Dans une heure mon cauchemar serai terminé... J'avais encore du mal à réalisé.

Le colonel partit et disparu dans les broussailles. Je restais seule plantée entre les arbres. Nasso fini par descendre silencieusement de l'arbre avec souplesse, il enleva son masque et s'approcha derrière moi sans que je ne m'en rende compte. Mon esprit ne faisait pas attention au maitre du feu qu'il s'approchait, encore trop soulagée de savoir que cette histoire prenait un terme et que tout ce que j'avais traversé jusque là n'était plus que du passé. Je sentais quelque chose monté en moi, mais je me refusé de pleurer pour quelque chose qui se finissait bien.

La main de Nasso se posa sur mon épaule, me faisant légèrement sursauté et en m'extirpant de mes pensées. Je tourna légèrement mon regard vers lui comme perdue. Le maitre du feu me lança alors un regard calme et appaisant.

-Si tu en ressens le besoin, ne retiens pas tes larmes! Personne n'en apprendra rien.

Alors que je m'étais retenu jusque là, la phrase de Nasso déclencha malgré moi toute les émotions que je m'était ordonné de garder pour moi. Aucunes larmes ne coula sur ma joue mais mes yeux en étaient imbibés.

Je me retourna vivement vers Nasso et le serra dans mes bras en gage de remerciement. L'homme resta sans bouger, embarrassé par mon geste inattendu.

-Merci infiniment Nasso, merci pour tout ce que tu as fais! Sans toi je serai sûrement encore dans cette prison attaché avec des chaines et brutalisé. Je serai peut être même plus de ce monde sans ton intervention. Je te dois beaucoup.

La jeune femme étreignait le maitre du feu tout en le remerciant, ses mots étaient assurément en provenance de son cœur. Ce que Nasso avait fait pour elle lui semblait immense et elle n'avait trouvé que ce moyen pour lui montrer à quel point elle lui été reconnaissante, l'homme qui ne s'attendait à recevoir une telle démonstration était quelque peu prit au dépourvu et était touché par la sincérité de la maitresse de l'eau. Après lui avoir adressé ses mots, un petit instant silencieux mais chargé de message s'installait puis la jeune femme relâchait peu à peu Nasso après que ce dernier lui ai adressé ces mots: "Allons, je suis sûr que tu aurais fait de même pour quelqu'un en détresse."

La jeune femme acquiesçait d'un hochement de tête après s'être brièvement essuyé les yeux qui n'avaient toujours pas délivré ses larmes. La jeune femme qui observait le maitre du feu voyait peut-être en lui l'image qu'elle aimait se faire de son père, non pas physiquement mais psychologiquement: un homme droit, humble et qui ne voyait dans les gens que leur personnalité et pas leur nation. Quant à Nasso, il avait en tête en la regardant la maitresse de l'eau qu'il l'avait sauvé lorsqu'il était dans l'armée, une femme pleine de générosité qu'il ne reverrait certainement jamais.

Cette aventure leur resterait certainement en tête jusqu'à la fin de leur vie. Étant donné le temps qu'il le délai nécessaire pour que la jeune femme soit totalement innocenté, il leur restait suffisamment de temps pour se préparer à leur voyage respectif. Il semblait évident que la jeune femme habillée en citoyenne de la nation du feu ne désirait plus qu'une chose: rentrer chez elle et cela était tout à fait compréhensible et souhaitable. La destination de Nasso était encore incertaine mis à part son retour sur le continent de la Nation du feu, il pensait éventuellement à rentrer lui aussi chez lui, la saison des récoltes n'étant pas si loin.

" Si tu veux prendre le bateau de pêche, je te le laisse mais je te conseille de prendre un moyen de transport qui n'a pas été emprunté sans autorisation" dit Nasso avec un ton mélangeant humour et désir qu'elle rendre chez elle indemne.
" Je te remercie mais je pense prendre un bateau de transport international en direction de ma tribu, ils sont bien plus sûr. " dit-elle sur un ton rassurant
" Très bien! Le propriétaire du bateau de pêche va donc pouvoir retrouver son embarcation ici, tiens! " lui dit-il en lui remettant une pièce d'or "Je sais que tu es une grande fille mais je sais aussi que lors de ton arrestation, on ne t'a laissé que tes papiers et que ton argent t'a été confisqué. Voyage en première classe tu veux!"
"Non je ne peux pas! c'est beaucoup trop" dit-elle en refermant la main du maitre du feu.
"Tu n'as pas le choix! Prends là!" dit-il sur un ton autoritaire.
"Merci! Comment pourrais-je te remercier?" interrogeait-elle le maitre du feu
"C'est simple, ne reviens plus dans la Nation du Feu, te connaissant et connaissant ma nation, tu t'attiras encore des ennuis et dans ce cas je serais obligé de revenir." s'exclamait-il en affichant un sourire pour indiquait à la jeune femme que cela n'avait rien contre elle mais qu'il était tout de fois plutôt sérieux.

La jeune femme émit un sourire quelque peu gêné et répondait: " Je ne peux rien te promettre mais j'essayerais!"
"Je m'en doutais!" répliquait Nasso " Bon je vais jeter un œil en ville pour voir où en ai la diffusion de l'information, rejoint moi au quai derrière le bosquet qu'on avait vu en arrivant, là nous nous séparerons si tout va bien, ce que je ne doute pas! Sois prudente lorsque tu traverses la ville."

Nasso s'en alla alors et marcha parmi les arbres jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champ de vision. Je m'étais dis que le temps que Nasso inspecte tout il serait mieux pour moi de rester encore un peu dans la forêt.

Je m'allongea alors sous un arbre a même le sol, sur l'herbe fraiche. Le chant des oiseau et les rayon du soleil accompagnaient cet instant si agréable. Pour une fois depuis longtemps, je sentais mon esprit libéré de tout soucis...

trois quart d'heure passa ainsi, silencieusement je me releva et défroissa ma robe d'un revers de main. Et me dirigea vers la ville. Cette idée me fit hésité un instant, moi qui avait vécu plusieurs jours sous une fausse identité et en me cachant, apparaître sous le yeux de tous me semblait étrange.
Mais l'impatience m'envahit a son tour et c'est d'un pas sur que j'avança.

Les rues n'étaient pas spécialement envahie d'un foule immense. Tout en marchant, j'essayais de me faire le plus discrète possible et marchais souvent tête baissée, encore craintive que l'on ne me persécute. Il m'arrivait de me retourné pour regarder derrière moi quelques fois, par prudence, reflex que j'avais pris depuis quelques jours sans m'en rendre vraiment compte.

Quelques minutes plus tard j'arrivais au niveau des quais. L'océan a perte de vu dominait le place ainsi que les embarcations. Je cherchais le bosquet dont Nasso m'avait parler, sur ma droite je le reconnu. Je m'en dirigea donc discrètement en sa direction. Le maitre du feu était déjà là et m'attendait patiemment.

Apparemment, l'affaire avait été réglée, même si je n'avais rien vu d'officiel le prouvant, il faut dire aussi que j'avais éviter de prendre mon temps a regarder les dernière nouvelles accrochées aux mur sur un parchemin. J'espérais donc que Nasso pourrai me rassuré a ce sujet et me confirmé la chose.

Nos aventuriers avaient rencontré le colonel en fin d'après-midi ainsi après cette heure et quelques minutes passées, le soleil était déjà bien bas laissant un reflet orangé recouvrir les cieux et l'océan qui divertissait les esprits vagabonds de leur couleur et de la mélodie de ses vagues. Tout comme cette journée, l'expédition reliant les deux maitres touchait à sa fin et en beauté.

La jeune femme attendait de Nasso des nouvelles, ce dernier avait fait le tour de la cité portuaire et avait constaté que la ville ne parlait plus que du vaillant colonel qui a résolu l'affaire du talisman de Rajmala et avait aussi eu l'occasion de voir les restes de la maison du collectionneur qui s'était comme l'on s'y attendait effondré sur elle même après deux jours de combustion de ses fondations et des étages. Il était à présent temps pour lui d'en informer la jeune femme afin qu'elle soit soulagée.

"Bonne nouvelle Kalae, la nouvelle a déjà fait le tour de l'île et se répand dans tous les postes des autorités où un avis de recherches avaient été posé. Le colonel a été un homme de parole, c'est comme je le supposais un homme d'honneur!" Expliquait Nasso à la jeune femme
"Alors c'est bon, Je suis libre!" s'exclamait la jeune femme à haute voix à destination d'elle même, ce qui exprimait à quel point cela comptait pour elle.
"Oui, tu es libre Kalae! N'importe qui l'aurait compris à l'annonce des griefs à ton égard mais la haine et la précipitation obscurcissent parfois les jugements des personnes et si tu ne veux pas rater le prochain bateau pour la tribu de l'eau, je te conseil d'aller prendre ton billet au plus vite, il part dans 30 minutes!"

Leur chemin allait se séparer et il était temps pour nos deux protagonistes de ce dire au revoir mais ni l'un ni l'autre ne l'évoquait, laissant apparaitre un blanc entre les deux.

"Et bien, adieu Kalae de la tribu de l'eau!" Finit par s'exclamait Nasso en lui tendant la main.

La jeune femme sourit, puis de sa main écartait celle du maitre du feu afin de lui adresser à nouveau une étreinte amicale entre ses bras, Nasso qui commençait à comprendre les coutumes de la jeune femme lui rendit cette étreinte.

"Au revoir, Nasso du domaine Lumens! Au revoir!" s'exclamait la jeune femme comme si elle était persuadé qu'un adieu était prématuré.

La jeune femme et l'homme se séparèrent l'un de l'autre, la jeune femme rentrant dans le bureau portuaire pour prendre son billet et Nasso disparaissant dans les ruelles dans l'attente du prochain bateau pour le continent!

Les adieux étaient certainement la chose que je détestais le plus au monde. Je recula d'un pas et Nasso en fis de même, je lui lança un dernier sourire amical et renouvela mes remerciements en inclinant légèrement la tête.

Nous nous étions donc retourné pour partir chacun de notre coté. Nasso disparut dans une ruelle discrètement comme une ombre sans se retourné. Une fois en possession du billet de retour, je monta a bord du navire.

Très rapidement les amarres furent levés et le bateau glissait lentement sur l'étendu d'eau s'éloignant de plus en plus du rivage. Accoudée a la rambarde je jeta un dernier coup d'œil sur ces terres que le soleil mourant, derrière ses plus hautes collines semblait envelopper chaleureusement...
La nation du feu ne m'avait peut être pas montré son plus beau visage, mais malgré tout ce que je venais de vivre, je ne regretta pas pour autant mon escale. J'avais retrouver un ami et m'en était fait un nouveau.

L'ile se faisait de plus en plus lointaine, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un infime point a l'horizon disparaissant avec le soleil couchant, accompagnée d'une brise légère qui portait le navire vers ma nouvelle destination.

Fin