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Sujet: Shiraha Ten'tai [Magma + Amaya] Dim 3 Jan 2010 - 18:07
Shiraha Ten'tai (plume blanche céleste)
L'humidité de la nuit collait encore les feuilles vertes des arbres. Les gouttes d'eau discrète ruisselaient sur les rainures des végétaux pour chuter sur les pierres froide du soir, dans un ploc mélodieux. Le vent frais soufflait sur la forêt un air de beauté et de tranquillité. Le calme avait envahis l'orée des bois et seul le chant dansant du vent, animait les dernières heures de la nuit. Non loin de là le grondement de l'eau d'une cascade s'élevait. La puissance du courant entrainait l'eau, qui se fracassait avec violence en bas de la chute d'eau. Le bruit des éléments éveillaient les premières créatures nocturne du Sekai. Un mulot sortait discrètement son museau tacheté de son terrier. Il savait que la moindre erreur, le moindre pas de travers lui couterait la vie. Car le grand duc veille, la nuit est son allié et ses yeux jaune percent adroitement l'obscure pour dénicher les faibles animaux. Le fort dévore le faible, c'est ainsi que la forêt vit, c'est ainsi que le Sekai vit et c'est ainsi que le faible meurt et que le fort survit. Un pas après l'autre le mulot s'élança dans la nuit humide, court instant de liberté ou le vent fouettait ses moustaches. Il accéléra et courut entre les brins d'herbes qui semblait immense pour sa petite taille. L'air fut brassé soudainement par le battement d'aile rapide du Grand Duc. Envol majestueux, magique avec pour seul témoin l'éclat de la lune qui illuminait la scène. Le piqué de l'oiseau nocturne semblait durer une éternité. Les serres ouvertes il plongeait, ailes déployées de toute son envergure. Le mulot se rendit compte trop tard que l'éclat de la lune se voilait lentement par l'ombre du rapace. Pris de panique il courait dans tous les sens en zigzaguant pour échapper au prédateur. Celui-ci pris de court s'écrasa sur le sol, à l'endroit même ou sa proie s'était trouvée un instant auparavant. La frêle souris repéra une abri sombre devant lui et dans un sprint d'une rapidité surprenante pour ses courtes pattes il s'y dissimula. Le Grand Duc soudain effrayé repris son envol majestueux et prit la fuite. Le vent hurleur accompagna son vol durant un instant avant de se recoucher. Un battement de cœur affolé aurait pu être perceptible dans la nuit noir, celui du faible mulot qui avait échappé pour cette nuit à son redoutable adversaire. Reprenant lentement ses esprits il analysa en humant l'air l'abri qui lui avait sauvé la vie. D'un blanc immaculé la taverne de secours était très étrange et en un éclair, alors que le rythme cardiaque de l'animal s'emballait de nouveau, une masse sombre s'abattit sur l'entrée de l'abri et bloqua toute sortie. Une nouvelle fois le faible était pris au piège par un des prédateurs du Sekai. Une créature étrange entra et attrapa le mulot par la queue. Celui-ci se sentit soulever et déposer tendrement dans le creux d'une main. Un regard ambre se posa sur lui et soudainement attendrit par les yeux de l'être humain il se calma et se blottit dans cette main chaude. Il aurait voulu remercier le vertical mais un simple couinement s'échappa de ses cordes vocales.
- Ne crains rien mon jeune ami, rassura le vertical. Ce soir c'est moi qui ai peur et ta présence est rassurante.
Un craquement de branche rompis le silence de la nuit. Le mulot sauta de la main de l'homme et courut se réfugier dans le creux d'un arbre. Le vertical se leva et fit volte face, trois homme lui faisait face vêtu de longue veste noir. Leur visage était dissimulé sous de long capuchons un des trois s'approcha et un mouvement sous son cache indiquait qu'il prenait la parole.
- La fuite est terminée, fillette! La lune éclaira l'être humain face aux trois inconnus, une jeune fille très jeune se tenait là, enveloppée dans un long manteau blanc trop grand pour elle. Maintenant tu vas nous accompagner! Et ne nous oblige pas à utiliser la force! Déclara t-il d'une voix douce.
- Mon père il va vous botter les fesses! Rétorqua la jeune fille.
Un rire gras s'échappa des capuchons des inconnus, tandis que le chef s'agenouillait: - Ça jeune fille j'en doute! Ton père ne sait même pas que tu existe, ta mère cache ce secret depuis huit longues années déjà. Et oui ma petite ce n'est pas bon d'être l'enfant bâtard de deux peuples.
Les mots dure de l'homme firent fondre en larme la fillette qui enfui son visage dans le creux de ses mains. La forêt entière s'éveilla lorsque les inconnus l'emportèrent. Le vent hurla, la cascade gronda de plus belle et le Grand Duc lui même cria dans la nuit noir. Le vacarme s'étendit un moment comme si la nature protestait contre cette injustice, puis tout redevint calme. Le fort dévore ou capture le faible la nature est ainsi faite, mais cette fois si on ne laisserait pas faire. Déjà dans les temples de l'air la panique emplissait le cœur d'une femme désespérée. Son enfant avait disparu et elle ne pouvait prévenir l'homme qu'elle aimait de peur de se voir chasser de sa nation pour haute trahison, c'est les yeux emplis de larme qu'elle s'écroula.
* * *
A suivre...
Amaya ****
Age : 31 Messages : 1184 Date d'inscription : 15/08/2008
8 ans. Cela faisait 8 ans qu'Amaya avait renoncé à son statut de Guide des Nomades de l'Air. A l'époque, elle n'aurait jamais imaginé ce qui se passerait, ni même comment elle réagirait. Elle savait juste qu'il était temps pour elle qu'elle se retire. Elle avait donné tout ce qu'elle avait pu pour son peuple, mais elle voyait le monde sous un jour nouveau à présent. Un monde qu'elle avait vu s'illuminer depuis sa rencontre. Lorsqu'elle avait du partir la première fois, elle avait appris quelque chose. Qu'une vie sans lui n'était pas possible. Que cet être, qu'elle n'avait jamais cherché et toujours espéré, était là, devant ses yeux, et qu'elle ne parviendrait pas à abandonner. Elle s'était promis de revenir. Et elle tint sa promesse. Lorsqu'elle revint au Royaume du Feu, elle ignorait ce qui s'y passerait. Elle ne pensait qu'à le revoir et à ne pas le quitter. De toute façon ça y était, elle l'avait fait, elle s'était retirée et n'était plus qu'une amirale en mission. Elle resta au Palais impérial plusieurs mois. Sans jamais se douter qu'une nuit la marquerait à tout jamais. Changerai son être tout entier. La rendrait la femme la plus heureuse du monde. La briserai. Elle ne le sut que quelques semaines plus tard où son état se dégrada petit à petit et où elle s'aperçut qu'elle n'était plus seule désormais. En elle vivait un nouvel être. Un être crée par l'amour et par deux peuples qui ne pouvaient se lier ainsi. C'était interdit. Un être qui s'apprêtait à se détruire pour le bien de deux peuples. A la pensée que son enfant allait mourir par sa faute la révulsait, la hantait, la tuait à petit feu. Qu'avait-elle fait? Pourquoi n'avait-elle pas réfléchi? Et il venait la voir, sans cesse, prendre de ses nouvelles, veiller à ses côtés. Sa simple présence parvenait à la calmer. Son seul visage, son seul regard de nuit la rendait heureuse. Et lui murmurait tout bas, lorsqu'elle s'endormait près de lui, de ne pas lui causer ça, à lui aussi. Si elle devait gâcher une vie, c'était uniquement sa propre vie, et non celle de l'enfant qu'elle attendait, et encore moins celui qui l'avait crée. Celui qui était désormais tout pour elle et qu'elle allait quitter, abandonner, sans rien lui dire. Et cette nuit, là, elle déposa un baiser ultime sur ses lèvres endormies et s'enfuit. A chacun de ses pas, on lui arrachait une partie de son corps et de son âme. Et lorsqu'elle arriva au Temple de l'Air, ce fut en miettes.
Mais huit longues années s'étaient écoulées maintenant, et l'enfant était né et avait grandi. C'était une fille. Une magnifique petite fille, si belle qu'on l'aurait cru venue d'ailleurs, d'un monde que les humains ne pouvaient voir. Ni même penser. Son grand regard d'ambre, intelligent et curieux, ses cheveux fins et déliés d'un brun fauve tirant sur le roux, son allure fragile et fluette, son caractère de feu, et son intelligence étonnante. Amaya passait le plus clair de son temps en sa compagnie, ne parvenant à rester loin d'elle plus de quelques minutes. C'était désormais tout ce qui lui restait. Son univers tout entier. Une partie de ce qu'on lui avait enlevé là-bas. Elle l'emmenait toujours se promener dans la cité. Jamais elle n'avait plus curieuse que sa fille, prête à tout découvrir, jamais lassée par ce qu'elle voyait, toujours avide de connaissance, et sage comme une image. C'est à elle qu'elle pensait lorsqu'elle se réveilla en sursaut dans la nuit, le corps parcouru de tremblements, le front perlé de sueur et le ventre tordu par une angoisse sans source. Elle se leva lentement et tressaillit en sentant le plancher froid sous ses pieds nus. La fenêtre était ouverte. Elle l'avait pourtant fermée la veille au soir...Elle se leva sans faire de bruit et posa la main sur la poignée. Son corps se figea. La fenêtre se referma violemment lorsqu'elle fonça dans la chambre de Yuna. La porte éclata en lambeaux. Le lit vide. Le vide dans la chambre. Un vide étouffant en elle, qui creusait déjà la cicatrice à peine refermée de son coeur. Elle s'effondra sur le sol de la chambre en poussant un hurlement de souffrance.
***
Il faisait froid. Bien trop froid. Était-ce le vent? Non, c'était elle. Son corps était glacé. Sa peau d'une blancheur inquiétante. Ses yeux cernés. Cela faisait des semaines qu'elle suivait des pistes peut-être inexistantes. Elle devenait folle. Elle avait tout perdu. Ses pieds s'enfonçaient dans la terre devenue boue après le déluge de la veille. Elle ne savait même plus où elle était. Au royaume de la Terre? Sur la Nation du Feu? Elle ne voyait rien d'autre que les indices, que son esprit produisait surement de lui même. Pour lui donner un espoir. L'illusion que sa vie n'était pas terminée. Les larmes se mirent de nouveau à couler, pour la énième fois depuis toutes ces années. Ses joues en étaient salies, ses yeux gonflés. Elle se mit à sangloter tout en marchant, puis finit par trébucher. Son visage et son corps étaient maculés de boue. Elle usa de ses dernières forces pour se retourner sur le dos. Les étoiles le regardaient en silence. Certaines brillaient plus que d'autre. L'une se distinguait à peine dans l'obscurité totale de la nuit. Elle semblait s'éteindre petit à petit. Oui, elle s'éloignait. Disparut.
Amaya, adossée contre un rocher dans l'herbe chaude du temple, face au soleil couchant, caressait tendrement les cheveux de sa fille dont la tête reposait sur son ventre. Elle triturait des brindilles d'herbe en regardant au loin. - Maman, pourquoi je n'ai pas de papa moi? Amaya cessa tout mouvement et posa les yeux sur sa fille, qui fixait le soleil. - Tu as un papa ma chérie, comme tout les enfants du monde. - Alors pourquoi est-ce qu'il n'est pas là? Amaya releva la tête. Son corps se mit soudain à battre plus rapidement. Le moment était donc arrivé? Si vite... - Car nous voulions...nous voulions empêcher que quelque chose de mal arrive. - Quelque chose de mal? - Oui. Pour toi, et pour nous. Yuna se tut. Elle réfléchissait. - Mais il se souvient de moi pas vrai? Il ne m'a pas oublié? Amaya sentit son son estomac se contracter et ses doigts trembler. - Non ma chérie. Un papa n'oublie jamais sa fille. Jamais... - Et toi, il ne t'as pas oublié? - Je...non, il ne m'a pas oublié. Une larme roula sur sa joue. Yuna se releva et observa sa mère. Son visage se dessina. Elle lui ressemblait tellement... - Tu es triste, hein maman? Je le vois dans tes yeux. Je t'entends pleurer quand tu viens me border la nuit. Mais moi je suis là maman, et je ne t'abandonnerai jamais. Elle posa sa main sur la joue de sa mère et essuya sa larme. Amaya la prit dans ses bras et la berça lentement. Elles restèrent ainsi, l'une contre l'autre, pendant plusieurs minutes. - Il est comment papa? - Il est très beau. - Beau comme toi? - Non, encore plus beau. - Mais c'est pas possible! Alors il doit être très très beau ! - Hmm hmm. - Il est comment? - Grand... - Grand comme toi? - Non, encore plus grand. - Il est très très grand alors. - Il a des cheveux blonds qui lui chatouillent le bout du nez. Des yeux bleus. - Bleus comme le ciel? - Comme la nuit. - Ooh...brillant comme les étoiles? - Oui, brillant comme les étoiles. - Il doit être vraiment très beau alors. Est-ce que il reviendra un jour? - Je ne sais pas ma chérie... - Est-ce qu'il m'aime? Amaya raffermit sa prise sur sa fille. - Il t'aime très très fort. - Et toi il t'aime? - ... - ? - Oui. Il m'aime. - Alors quand je serais grande, j'irai le voir moi, et je lui dirais que moi aussi je l'aime.
Le noir recouvrit ce dernier souvenir...
Magma ***
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Sujet: Re: Shiraha Ten'tai [Magma + Amaya] Sam 16 Jan 2010 - 15:36
A des milles des temples de l'air, la nation du feu s'éveillait lentement sous les premiers rayons du soleil. L'humidité de la nuit s'évaporait lentement alors que l'astre lumineux s'élève dans le ciel bleutée. Une magnifique journée se préparait et déjà les volets de bois des habitations s'ouvraient. Le visage encore endormi les fils du feu se rinçaient le visage dans un premier bain de soleil. Le bruit des roulottes marchandes sur les pavés se faisait entendre, jeudi, le jour du marché. Bientôt le calme des rues laisserait place à un brouhaha incroyable. La est tout l'art du marchand, crier plus fort que son voisin pour ésperer vendre plus qu'une baguette ou deux. La porte d'une maisonée s'ouvrit brutalement et laissa place à un jeune chiot qui s'élança dans les rues de la nation du feu. Il courrait à perdre haleine et était heureux de sentir à nouveaux la chaleur du sol sur ses jeunes pattes. Déjà la tranquilité et la découverte du chien fut rompu, un petit garçon de cinq été courrut sur les traces de l'animal armé d'une épée de bois. Paniqué le chiot courrut de plus belle pour échapper à l'enfant, il ne comprenait pas pourquoi il le cavalait, il n'avait pourtant rien fait de mal. Après quelque minutes de ce manège incessant, le pied du garçon butta contre un pavé surélevé, après un roulé boulé il tomba sur les fesses. Le chiot se stoppa immédiatement et tournoya un instant autour de l'enfant d'un air fière. Mais déjà les larmes montèrent aux yeux du jeune garçon, rapidement l'animal sauta les deux pattes en avant sur la poitrine de l'enfant et s'appliqua à lécher chaque parcelle de son visage. La tristesse subite du garçon laissa place à un fou rire intense. Le Seigneur du feu qui observait la scène du haut d'un toit ne pu s'empecher de sourire. Le garçon avait l'air tellement heureux, son peuple avait l'air heureux. Le travail incessant du jeune chef de nation depuis huit années avait payé. On le reconaissait enfin comme un grand meneur d'Homme et le peuple semblait jouir de cette période de paix entre les nations. Malheureusement le bohneur n'était pas de prime pour tout le monde... Le vent fouetta le visage du seigneur du feu, ses cheveux blonds or s'agittèrent devant ses yeux bleu nuit. Sa longue veste blanche claqua dans son dos alors qu'il se redressa et regarda le ciel. Une silhouette semblait se dessiner dans le bleu du ciel, une silhouette qu'il n'avait pas vu depuis huit ans. Depuis huit ans il essayait d'oublier et s'était promis de ne jamais se réinfliger une telle souffrance. Depuis huit ans il s'infligeait un travail draconien pour empêcher son esprit de vagabonder et jusqu'à aujourd'hui cette méthode avait réussie. Il chassa la silhouette angélique de sa tête, claqua des doigts et disparu dans une langue de feu.
Magma s'était telleporté directement dans ses appartements et s'était laissé tombé sur son grand lit rouge et ses pensées l'emportèrent. Pourquoi elle était partie? Il l'avait toujours ignorée et en avait souffert pendant des années. Il n'avait eu aucune réponse à ses lettres et avait même songé de quitter la nation du feu pour la rejoindre. Mais après des négociations qui durèrent des heures le vieux maître du jeune seigneur avait réussi à lui faire prendre conscience de la réalité des choses. Aujourd'hui Magma vivait sans celle qu'il avait aimé autrefois, la flamme qui l'avait animé s'était envolé suite à sa fuite.
Le son de trompettes et le bruit de la foule s'éleva jusqu'au fenêtres ouvertes du palais de la nation du feu. Magma sauta de son lit et sauta par la fenêtre, agrippa la goutière du toit et dans une traction de bras impressionante il se hissa sur les tuiles du palais. Il se redressa et projetta son regard vers le centre de la place ou déjà des soldats de la nation du feu encerclaient les visiteurs. Vêtu entièrement de noir ils étaient au nombre de quatre et approchaient lentement du palais. Les villageois s'étaient écartés pour leur céder le passage tandis que les soldats du feu les esquortaient pour les surveiller plus que pour les protéger. Le seigneur du feu connaissait ces tenues, il se massa les tempes pour s'aider à réfléchir mais rien ne lui revenait. Les inconnus et les soldats étaient déjà sur les marches menant au palais, Magma claqua des doigts et se téléporta une nouvelle fois en disparaissant dans une langue de feu. Réapparaissant au sein du palais il s'assis en tailleurs à la place qui était la sienne en face des grandes portes. Il fixa les goutières de marbre un instant et un feu bleuté s'éleva entre lui et les portes. Un homme entra furtivement et s'approcha des flammes en s'inclinant:
- Maître dit il en se relevant, des visiteurs vous demande. - Que veulent ils? questionna le seigneur du feu. - Je ne sais pas, ils disent ne vouloir s'entretenir qu'avec vous et que les informations dont ils disposent pourraient vous interesser. - Très bien dans ce cas faites les entrer, conclut le jeune homme d'un signe de main.
L'homme s'inclina de nouveau et courrut ouvrir les portes de la salle du trône. Il laissa place à quatre femmes vêtu entièrement de noir, toutes étaient d'une infinie beauté et comme si la scène se déroulait au ralentit, elles avançaient confiante vers le seigneur du feu. Cinq soldat entrèrent à leur suite et refermèrent les portes derrière eux, ils ne tenaient pas à ce que le seigneur du feu reste seul en compagnie d'inconnue. Surtout si leur beauté dépassait celle du forgeron de la nation. Les femmes s'inclinèrent devant le jeune seigneur qui les salua d'un signe de tête avant de les questionner:
- Qui êtes vous et que me vaut l'honneur de cette visite?
Dans un mouvement de tête identique elle fixèrent les gardes devant les portes puis le seigneur du feu. Il n'en fallut pas plus au seigneur du feu pour comprendre qu'elle voulait lui parler à lui seul, d'un signe de main Magma congédia ses gardes. Interloqués par le geste inhabituel de leur seigneur, ils voulurent protestés mais le regard de ce dernier réprima toute discussion. C'est donc avec regret que les soldats quittèrent la salle du trône dans un canon de murmure.
- Nous sommes seul! Maintenant vous pouvez répondre à ma question, qui êtes vous et que venez vous faire au royaume du feu? reprit Magma qui avait perdu patience. - Nous ne sommes pas de simple voyageuse comme tu as déjà pu le remarquer, commença une première femme. - Nous sommes venu t'avertir toi Le maître du feu phénix, poursuivit la seconde. - Car nous détenons le fruit de ta chair, continua la troisième. - Et qu'il nous rejoindra à jamais comme tous ceux de notre espèce hybride, acheva la quatrième. - Est ce que c'est une menace? tonna le seigneur du feu en se redressant et en augmentant la hauteur des flammes qui entouraient les inconnues. - Bien entendu, sinon nous ne serions pas là aujourd'hui.
Le Seigneur du feu se leva et traversa les flammes qui lui faisait face sans que le feu ne le brûle ou même ne le touche. Il s'arrêta à quelques pas des inconnus et reprit en tentant d'enrailler la colère qui s'emparait de lui. - Qui êtes vous et qu'entendez vous par le fruit de ma chair? questionna Magma. - Nous sommes les oubliés du Sekai, ceux qui ont étés traités de monstre et reniés. Vous nous connaissez sous le nom de "Ravens". Quant au fruit de ta chair la réponse est au fond de ton coeur seigneur du feu!
Magma ressentit comme un coup de poing dans l'estomac lorsqu'il entendit le nom "Ravens", il se refusait depuis toujours à croire ces légendes obscures et ces quatre femmes venaient perturber toute ses certitudes. - QUe me voulez vous? reprit Magma en serrant les poing dans son dos. - Ce que nous voulons tu le sauras en temps voulu, notre chef n'a pas terminé de s'amuser avec vous. Tu nous recroisera sur ta route très bientôt et alors nous n'échangerons plus de paroles sans font.
La rage l'emporta sur la raison et Magma se déchaina. Il agrippa une des quatre femme par le col et bandant ses muscles il la jeta contre une colonne. La puissance du seigneur du feu coupa le souffle de l'inconnu et glissa sur le sol, cherchant l'air. Les trois autre réagirent et tirèrent des lames affutées de leurs manches et de leurs chausses, une lame dans chaque mains elles attaquèrent. Rapide comme l'éclair le seigneur du feu dégaina son sabre qui pendait entre ses omoplates et enflamma la lame. Dans un mouvement circulaire fluide il trancha avec une facilité déconcertante le fer des armes de ses adversaires, le feu condensés les avaient fondre en un instant. Une femme fléchit les jambes et fit tournoyer ses bras au dessus de sa tête, elle s'empara du feu bleu qui brûlait autour d'eux et le propulsa sur le jeune seigneur. La seconde se jetta dans les airs et projetta sur le maître du feu une lame de vent d'une puissance remarquable. Tandis que la troisième s'occupait de la dernière qui n'arrivait plus à respirer du tout. Expert, Magma attendit le dernier moment pour réagir. Dans un claquement de doigt il se téléporta dans une langue de feu et réapparu à distance du combat. Les attaques des deux femmes entrèrent en collision, la stratégie du seigneur du feu avait marchée, l'air renforçait le feu et les flammes devinrent beaucoup plus puissante coincée dans l'attaque de vent de la femme. L'attaque la frappa de plein fouet et elle s'écroula sous la puissance du choc, plus que deux pensa Magma. Le brouha provoqué par l'affrontement entre le seigneur du feu et les quatre femmes alèretèrent les gardes devant les portes et bientôt une vingtaine de soldat du feu encerclèrent les quatre inconnues. Toute fuite était désormais impossible, le seigneur du feu se montra à nouveau en félicitant la rapidité de ses hommes. Une des femmes sourit aux soldats et au jeune seigneur avant de s'approcher de ses complices. Toutes posèrent une main sur elle et dans un dernier mot elles se téléportèrent:
- Nous nous reverons Maître du feu phénix!
- Qu'a t-elle voulu dire seigneur? questionna le chef de la garde. - Que je vais devoir me rendre dans les plus bref délai chez les nomades de l'air. Quelqu'un me doit des explications là bas...
Amaya ****
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Sujet: Re: Shiraha Ten'tai [Magma + Amaya] Dim 17 Jan 2010 - 20:41
Amaya ouvrit les yeux pour les refermer aussitôt. Le soleil était là, plus beau et plus puissant que jamais, dominant une terre humide et boueuse. Elle attendit quelques secondes, recroquevillée sur elle-même, puis se leva lentement. Aussi lentement que son corps le permettait. Ses muscles s'étaient raidis, ses jambes avaient du mal à tenir le poids de son corps. Elle qui avait pourtant perdu du poids en un temps records depuis son départ du Temple, à environ 3 semaines de cela. Tanguant légèrement, elle ouvrit pour de bon les yeux. Il n'y avait personne, pas une trace de vie. Ses propres traces de pas avaient été effacées par la pluie de la veille. Ses vêtements étaient trempés, sa peau sale. Jamais elle ne s'était sentie aussi mal de sa vie. Le visage de Yuna s'imposa à elle. Elle ferma les yeux et posa sa main froide sur son front. Où était-elle? Et si elle...Non, pas possible. Elle l'aurait sentie, son coeur, son esprit, son âme toute entière l'aurait avertie. Oui c'était cela, Yuna était encore en vie et elle tiendrait jusqu'à son retour. Jusqu'à ce que sa mère vienne la sauver. Amaya rouvrit les yeux épousseta inutilement ses vêtements boueux. Rester ici, sans même savoir où elle était ne lui servirait à rien. Elle devait agir, bouger, chercher de véritables indices. Elle se mit donc en quête d'un village où elle pourrait non seulement se laver, manger, mais aussi se renseigner. D'un pas rapide et vif, elle se mit en marche.
Les toitures d'un pâté de maison se dessina quelques heures plus tard, après qu'elle ait traversé des bois et sillonné une route de terre et de pierres presque enfouie sous les mauvaises herbes. Elle accéléra le pas et pénétra dans la première auberge qu'elle vit. Elle commanda une chambre dans laquelle elle grimpa à toute vitesse. La première chose qu'elle fit fut d'entrer dans la grande baignoire et de se frotter le corps avec fougue, comme pour ôter tout le désespoir en l'angoisse profonde qui la submergeaient. Une fois séchée et lavée, elle s'enveloppa dans les vêtements propres et chauds de l'armoire. Elle descendit sans plus attendre et mangea, seule à une table au fond de la salle à manger, le regard fixé dans le vide. A peine eut elle terminé son repas qu'elle remonta dans sa chambre et s'allongea dans le lit. L'angoisse gagnait encore du chemin. Son corps tremblait de rester ici alors que sa fille était aux mains d'individus dont elle ignorait tout. Tout. Il fallait se rendre à l'évidence. Elle n'avait aucun indice et s'était éloignée des Temples de l'Air sans raison. La seule chose dont elle se souvenait étaient ces pas dans la boue, qui s'éloignaient de ses appartements pour disparaitre dans la forêt, à quelques kilomètres de là. Puis...plus rien. Hormis la folie qui l'avait habitée. Elle ferma les yeux. Si seulement il était là, à ses côtés... Non, elle ne devait pas penser à lui. Elle l'avait quitté, pour son bien. Elle s'était interdit de regretter son geste, de rêver sa présence, de penser son visage. Dans un geste désespéré, elle porta la main à son coeur et agrippa sa chemise.
- Je suis désolée...tellement désolée...Puisses-tu comprendre un jour mon geste...
La fatigue l'emporta dans l'obscurité noire des songes.
***
Le lendemain matin très tôt, elle s'était levée, emportant les quelques vêtements de l'armoire qu'elle fourra dans se besace, puis descendit. L'aubergiste la jaugea des pieds à la tête, suspicieux.
- Vous vous l'vez bien tôt, dit-il d'un bourru.
Elle ne répondit pas mais s'approcha de lui.
- Z'êtes pas d'ici hein? - En effet. - Hmm. - J'ai quelque chose à vous demander. - Hmm? - C'est surement...étrange mais, où sommes-nous exactement?
L'aubergiste, qui lavait les verres à l'aide d'un torchon, cessa son geste. Ses yeux s'écarquillèrent, puis se plissèrent, avant qu'il n'éclate de rire.
- Ha ha! Vous êtes un drôle de phénomène vous! J'en vois tous les jours des comme vous! - Comme moi? - Ouais! 'Savent pas où ils sont, toujours le r'gard dans le vide. Tous des fous! - Des fous...oui. Et ma question? - Ha ha! Dans la Nation du feu bien sur!
Amaya sentit son coeur battre à grands coups dans sa poitrine. Etait-ce une coincidence?
- Ou ça exactement? - A l'est, à une centaine de kilomètres des Iles du Croissant. - Je vois...Merci.
Elle laissa plusieurs pièces sur le comptoir et sortit de l'auberge, refermant la porte sur le rire gras du tenancier. Elle fit quelques mètres puis se laissa tomber sur des escaliers de pierres. Elle n'était pas là par hasard. Son esprit avait agi au dépend de son corps. Elle avait perdu le contrôle, et lui l'avait poussé en avant. Était-ce le bon choix? Devait-elle vraiment continuer jusqu'au Palais Impérial? Tout en elle lui criait que non, mais elle n'avait plus le choix. Magma était son dernier et unique recours, la seule aide qu'elle pouvait recevoir. Sans plus tarder, elle se mit en route et sortit du village au pas de course. Elle traversa les forêts, les plaines arides, les montagnes, les lacs...Et deux semaines plus tard, durant la nuit, elle arriva au Palais Impérial. Elle arpenta les rues encore sillonnées de gens, silencieuse. Tout lui semblait si...loin d'elle. Et pourtant si proche. Cette boutique. Cette maison. Ce vieil homme qui faisait la manche. Ces enfants qui jouaient à n'importe quelle heure de la journée et de la nuit. Et les courbes gracieuses du Palais, au loin, sous la pâle lueur de la pleine lune. Plus elle s'approcha du haut portail, plus les battements de son coeur s'accéléraient. Les questions se bousculaient dans sa tête, le doute tentait vainement de la faire revenir en arrière. Mais rien n'y fit, elle continuait d'avancer. Son seul recours... Elle rabattit sa large capuche sur son crâne et avança jusqu'aux soldats du feu qui gardait la porte.
- Veuillez décliner votre identité et annoncer la raison de votre visite au Palais du Seigneur du Feu, déclara l'un d'eux.
Amaya hésita, puis releva la tête. Assez pour que son visage se distingue clairement sous la lumière des torches arrochées au mur. Les gardes, désarçonnés pendant plusieurs secondes, se reprirent et s'inclinèrent.
- Amaya-sama, c'est un plaisir de vous revoir. Que nous vaut ce plaisir? - J'aimerai parler au Seigneur Magma, déclara t'elle d'une voix blanche. - Oh, je regrette mais...il n'est pas là.
Amaya se figea sur place.
- Qu...quoi?! - Il s'est rendu au Temple de l'Air Austral. Nous pensions que c'était pour vous...
Elle pâlit. Ses jambes tremblèrent.
- Est-ce que tout va bien? Voulez-vous rentrer au Palais? - Je...Il faut absolument que...Maitre Yago... - Comment? - Maitre Yago! dit-elle en haussant le ton. Emmenez moi jusqu'à Maitre Yago! - Bien ! Suivez-moi!
La maitresse de l'Air suivit l'un des soldats du feu dans le Palais. Elle reconnut immédiatement les jardins qu'elle avait tant de fois arpentés. La Palais, dans lequel elle avait habitée plusieurs mois. La douleur se fit plus intense encore. Ils arrivèrent bientôt devant une porte, dans un bâtiment de l'aile ouest du Palais. Elle n'entendit ni ne suivit les échanges entre les soldats du feu. Ce ne fut que lorsqu'ils s'arrêtèrent devant une unique porte dans un couloir intensément éclairé qu'elle s'éveilla. Le soldat du feu frappa trois fois, puis ouvrit la porte.
- Une invitée pour vous, Seigneur Yago.
Le visage enfoui sous la cape, Amaya distingua le puissant Maitre du Feu s'avancer et remercier le garde, qui sortit.
- A qui ai-je donc affaire à cette heure tardive?
Amaya redressa la tête et abaissa sa capuche. Maitre Yago étouffa un cri de surprise.
- Ça alors, Amaya ! Que faites-vous ici?! Et que diable vous est-il arrivé?!
La jeune maitresse de l'Air ferma les yeux pour contenir le flot d'émotions qui menaçait de surgir.
- J'ai...j'ai besoin d'aide, ne parvint-elle qu'à murmurer, la voix brisée. - Eh bien j'ai comme l'impression que nous avons beaucoup de choses à nous dire.
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Sujet: Re: Shiraha Ten'tai [Magma + Amaya]
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