'eau chaude et lorsque nous fûmes prêts a descendre pour le repas du soir, c'est avec surprise que nous découvrions au rez-de-chaussée le diner qui nous avait été préparé. Sur les tables, de nombreux mets variés et bien préparer. Pour ne pas paraitre étrange ce genre de repas avait été servit a quelques autres client de l'hôtel qui semblèrent aussi surprit que nous.

Les deux jumeaux affamés se jetèrent littéralement à la table et s'assirent rapidement, couvert en main. Le maître du feu sembla satisfait de voir une table si richement remplie et les enfants si enthousiastes a l'idée de manger. Un léger sourire se dessina enfin sur son beau visage.

Le repas se déroula dans une ambiance agréable, chacun de nous avions gouter a la plupart des différents mets, voyageant entre les plats sucrés et salés. Pour le dessert, les enfants et nous même n'avions même plus assez de place pour continuer le repas. Nous nous étions donc arrêter là et nous étions lever prêt à retourner dans la chambre pour une longue et profonde nuit de sommeil.

-Le repas vous a t-il plus? Questionna la réceptionniste en nous voyant sortir de la salle et en nous dirigeant vers les escaliers.
-Excellent. Répondit gentiment Nasso.

La femme afficha un sourire avant de nous regarder partir et lorsque nous étions disparut, son sourire disparu aussi rapidement qu'il était venu, comme si il n'avait pas été sincère et qu'il ne s'agissait que d'une façade.

-Ah... Soupira Ako en posant ses mains sur son ventre plein. J'ai trop mangé.
-Tu n'es qu'un glouton. S'amusa a répéter son frère lui aussi l'estomac bien remplit.
-En voilà deux qui trouveront rapidement le sommeil. Commenta Nasso amusé.

Une fois de retour dans la chambre, les deux jumeaux montèrent dans leurs lits sans oublier de changer de lits, avant de tomber brusquement dans le sommeil après une journée entière où ils n'avaient fait que courir une épée en main et après un repas bien garnit. Il n'eurent même pas besoin de la lueur d'une bougie, en effet les rayons de la pleine lune qui traversaient la fenêtre éclairaient vraiment bien la chambre d'une couleur douce et argentée.

Nasso posa son manteau au dessus du miens, sur le dos d'une chaise voisine, avant de retirer sa chemise pour pouvoir dormir tranquillement. Il me laissa le coté gauche et entra du même coté du lit que la veille avant de se coucher sur le coté. Les évènements de la journée lui revinrent soudainement en mémoire aussi, il eu du mal à fermer les yeux et à trouver le sommeil.

-Tout va bien Nasso... ? Demandais-je doucement en me retournant vers lui.
-Oui... Répondit-il simplement, la voix plate.

Connaissant très bien le maître du feu, je savais très bien ce qui le tracassait et que rien n'allait aussi bien qu'il le prétendait. Mais mieux valait ne rien ajouter, lui seul pourrait réellement comprendre et accepter la tournure des évènements et bien que je compatissais à sa déception je restais silencieuse, de peur de lui paraître irritante. Finalement Nasso fut le dernier d'entre nous a trouver le sommeil, après ce qu'il lui avait sembler être une attente interminable.

Une ombre légère se faufila au devant de notre fenêtre, projetant sur le mur une grande et fine ombre menaçante. Le verrou présent tourna lentement et silencieusement jusqu'à ce qu'un discret dé-clique indique a l'intrus qu'il pouvait désormais entrer. Il pénétra dans la chambre par la fenêtre avec agilité et a pas de loup avant de refermer rapidement et discrètement la vitre pour ne pas qu'un vent froid ne nous réveil.

L'homme remit ses longs cheveux derrière ses épaules et s'aventura à pas de velours. Lorsqu'il fut prêt des enfants il approcha sa main aux longs ongles comme pour toucher leur tête mais stoppa son geste lorsqu'il perçu un mouvement dans le lit des deux adultes.
Il tourna violemment la tête, de peur de ne voir quelqu'un se lever mais constata qu'il ne s'agissait que de Nasso, le fameux maître du feu contre lequel il avait déjà combattu, qui ne venait seulement de se retourner sur lui même durant son sommeil.

Affichant alors un sourire démoniaque, l'étrange maître de l'eau s'avança vers nous pour mieux revoir nos visages. Ses yeux bleus et fins nous dévisagèrent ainsi pendant une longue minute, a la vue de nos visage apaisées et plongé dans u profond sommeil, son sourire diabolique s'agrandit.

Soudainement, après un simple mouvement de poignet, le corps de Nasso fut violemment éjecté du lit par une force invisible. Le maître du feu alla violemment s'écraser contre le mur juste en face sans rien comprendre a ce qui lui arrivait.
Les enfant furent réveillés en sursaut par cette agitation violente et soudaine et poussèrent un hurlement de terreur tandis que je m'étais réveillée en sursaut.

Mon corps ne voulait plus obéir, j'étais réveillée et voyais le maître du feu s'écraser sur le mur juste en face tandis que j'étais coincée dans ce lit, sur le dos, sans pouvoir lever la tête.
Le dos du maître du feu vint se coller contre le mur et malgré toutes ses tentatives Nasso ne pu s'en décrocher lui aussi désormais devenu une marionnette.

-Kalae!! Appela t-il vivement.
-Nasso !
-Qu'est-ce qui se passe? Questionna Kotaro tremblant sous sa couverture.

L'intrus sortit son visage d'un coin sombre de la pièce et vint a la lueur de la pleine lune avant de nous sourire sournoisement.

-Bonsoir... Murmura t-il d'une voix charmeuse.
-Encore vous! Grogna Nasso en reconnaissant le maître du l'eau qui avait agresser la vieille dame. Qu'est-ce que vous nous avez fait? Laissez-nous!
-Oh non... Reprit l'étrange homme. Il est rare que je tombe sur des personnes telles que vous. Vous êtes à moi, vous êtes si rare...

Une certaine angoisse s'installa dans la chambre, à lui seul le maître de l'eau et de sang avait installer une certaine frayeur chez les enfant et une inquiétude envers nous.

-Qu'est-ce que vous voulez?! Agressa Nasso en tentant de s'arracher du mur.
-Haha... Votre précieux nectar. Répondit-il en caressant mes cheveux comme si j'étais un animal de compagnie couché à ses coté.

Impossible de se dégager, entièrement paralysée. La situation devenait dangereuse pour nous. L'homme glissa sa main sur mon bras et attrapa mon poignet et le leva jusqu'à lui. Il passa son nez sur ma peau pour respirer l'odeur de la chair.

-Quel doux parfum...
-Lâchez-moi!

Cette homme désireux de sang humain passa sa langue sur l'intérieur de mon poignet, là ou la peau était la plus fine et où quelques veines bleues apparaissaient en transparence, le tout sans lâcher le maître du feu du regard, comme pour le narguer ou même s'attirer ses foudres et sa fougue.

La maitrise du sang, art ultime des maitres de l'eau de très haut niveau était quelque chose de peu enseigné car souvent considérée comme immorale, souvent cette maitrise était développée en autodidacte ou inculquée par un grand maitre qui spécifiait qu'elle ne devait être utilisée qu'en extrême nécessité. Cette maitrise n'était pas non plus un sujet de discussion des plus banals et seules les personnes en ayant été témoins ou quelques personnes cultivées en connaissait à proprement parlé l'existence. Cette maitrise améliorée nécessitait de suivre un entrainement très rigoureux à la suite duquel un maitre de l'eau avec l'appui de la pleine Lune pouvait ressentir et manier à sa guise l'eau contenu dans le corps humain, très rares étaient les maitres du sang et ceux pouvant manier cet art sans la pleine Lune devait être encore plus rare.

Ce maitre du sang semblait nécessiter de l'appui de la Lune pour sa maitrise mais il semblait en avoir une grande habitude, il ne laissait transparaitre aucun signe d'un besoin de concentration aigüe. Kalae face à cette immobilisation et perte de contrôle s'était remémorée dans un premier temps sa première rencontre avec le docteur Koro où son ami et maitre du feu Hizo avait perdu lui aussi le contrôle de son corps suite à l'injection d'un produit dans son sang mais petit à petit, elle écarta cette hypothèse, selon les dires de Hizo, ce produit inhibant la personnalité d'origine pour laisser place à un esclave écervelé hors elle était bien consciente de ce qui se déroulait et puis comment expliquer le clouage contre le mur de Nasso qui ne touchait plus sol?

Les questions de la maitresse de l'eau, déjà confuse par la situation qui avait fait monter son adrénaline en flèche, furent totalement oubliées lorsque l'homme imposa un contact physique entre sa langue humide et l'intérieur de sa main. Le maitre du feu qui ressentait une certaine colère d'avoir échoué dans sa quête personnelle ne pouvait être plus révolté par cette provocation, il profitait d'avoir encore le contrôle de sa mâchoire pour ouvrir la bouche et projeter des flammes de rage qu'il espérait capable de le libérer de cet étreinte invisible.

Action immédiatement réduite à néant par leur preneur d'otage qui à l'aide de sa maitrise fit tourner la tête du maitre du feu vers un autre mur qui par chance ne prit pas feu. Heureusement d'ailleurs que cet homme avait réagit car dans son excès de rage, le maitre du feu avait oublié que celle qu'il espérait protéger avec ses flammes auraient été sur la trajectoire de ses dernières.

" Comme je les aime: farouche! Maitre du feu, lutter autant que vous le voudrez mais ce soir votre sang sera miens et celui de cette jeune femme ne sera pour moi qu'une entrée. J'ai hâte de ressentir dans vos yeux et dans votre nectar toute la tristesse que vous aurez eu en me voyant extraire et savourer le sang de cette dernière... Je m'occuperais ensuite de vos bambins, avec de tels parents je ne doute pas de la saveur de leur sang. " Monologua l'homme à la silhouette fine et aux longs cheveux en obligeant le maitre du feu à l'observer de nouveau, la maitresse de l'eau en sa possession mais il était désormais impossible pour le maitre du feu de répondre, son corps étant entièrement immobilisé des pieds à la tête.

Alors que l'homme qui la retenait s'entretenait avec le maitre du feu sur l'avenir des membres de ce groupe, le souvenir de son aventure dans une forêt sombre et mystérieuse dans les alentours d'Omashu lui revint en mémoire, elle avait déjà ressentie cette emprise sur son corps, à présent elle s'en souvenait, la maitrise du sang voilà l'art que cet homme usait contre eux. Cela expliquait tout mais s'il s'agissait effectivement de maitrise du sang, la maitresse de l'eau qui était d'ordinaire d'humeur optimiste doutait de l'issue de cette nuit, cette maitrise du sang étant imparable pour les personnes sous son emprise et par malheur, elle et Nasso l'étaient d'ores et déjà.

Le maitre du feu n'avait aucune connaissance de ce genre de maitrise et cette immobilisation forcée qui provoquait précédemment un excès de rage permit au maitre du feu de poser un peu plus son esprit, il était évident que peu importe comment il faisait, la maitrise de l'eau semblait être la clé de cet immobilité et il cherchait à présent comment rompre cet asservissement du corps.

Le maitre du sang apposa ses canines au niveau du poignet de la jeune femme, cette dernière émit un cri de douleur et alors que son précieux liquide rouge commençait à s'écouler doucement, le maitre du feu entra dans un moment de transe comme jamais, tous ses muscles se gonflèrent à leur paroxysme, ignorant la douleur le maitre du feu ne pensait plus à rien d'autre que de réduire en cendre l'homme qui avait touché à celle qu'il s'était promis de protéger quoi qu'il lui en coûte.

Le maitre du sang qui absorbait le précieux liquide au niveau du poignet n'avait pas perdu de vue le maitre du feu, bien au contraire, il avait posé son regard bleu et malsain sur le maitre du feu depuis de longues minutes et voir sa réaction l'exalta comme jamais auparavant. Il y avait vraiment dans cette situation tous les éléments à sa plus grande joie.

Le maitre du feu cru un instant pouvoir se défaire de ce pouvoir invisible, le maitre du sang ressentit lui même une certaine résistance, provenant de l'apport massif en oxygène au muscle qui tentaient grâce à ce précieux apport de se contracter contre le souhait du maitre du sang. Cet espoir fut vint car le maitre du sang après la surprise de la résistance et d'un léger mouvement de bras du maitre du feu augmenta son emprise sur Nasso qui en plus d'être immobiliser avait carrément l'impression d'être coincé sous un mur d'une tonne tellement la pression qui était exercé sur lui était grande.

" Nasso! " Hurla la maitresse qui souffrait de la morsure de son agresseur en voyant que le maitre du feu souffrait davantage depuis qu'il l'avait vu souffrir et qu'il avait tenté de se débattre pour elle.

À présent qu'il avait eu une mise en bouche du goût de la demoiselle et apprécier le début du spectacle, l'homme souhaitait voir ce que donnerai comme réaction la mort de sa captive, ainsi il décolla ses lèvres qui absorbait le précieux liquide pour se préparer à lui donner un coup fatal toujours sous les yeux du maitre du feu immobile. Il comptait à l'aide de sa maitrise faire tourner violemment la tête de la jeune femme pour lui casser la nuque et ainsi avoir une main libre pour faire une plaie plus profonde et recueillir plus rapidement le sang de la jeune femme.

La morsure avait été douloureuse. Après avoir sauvagement croquer dans la peau l'homme aspirait le sang qui s'échappait de la blessure avec un certain plaisir. Mais ce qu'il appréciait par dessus tout c'était la visions du maître du feu qui tentait en vain de se débattre dans l'espoir de pouvoir intervenir. Au plus Nasso tentait de se dégager, au plus il était compresser contre ce mur, lever et tenu par la dangereuse maîtrise du sang.

-Nasso!! Hurlais-je entre la douleur et l'inquiétude de voir mon ami se faire ainsi agresser, lui qui ne voulait que me venir en aide.

Le maître du sang retira ses lèvres du poignet, avalant la dernière gorgée de sang en fermant les yeux pour bien profiter de la sensation que lui procurait le sang dans sa gorge. Une petite trainée qui avait réussit à lui échappait avait crée un sillon sur son visage qui alla s'arrêter d'elle même au niveau du menton.

Il détourna ses yeux malsains du maître du feu pour les déporter sur moi lentement. Son regard d'un bleu trop clair, presque gris était plongé intensément dans le mien, transmettant très vite une certaine angoisse quand aux futurs intentions de notre agresseur, qui depuis des jours nous espionnait dans l'ombre.

-Une dernière chose à dire à votre fiancée monsieur Lumens? Questionna l'homme à la silhouette ambiguë en redonnant une certaine liberté à la mâchoire de Nasso.
-Vous êtes un malade! S'empressa t-il de répondre. Laissez-là!
-Ce sont là les dernières choses que vous avez à lui dire? Fort bien... Je la tuerai sans qu'elle ait pu entendre un mot doux de votre part.
-Arrêtez! Non !

L'homme fit mine d'ignorer Nasso, un certain sourire en coin, satisfait d'entendre l'homme dont il enviait la fougue et l'énergie, se débattre en vain. J'avais essayer de me mouvoir mais rien n'y faisait, cette pression étouffante présente dans tout le corps paralysait tout mes muscles et malgré d'intenses efforts mes membres ne faisaient que trembler dans le meilleur des cas.
La peur avait fait que notre respiration devenait de plus en plus rapide et notre cœur ne tarda pas a s'emballer à son tour. Contrôlant les corps de ses ennemis, le maître du sang arrivait a ressentir quelques battements de nos cœur, celui du maître du feu qui malgré les apparences ressentait ne certaine angoisse quand à imaginer l'homme me porter un coup fatal mais aussi a être impuissant dans cette situation. Le miens, lui transmettait de la peur, sans pouvoir bouger toute défense était impossible, tout semblait terminé.

Une certaine jubilation anima son visage démoniaque, il savourait cet instant comme peut être l'un des meilleurs qu'il eut ressentit. Il leva son bras pour s'apprêter a exécuter le mouvement de poignet qui s'avèrerait fatal, seulement une petite chose ne tarda pas à entrer en scène en poussant un cri de guerre.

-BANZAIII!!

Dans un élan de courage, Kotaro et Ako se jetèrent sur le maître du sang, l'un attrapant sa jambe et l'autre se positionnant dans son dos. Déstabilisé par cette intervention surprise, le maître du sang recula et tenta de se débattre, Kotaro se faisait un plaisir de tirer sur les longs cheveux de notre agresseur comme l'aurait fait un cavalier avec les rênes de sa chevautruche, simultanément Ako mordait a pleine dent le mollet de celui qu'il appelait entre eux le « méchant » par dessus son pantalon.
Cette déstabilisation déconcentra notre ennemi, ainsi l'emprise qu'avait la maîtrise du sang sur nous se sentit défaillir. Le maître du feu retomba au sol avec violence, mais à peine eut-il le temps de faire un pas en avant ou même d'activer sa maîtrise que le maître du sang reprit le contrôle de son corps et le cloua a nouveau contre le mur.
Gêner entre sa maîtrise du sang et se défendre contre les bambins sauvages donnait beaucoup de difficultés à l'homme. Aussi devait-il rapidement se défaire des enfants pour être certain de ne pas laisser ses victimes s'échapper.

Il se débattait avec violence et rapidement, d'un coup de pied il réussit à éjecter Ako jusque là accroché a sa jambe. L'enfant alla s'écraser contre la fenêtre par laquelle le maître du sang était entré et lorsque ça petite tête tapa la vitre, une fissure en son centre tandis que le petit garçon tomba au sol, inconscient.

-Ako! Hurla son frère sans relâcher son emprise.

Le « vampire » tenta d'attraper Kotaro qui était toujours dans son dos et lorsqu'il réussit enfin à attraper le col de l'enfant, il le souleva devant lui avec rage avant de jeter le petit bonhomme comme un vulgaire objet contre une commode. Dans la chute de l'enfant, des objets de brisèrent, étalant des morceaux de verre et de porcelaine au sol.
Alors qu'il tentait de se relever, le garçonnet se coupa la paume des main sur les débris tachant ainsi le sol de son sang, donnant a notre ennemi l'envie d'y gouter.

Voyant son sang ainsi au sol, Kotaro ne bougea pas et regarda ses mains comme si la situation était critique et qu'il se viderait de son sang d'ici quelques minutes. Alors que son attention était dépotée sur Kotaro, Nasso, dont la maîtrise du sang s'était peu à peu annulé envers lui a cause d'un manque de concentration de la part de notre ennemi, attrapa l'homme par l'épaule avec violence pour le retourner vers lui et lorsque ce fut chose faite il déposa avec force un coup de poing sur son visage.

La tête du maître du sang fut emportée par le coup, et un légère trainée de sang s'échappa d'entre ses lèvres, mélange du sien et du mien qui lui restait encore un peu en bouche. Il passa un coup de langue avant de se redresser devant le maître du feu affichant à nouveau son rictus sournois. Une confrontation inoubliable s'annonçait, lui qui avait tant rêver vaincre et goûter au sang du courageux maître du feu.

Pour se débarrasser du jeune et valeureux Kotaro, l'homme avait fait l'erreur de se servir de sa main qui lui servait à tenir Kalae sous son contrôle mais la jeune femme le poignet en sang n'avait pas eu le temps de faire quoi que ce soit avant qu'il ne reprenne le contrôle de son corps. Fatiguée par sa perte de sang relativement importante, elle n'avait pas ressenti l'affaiblissement de la maitrise de l'homme totalement absorbé par le sang du jeune garçon au sol, cela semblait être une véritable drogue pour cet abominable fils de l'eau.

La haine que Nasso avait vu naitre envers cet immonde personnage avait comme remplacé le sang qui coulait dans ses veines, lui permettant ainsi de se mouvoir lorsqu'il ressentit l'emprise de la maitrise du sang défaillir. Il déferla son excès de rage de façon à se rapprocher de son ennemi avant de lui asséner le coup violent qui le fit tomber à terre.

Le maitre du sang à peine relever qu'il devait faire face à un poing recouvert de flammes que le maitre du feu lui destinait, d'un geste rapide, il tendit son bras, la paume ouverte en direction du poing de Nasso comme si il s'apprêtait à le réceptionner mais avant qu'il n'y eut contact, une force étrange propulsa le bras droit du maitre du feu vers l'arrière qui commença à emporter le reste du corps. Constatant qu'il allait à nouveau subir cette emprise sur tout le corps s'il ne réagissait pas, le maitre du feu eut pour réaction immédiate de faire déferler des flammes bleues en provenance de son bras encore libre. Le maitre du sang n'ayant pas le temps de trouver de l'eau pour se protéger lui même tenta d'amener à lui la maitresse de l'eau encore sous son emprise pour se protéger. Les flammes furent malheureusement trop rapide et il abandonna finalement cette solution qui serait inefficace pour tenter de se déporter sur le côté et éviter ainsi le gros des flammes.

Dans sa roulade, le maitre du sang avait abandonné toutes les victimes de son emprise leur permettant de se mouvoir comme bon leur sentaient. Kalae tenta de se lever en s'appuyant sur ses mains mais la douleur de son poignet ensanglantée s'amplifia de telle manière qu'elle relâcha immédiatement ses efforts sur ce dernier. Le maitre du feu avait jeté un rapide coup d’œil à la chambre pour vérifier l'emplacement de tous ses protégés, à peine eut-il finit qu'il projeta de nouvelles vagues de flammes en direction de son ennemi qui s'était mis à couvert derrière le lit des enfants.

" Tu vas payer! " Jura Nasso

La chambre était un véritable champ de bataille, certaines parties du plancher avaient de petites flammèches qui amplifieraient si rien n'était fait et même le lit des enfants prenait feu à son tour après les attaques du maitre du feu et des fumées commençaient à occuper le plafond. Les salves avaient disparu et de là où se trouvait le maitre du sang qui cherchait un moyen de distraire le fils du feu suffisamment longtemps pour le reprendre sous contrôle, l'homme entendit comme de petits craquements électriques, l'homme releva la tête et put contempler le maitre du feu générer une attaque électrique qui lui était destinée et qui briserait sans mal l'élément de la chambre qui le couvrait.

Dans une tentative de la dernière chance, le maitre du sang espéra que sa maitrise soit suffisamment rapide pour déjouer le maitre du feu avant qu'il n'eusse terminer de charger son attaque. L'éclair était là à l'extrémité des doigts du maitre du feu qui allait relâcher tout le potentiel sur sa cible lorsqu'il fut projeter en arrière. Son éclair s'échappa dans un lourd et puissant bruit de tonnerre dans le plafond pour finir sa course dans le ciel. Fort heureusement, son attaque n'avait été déjoué qu'au dernier moment, dans le cas contraire, cette attaque aurait pu se retourner contre lui et passer à travers son cœur perturbant ainsi le rythme cardiaque qui l'aurait certainement tué.

Voyant son ennemi de nouveau sous son contrôle, l'homme abandonna sa protection et commença à marcher en sa direction. Kalae avait tenté en vain d'appeler à elle l'eau qui se trouvait dans une bassine non loin de là qui servait d'ordinaire à se rafraichir le visage mais la douleur dans son poignet avait anéantie tout ces efforts et alors qu'elle allait tenter d'effecteur la même attaque avec une unique main et donc bien plus difficile à effectuer. L'ennemi qui leur faisait face avait de nouveau toute sa concentration et reprit sous son contrôle la jeune femme après avoir vérifié qu'il ne risquait plus d'être dérangé par les bambins, Ako était toujours inerte et Kotaro semblait totalement pétrifié face à l'immonde plaie dont s'échapper son précieux liquide.

" Bien! Reprenons. Je comptais me délecter davantage du sang de cette jeune femme avant de m'attaquer au plat principal mais je ne peux plus résister. Vous êtes unique, un grand cru j'en suis certain. " S'exclama le maitre du sang qui s'était rendu compte que la situation avait réussi à lui échapper malgré la pleine Lune et qu'il avait eu chaud.

D'un geste vif, l'homme projeta Kalae contre un mur, vitesse qu'il jugea capable de l’assommer après quoi il s'empara d'une lame qui était accroché au niveau de sa ceinture avant de l'approcher du maitre du feu qui était éclairé tout comme le reste de la salle par la lumière vacillante des flammes qui avaient à présent bien prit sur le lit et dont les fumées s'échappaient par le trou provoquait par l'éclair du maitre du feu.

Sans défense, le maitre du feu était semblait-il à la merci de l'homme. Le maitre du sang qui allait trancher la gorge du maitre du feu afin de faire jaillir son précieux liquide tira une immense grimace et lâcha son arme pour aller apposer sa main nouvellement libre dans son dos. Un pieu de glace venait de s'y planter un peu en dessous de l'épaule. La garde de la ville attirait par le raffut et les lueurs de flammes visibles depuis l'extérieur avait pénétré dans le plus grand des silences dans cette chambre en supposant que la maitre du feu tenter éventuellement de faire disparaitre le corps d'une victime hors ils découvrirent un champs de bataille et cet homme qui tenait un couteau sous la gorge du maitre du feu. Ils avaient volontairement évité les points vitaux car en l'absence de connaissances des causes de cet affrontement, ils ne souhaitaient pas faire la moindre bavure.

Violemment propulsée contre le mur le choc avait été douloureux, et d'avantage lorsque mon corps se laissa retombé au sol. Il s'écrasa non loin de la commode contre laquelle Kotaro était adossé, il roula dans les éclats de verre et de porcelaine, laissant quelques discrètes entailles se faire sur les parties de peau nues et en abimant à quelques endroits le tissu bleu et blanc de la tunique.

Son attention tournée vers sa principale proie, le maître du sang n'avait d'yeux que pour Nasso, Caressant le cou du maître du feu avec le tranchant d'une lame une arme.
Tout en rampant en faisant attention de ne pas se blesser ni même à s'approcher trop près des petites flammes présente au sol, Kotaro laissait l'empreinte de sa main ensanglantée au sol à chacun de ses pas, il arriva enfin auprès de moi et l'air inquiet il posa sa main abimée sur ma tunique.

-Kalae?! Appela t-il en me secouant pour être certain que j'étais consciente ou en vie.

Lorsque le garçon me vit ouvrir les yeux il fut rassuré. Bien qu'à demi sonnée, je tentais de m'assoir sans prendre appuie sur ce poignet meurtri et extrêmement douloureux. Victime de vertiges due à la perte de sang importante mais aussi au brutal choc à la tête, la présence de Kotaro fut presque ignorée et la vision floue du petit Ako inanimé se tenait a quelques mètres de moi. Comment allait-il? Était-il mort? Malgré la situation dans laquelle je me trouvais, j'avais réussis à trouver le moyen et la force de glisser jusqu'au petit garçon, tentant d'écarter quelques débris d'un seul bras.

-A..Ako... Tentais-je de dire en tendant le bras blessé vers l'enfant pour tenter de l'éloigner des flammes qui grandissaient autour de lui.

Prenant obligatoirement appuis avec la main encore valide, contrôler celle qui était blessée pour secourir l'enfant demandait un énorme effort et un immense dépassement de soi et de la douleur.
Une fois son petit haut faiblement agrippé, un objet entra violemment traversant soudainement la fenêtre qui se trouvait au dessus de nous, faisant jaillir de nouveau éclats de verres, dans un dernier élan, je m'étais laissé tomber sur le corps de l'enfant dans le but de le protéger.

L'agitation présente dans la chambre cessa soudainement quand l'objet, qui se trouvait être un pique de glace, alla se planter un peu en dessous de l'épaule du maitre du sang qui se stoppa dans son action. Notre ennemi laissa tomber son couteau au sol pour pouvoir porter sa main sur sa douloureuse blessure.
Nasso fut aussi prit de surprise que son ennemi qui au fur et a mesure avait relâcher doucement son emprise, contraint par la douleur. Le maître repoussa l'homme sèchement et bientôt le maître du sang tomba à genoux de douleur tentant de toucher l'objet glacé planté dans son dos. Le regard du maître de feu se releva de son ennemi pour tomber sur quelques forces de l'ordre qui venaient de pénétrer dans la chambre par la même fenêtre désormais brisée, et qui s'étaient permis d'intervenir dans cette cohue violente.

-Qu'est-ce qu'il se passe ici?! Questionna de façon très autoritaire l'un d'eux avant de découvrir l'état de la pièce.

Son regard se posa sur le petit Kotaro, encore tremblant, ainsi que sur moi qui tentais de me relever, toujours emportée par ces vertiges. Les autres maîtres de l'eau venu en renfort utilisèrent leur maîtrise pour arrêter les flammes qui grandissaient au fil des minutes. L'homme qui été intervenu se trouvait être le soldat qui nous avait interroger la veille au matin et qui nous avait posé toute une série de question étrange. Lorsque son regard se posa sur Nasso, il arqua un sourcil, un air contrarié.

-Encore vous! Constata t-il en s'avançant d'un pas menaçant.
-Vous faites bien d'intervenir! Répondit Nasso d'abord soulagé avant de remarquer sa démarche peu amicale.
-Je savais bien que vous étiez lié a cette affaire maître du feu! Accusa le soldat.
-Comment?! S'indigna Nasso. C'est cette bête aux abois que vous recherchez!
-Suffit attrapez le! Ordonna le maître de l'eau venu en renfort.
-Non! M'interposais-je entre Nasso et le soldat en me levant maladroitement. Il n'est pas respon...

Trop rapide dans mes mouvement pour un corps devenu désormais trop faible, il se laissa emporté par un vertige. Nasso fit un pas en avant et vint alors pour soutenir mon corps vacillant.

-Il n'est pas ... responsable. Recommençais-je après quelques secondes de récupération.

Le maître du sang malgré la douleur était resté silencieux et avait les yeux levés vers nous pour assister pleinement à la scène. Il avait eu le dessus et il le savait, sans l'intervention extérieure il aurait réussit, aucun de nous n'aurait été apte à faire face à la maîtrise du sang...
Un sourire sournois anima son visage, il savait qu'un jour il réussirait à boire le sang du maître du feu. Ne restait peut-être qu'à attendre et de tenter sa chance à nouveau? La lune était encore bien haute et bien ronde dans le ciel, qui pouvait savoir les idées qui trottaient dans l'esprit de cet homme décidément bien étrange...