Age : 31 Messages : 1184 Date d'inscription : 15/08/2008
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Sujet: CO5 : Impuissance Sam 28 Mar 2009 - 12:19
Le vieux moine Aru
Un des plus vieux moines de l'Air est sur le point de mourir. Sa dernière volonté est de voir le monde sur la cîme du Mont Laka, un des plus hauts sommets du Sekai, mais celui-ci est envahi par des félins féroces. Ses disciples demandent à une fine lame de les escorter sur tout le trajet.
Le soleil n'était pas encore levé, et le ciel s'éclaircissait à vue d'oeil. Les rues de la cité étaient désertes, le silence absolu. Mes pas ne produisaient pas un son, comme je n'avais pas de poids. Mes cheveux, que j'avais noué en une longue natte, pendaient derrière moi, effleurant mes mollets à chacun de mes pas. J'emportais avec moi une cape fine et chaude ainsi que ma sacoche. Le stricte minimum. Je grimpai la montée devant moi et débouchai sur une petite cour pavée, où m'attendaient trois hommes. Je m'approchai d'eux, rejoignit mon poing droit sur ma paume gauche et les saluait. Deux d'entre eux m'imitèrent, le dernier ne fit qu'hocher la tête. Le vieux moine. Ses cheveux, mi-longs, d'un blanc parfait, noués haut sur son crâne, lui donnait un air sévère. Ses yeux d'un bleu pétillant, m'observaient avec attention, légèrement plissés. Son visage ridé n'était pas celui d'un vieil homme ordinaire. Son regard était bien trop sage et profond.
- Enchanté Amaya-sama. Nous allons vous escorter jusqu'au Mont Laka. Je me prénomme Shin, et voici mon frère. - Kumo.
Je détaillai les deux hommes. Le premier était âgé d'environ 25 ans, les cheveux courts châtains, les yeux presque noirs. Calme et assuré. Le second ne devait pas être plus agé que moi, la vingtaine tout au plus. Son regard était aussi pur que celui du vieux moine, ses cheveux en bataille d'un brun foncé. Son regard croisa le mien, puis se détourna. Distant, renfermé. Le vieux moine prit alors la parole :
- Je me nomme Aru. J'ignorai que l'on m'enverrait une jeune fille pour m'aider à terminer ce pauvre voyage.
Sa voix grave me remena à la dure réalité de ma mission. Je devais escorter ce vieil homme jusqu'au sommet du Mont Laka, à des jours d'ici. C'était sa dernière volonté. Pourtant, rien ne me disait qu'il était malade. Appuyé sur sa cane, il avait le dos droit, sa voix était calme, infaillible, son regard intense, vif. Rien ne semblait lui échapper.
- Faites moi confiance, j'ai plus d'expérience que j'en ai l'air, dis-je simplement.
Aru sembla amusé. Kumo se rembrunit.
- Alors nous pouvons y aller, décréta le plus vieux en faisant demi-tour.
Il se mit à marcher en direction du Soleil, qui ne tarderait pas à montrer le bout de son nez, vers l'inconnu. Vers l'immensité. Vers l'aventure.
Amaya ****
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Sujet: Re: CO5 : Impuissance Dim 29 Mar 2009 - 18:29
La traversée
Nous étions partis de la cité depuis plusieurs heures, et nous venions d'atteindre le petit port qui nous permettrai de traverser la mer. La descente fut longue, plongée dans un silence pesant. En tête du groupe, je pouvais presque palper cette tension qui envahissait l'atmosphère, comme un venin mortal prêt à paralyser sa proie. Aru semblait le seul enjoué, même s'il ne disait mot. J'étais surprise de voir qu'il marchait très bien tout seul, ni trop lentement ni trop rapidement. Shin, s'il était aussi silencieux que les autres, prenait plaisir à observer tout ce qui se passait autour de lui, et profitait de nos quelques pauses pour griffonner sur un carnet ce qu'il voyait. Kumo était et restait le plus distant. J'arrivais normalement à ressentir des bribes d'émotion des gens qui m'entouraient via ma maitrise. Mais avec lui...je n'y parvenais pas. Il était comme protégé par un mur dont je ne percevais pas les parois. Que je ne pouvais franchir. Je profitais de nos arrêts pour l'observer du coin de l'oeil. Il n'échangeait pas un seul mot à son frère, ni à Aru. Cependant, je voyais son regard s'égarer sans cesse vers eux, une seconde, avant de se concentrer de nouveau vers le sol, ou le ciel. Un regard inquiet, où brillait la flamme douloureuse de la peur. Il me faudrait garder un oeil sur lui.
Le port était désert, hormis les marins qui s'occupaient des bateaux, alignés le long du quai. Tous étaient différents : nous avions là des petites barques pour seulement deux personnes, ici un bateau de marchandises, puis là-bas, une embarcation plus petite que la précédente, mais plus grosse qu'un canot. Je m'arrêtai une seconde. Shin s'approcha et me désigna ce dernier bateau du bout du doigt.
- C'est notre navire. Nous avons tout réglé avant. - Très bien. Allons-y.
Nous nous approchâmes de notre chaloupe et un marin vint à notre rencontre.
- Vous voici déjà ! s'exclama t'il en nous voyant arriver. Heureux de vous rencontrer mam'zelle, dit-il en s'inclinant. De même monsieur, en s'adressant a Aru.
Ce dernier sourit en inclinant la tête.
- Devons nous partir tout de suite et vous désirez attendre demain à l'aube? demanda le matelot. - Je ne suis qu'un pauvre vieil homme, et je suis plus que jamais victime du Temps. Il me dégrade à chaque minutes. Et j'aimerais atteindre le Mont Laka avant que la mort ne m'attrape complètement voyez-vous, déclara t'il en souriant, les yeux plissés.
Je l'observai en silence, étonnée par sa façon de parler. Il n'allait donc pas aussi bien qu'il le prétendait. Du coin de l'oeil, j'apperçus de nouveau Kumo s'assombrir, baissant la tête en direction du sol. La marin sembla quelque peu étourdi par ces paroles, puis rit de bon coeur.
- Je veux bien vous croire Monsieur. Dans ce cas, suivez-moi, je vais vous installer. N'avez-vous pas de bagages?
Ce fut au tour du moine de rire gaiement, sans pour autant donner une explication. Le marin haussa les épaules et nous conduisit jusqu'au bateau. Kumo et Shin partageaient la même chambre, Aru celle d'a côté, et moi...
- Je vous remercie, mais je n'ai pas besoin de chambre.
La marin ouvrit de grands yeux, se gratta la tête. Shin sembla lui aussi surpris, et Aru se retourna à moitié pour me regarder, un sourire flottant sur ses minces lèvres.
- Vous ne voulez pas de chambre? Mais alors...ou allez vous dormir? Il n'y a pas d'autres endroits mam'zelle. - Je n'en ai pas besoin, je vous assure. Le pont fera largement l'affaire, dis-je avec un sourire.
Il n'était pas convaincu.
- Je vous assure, répétai-je en lui tapotant l'épaule. Je préfère dormir à la belle étoile. - A la...belle étoile? Je sais qu'il ne fait pas très froid par ici, mais quand même ! Je ne voudrais pas que vous attrapiez du mal!
Je soupirai gentiment.
- Occupez vous de mes compagnons, je n'ai pas besoin que l'on s'occupe de moi, je vous assure. Merci.
Je souris et ressorti sur le pont. Le soleil était en train de se coucher, teintant le ciel d'une douce couleur orange et rose. Le soleil ressemblait à une boule de feu vers laquelle nous foncions, comme aimantés par sa puissance dévastatrice. Le bateau quitta le port environ dix minutes plus tard. Il glissait sur l'eau, brisant mon reflet. La nuit arriva très vite, et le soleil finit par disparaitre totalement. Juchée en haut du pont, allongée, j'observais les étoiles, retraçant avec mon doigt les formes que certaines d'entre elles créaient. Des bruits de pas. Une silhouette qui vint s'adosser au bastingage. Me relevant doucement, je l'observai en silence. Kumo se plongea dans l'obscurité de la nuit, caressa du regard la surface lisse de l'eau noire et le reflet de la Lune. Je me levai et vint le rejoindre. Le mur avait disparu, j'avais pu ressentir une seconde la douce mélancolie qui l'habitait. IL sursauta.
- Mais...qu'est-ce tu fais la?
Le tutoiement avait fusé, naturel.
- J'écoute la nuit. Et toi?
Kumo se détourna, se concentrant sur la surface étale de la mer.
- Je prend l'air.
Le silence s'installa entre nous.
- Je n’ai pas l’impression que tu sois ravi de ma présence ici. Je me trompe ? murmurai-je doucement. - Nous n’avions besoin de personne. - Je vois.
Après quelques secondes de silence, je le laissai la, seul, adossé contre la barrière, et retournai à l’endroit d’où je venais. Des bruits de pas résonnèrent, énervés, puis disparurent sous le pont. Mon regard se perdit de nouveau dans l’immensité sombre de la nuit. Songeur.
Amaya ****
Age : 31 Messages : 1184 Date d'inscription : 15/08/2008
Cela faisait 3 jours que nous voyagions, et le soleil pointait le bout de son nez. J'entendis des pas, lents. Ce n'était ni le marin, ni Kumo, ni Shin. Je me redressai lentement. Aru vint s'adosser à la rambarde. Sa canne tomba sur le sol dans un bruit sourd. Je bondis sur le pont et m'abaissa pour la ramasser. Lorsque je me redressai, j'eus un léger sursaut en rencontrant son regard. Jamais de ma vie je n'avais vu une profondeur si intense, un mélange d'émotions aussi puissant. Aussi terrible. Il sourit et prit sa canne. Sa main effleura la mienne, elle était glacée.
- Merci jeune Amaya.
Je ne répondis pas, chamboulée de ce que je venais de voir. Je m'adossai moi aussi au bastingage. Le vent puissant de la mer m'ébourriffa les cheveux, fit claquer mes vêtements.
- Te plais-tu ici? demanda Aru.
J'attendis un instant avant de répondre.
- Je dois avouer que sortir un peu me fais du bien. Rester trop longtemps au même endroit m'est très difficile. - Je vois. J'aimerais aussi m'excuser pour le comportement de mon petit fils.
Je tournai ma tête vers lui.
- Votre petit fils? - Kumo.
J'écarquillai les yeux.
- Vous êtes...? - Oh, il ne te l'as pas dit? Cela ne m'étonne pas. - Je n'en avais pas la moindre idée! A vrai dire, il ne parle pas beaucoup... - Il a toujours été ainsi. Il avait 9 ans lorsque ses parents sont partis. Son frère en avait 13. - Que s'est-il passé? - Je l'ignore moi-même. Ma fille et son mari ont toujours été très proches l'un de l'autre. Mais ce jour-là, ils nous quittèrent. Je n'ai plus de nouvelles depuis. Je les ai donc recueillis, bien qu'ils semblaient déjà aptes a vivre seuls.
Je plissai les yeux. Le comportement de Kumo s'expliquait...
- J'aimerais qu'ils n'en veuillent pas à leurs parents, continua Aru. La haine n'avance à rien, hormis détruire un coeur. Je sais qu'il comprendra un jour...Quand le temps sera venu.
Je n'eus pas besoin de lui demanda qui était ce "il", la réponse était évidente.
- Je suis faible. Ma fin est proche. J'aimerais que vous lui expliquiez quand le temps sera venu, dit-il dans un murmure. - Qu...Qu'entendez vous par la? - TERRE EN VUE ! NOUS ARRIVONS AU QUAI! hurla la voix du marin.
J'ignorai le cri, plongeant mon regard dans celui du vieux moine. Il ne fit que sourire, puis se détourna.
- Va te préparer Amaya, nous arrivons sur les Terres d'Omashu.
Je le suivis du regard, jusqu'à ce qu'il disparaisse dans ses appartements. Je restai la, seule sur le pont. Nous débarquâmes une vingtaine de minutes plus tard. Je ne cessai de penser à Aru. Mon regard croisa une seconde celui de Kumo, qui détourna le regard. Il semblait encore plus distant qu'à l'habitude. Nous firent nos adieux au bon marin, triste de nous laisser partir.
- Vous étiez de bien drôles personnes, ça m'changeait des gens de chez moi. Faites attention à vous!
Nous nous éloignâmes, tandis que j'inclinai la main pour lui dire au revoir. Nous traversâmes le port en moins d'une heure, sans s'arrêter, jusqu'à atteindre le véritable chemin qui nous mènerait au Mont Laka. De hautes montagnes nous faisaient face, précédent le désert de Si Wong que nous allions devoir traverser.
- La Chaine Tsuchi, déclara Aru dans un murmure.
Déjà, son regard s'illuminait. Je souris. Nous nous mimes en marche sans plus attendre.
Amaya ****
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Les rayons du soleil étaient brûlants, le sol difficile à arpenter pour ceux qui n'avaient pas l'habitude. J'avançais avec plus d'aise que mes compagnons. Kumo se débrouillait bien, gardant une allure modérée et régulière, Shin le suivait avec plus de mal. Mais Aru ne pouvait ignorer les faiblesses de son âge. Il ne se plaignait jamais d'être fatigué, de souffrir. Il marchait toujours, un sourire léger toujours placardé sur ses lèvres fines. Son regard divaguait autour de lui, se délectant des merveilles des lieux. Nous empruntions un chemin creusé entre les montagnes immenses. J'avais l'impression de marcher dans un gouffre illuminé. Le soleil, droit devant nous, éclairait l'abîme avec somptuosité. Les arbres qui poussaient à la verticale projetaient derrière eux des ombres fantaisistes qui semblaient nous tendre les bras. Lorsque le chemin grimpait, nous pouvions apercevoir sur les côtés des percées, nous dévoilant le paysage magnifique que nous étions en train d'arpenter. Les montagnes à la végétation abondante, d'un vert éclatant, un ciel bleu turquoise, un soleil rayonnant...
- Courage, dis-je en me retournant. Nous arrivons bientôt au sommet. Le chemin sera plus difficile une fois passé ce cap. - On te suis petite, murmura Aru en souriant, les yeux plissés, rieur.
Les rides de son visage, éclairé par le soleil, lui donnait l'allure d'un saint, d'un ange. La sagesse incarnée. Je me détournai et accélérai l'allure. Du coin de l'œil, je vis Kumo se rapprocher de son grand père, prêt à le rattraper au moindre faux mouvement. Nous mîmes un peu moins d'une heure à atteindre le faîte de la montagne. L'étrangeté et la beauté du paysage qui s'offrit à nous me fit perdre la parole. J'écarquillai les yeux devant ce panorama insolite. Une immense étendue de sable à perte de vue se présenta, prenant une teinte brune claire à la lueur du soleil couchant. Les faibles souffles du vent balayaient ça et la des nuages de grains de sables, nous donnant l'impression que les dunes se mouvaient d'elles même.
- Le Désert de Si Wong, murmurai-je.
Comme pour répondre à ma pensée, une brise fraiche s'éleva autour de nous, caressa notre peau enflammée. Le promontoire sur lequel nous étions nous permettait de prendre du repos. Shin déposa ses sacs sur le sol et s'essuya le front d'un revers de manche. Kumo tendit sa gourde à Aru, qui la termina. Je sortis la mienne et la lança au jeune garçon, qui me remercia d'un geste de la tête. Je me tournai de nouveau vers le désert et m'approchai jusqu'au bord de la falaise. Il faudrait encore tout redescendre avant d'atteindre le Desert. Je fermai les yeux, respirant une grosse bouffée d'Air, puis revint vers mes compagnons.
- Reposez-vous jusqu'à ce soir. Il nous sera plus supportable de voyager cette nuit à travers le désert. - Plus supportable, mais plus dangereux, riposta Kumo. - Oui, tu as raison. Mais il nous faut parcourir la plus grande partie cette nuit, nous n'avons pas le choix. La chaleur ne nous permet pas de voyager en pleine journée. De plus, je serais là pour veiller sur notre sécurité. - Je vais veiller jusqu'à votre réveil, dit-il en déposant également ses sacs. Tu es la chef du groupe, mais ça ne veut pas que tu n'as pas besoin de repos toi aussi.
Je ne répondis pas tout de suite, puis acquiesça finalement. Il avait raison.
- Nous alternerons dans ce cas.
Kumo d'accord, Aru s'allongea sur sa couverture, et resta ainsi plusieurs minutes, son regard serein perdu dans les Cieux orangés de la fin de journée. Un aigle traversa le ciel en hurlant. Il plana en faisant un cercle au dessus du vieil homme. Celui ci sourit, puis ferma les yeux. L'aigle hurla de nouveau et disparut a grands battements d'ailes. Shin soupira et s'adossa à la paroi de pierre et ferma lui aussi les yeux. Kumo s'adossa lui aussi à la paroi, une jambe tendue, l'autre repliée contre son torse.
- Je vais faire un tour, voir s'il n'y a aucun danger alentour, intervins avant de m'éclipser d'un bond sur la gauche. Je créai une airball et atteris sur ce disque d'air plat, glissant sur le chemin de pierre qui descendait jusqu'en bas. J'arrivai au pied de la falaise en plus de dix minutes et sauta a terre, l'airball se désintégrant sur le coup. Une fois en bas, j'étendis mon Chi sur plusieurs kilomètres à la ronde : il n'y avait rien de suspect. Un bruit résonna soudain derrière et je fis volte face : Kumo devalai la pente en courant. Non, il ne courait pas...Il glissait lui aussi sur son airball! Elle était formé de deux disques, aussi plats que les miens, prenant la forme de gros shurikens, un sous chaque pieds. Une airball fascinante...
- J'ignorai que tu maitrisais l'Air, dis-je, stupéfaite. - Disons que je connais les bases, dit-il sans me regarder. A ce sujet...
Il mit quelques secondes avant de continuer, durant lesquelles j'eus le temps de m'imaginer toutes sortes de propositions.
- J'aimerais que tu m'entraines.
J'eus un léger sursaut après cette annonce.
- Quoi? T'entrainer? Je...Je ne suis pas... - Tu es la mieux placée pour pouvoir m'enseigner la maitrise de l'Air. - Ce n'est pas mon travail Kumo. Je suis ici pour... - Pour regarder mourir Aru? Nous n'avions pas besoin de toi pour ça! Je te demandes juste de...de...de m'aider à accepter cette mort, est-ce trop demander??!
Je plissai les yeux, tandis que mon coeur fut saisi d'une douleur violente. Je me rendis compte à cet instant là que Kumo n'etait qu'une façade renfermant une âme, un corps et un coeur anéantis. Ce fut la première fois que mon regard rencontra son "véritable" lui.
- Je ne peux te promettre de réussir Kumo...mais je te promets de t'aider.
Amaya ****
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Sujet: Re: CO5 : Impuissance Mar 26 Mai 2009 - 19:57
Le Désert de Si Wong
Même durant la nuit, la température approchait les 30°C. Nos pieds s'enfonçaient dans le sable chaud, nous empêchant de marcher à notre aise. La clarté pâle de la Lune dévoilait le désert sous une toute autre apparence : en pleine nuit, Si Wong était presque...effrayant. La silhouette des dunes se dessinaient légèrement floues, balayées par les nuages de sable qui nous contraignaient à fermer presque entièrement les yeux. Nous étions partis depuis plus de deux heures, sans qu'aucun évènement suspect ne vienne perturber notre avancée. Le sable, qui déjà nous ralentissait, n'était rien par rapport à l'état d'Aru, qui se dégradait d'heures en heures. Kumo et Shin se relayaient afin de le soutenir. La fatigue se lisait sur son visage tout de même rieur. Les rides se dessinaient, plus nettes, ses joues se creusaient, ses cernes s'assombrissaient. Le voir ainsi dépérir à vue d'oeil devant moi me détruisait. Je savais pourtant que cela arriverait...Je savais qu'il devrait mourir. Alors pourquoi étais-je venue? Pourquoi avais-je voulu à tout prix aider ce pauvre homme à atteindre les Monts Laka afin d'y mourir en paix?
Un souffle. Différent. Je me stoppai, relevant la tête, à l'affut du moindre mouvement. Derrière moi, Kumo, Shin et Aru s'arrêtèrent à leur tour. Le plus jeune s'approcha vers moi.
- Que se passe-t-il? demanda t'il, les soucrils froncés. - Quelque chose approche...Un animal. Je ne parviens pas à le voir...On dirait qu'il...
J'écarquillai les yeux, baissai la tête vers le sable.
- RECULEZ-VOUS !! - Que...
Je plongeai sur Kumo tandis qu'une forme sombre sortit du sable, à l'endroit même où je me tenais, un quart de seconde plus tôt. Je fis une roulade rapide et me relevai aussi vite que je le pus. D'un regard, je vis la forme sombre se figer, tourner la tête vers Aru et Shin. Ce dernier se plaça devant son grand père, sortit sa dague miroitant à la lumière nocturne. Le créature poussa un hurlement sourd et fondit sur eux. Je fendis l'air de mon pied, balançai une lame de vent qui le heurta de plein fouet. La créature fut projetée plusieurs mètres derrière, retomba mollement sur le sable. Je remuai mes mains et plusieurs liens d'air enserrèrent les membres de la créature, le paralysant. Je courrus jusqu'à lui, m'arrêtant à quelques pas. Jamais encore je n'en avais vu en vrai...Un Lyg se tenait devant moi, de belle taille, aux longues écailles brunes légèrement allongées, aux pattes griffues et aux yeux dorés dont la pupille en fente bougeait dans tout les sens.
Un nouveau bruit. Cette fois-ci, je pouvais très bien le percevoir. Kumo, SHin et Aru tournèrent eux aussi la tête sur la droite. Une forme fuselée se dessina dans la nuit, entourée d'une nuée de poussière. Bientôt, nos yeux purent s'habituer à l'obscurité et nous reconnûmes les luges des hommes du désert, les Samarad. Au nombre de trois, elles s'arrêtèrent tout près de nous, projetant d'épais nuages de sable. Nous dûmes nous protéger les yeux. L'un des Samarad descendit du traineau, suivit de deux de ses acolytes. Leurs corps étaient totalement revêtus de toile fine, leur visage cachés derrière d'épais turbans brun foncé. Seuls leurs yeux et leur nez étaient visibles.
- Qui êtes-vous? demanda l'un des Samarad.
Son accent était étrange. Je remarquai que l'homme qui se tenait devant moi semblait être le chef de la tribu. L'attitude de ses deux compagnons le trahissait.
- Je m'appelle Amaya...J'ai été envoyée en mission afin de conduire cet homme au Mont Laka. - Qui sont ces deux hommes? demanda-t-il en montrant du doigt les deux frères. - Ce sont mes amis. - Pourquoi voyagez vous de nuit? Les Créatures du Désert sont très dangereuses, vous ne pouvez rester ici. - Nous ne pouvons faire demi-tour. Cet homme est blessé, nous devons atteindre le Mont Laka le plus vite possible.
Le Samarad se pencha sur le côté, observant Aru en plissant les yeux. Puis son regard vira sur le Lyg enchainé.
- Qui a fais-ça? - C'est moi. - Tu es une Nomade de l'Air?
Je n'eus pas besoin de répondre. Il me détailla de la tête aux pieds, puis fit demi-tour.
- Venez avec nous, nous vous emmènerons jusqu'à la sortie du désert. Mais vous devrez vous débrouillez une fois la bas. - Merci beaucoup de votre hospitalité.
Nous grimpâmes sur les luges. Je pris Aru sur mon dos et bondis sur le pont en bois, le déposa contre l'une des couvertures qu'un des Samarad venait de préparer. A la vue de son visage épuisé, mes mâchoires se crispèrent. Il nous fallait faire vite.
Amaya ****
Age : 31 Messages : 1184 Date d'inscription : 15/08/2008
Les luges glissaient sur le sable comme sur de la glace. L'aube se levait lentement, engloutissant la noirceur de la nuit pour un ciel pâle. Je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit. Kumo, Shin et Aru dormaient, eux, à poings fermés. J'observais les Samarad conduisant les bâtiments, analysais leurs mouvements. Ce n'était ni des maitres de la Terre, ni des maitres de l'Air. Non, ils possédaient un don bien particulier, qu'eux seuls maitrisaient. Même leurs mouvements se distinguaient des nôtres. Ils se servaient de leur corps entier pour avancer. Leurs corps vêtus de brun clair se confondaient avec la couleur du sable, tandis que leurs turbans ou leurs ceintures claquaient derrière eux, zigzaguant sous le souffle du vent. Le chef des Samarad s'approcha alors de moi et s'assit en tailleur. Il avait ôté l'épais foulard de sa tête, dévoilant un visage qui me surpris. La peau halée, âge d'environ 25 ans, les yeux dorés, les traits durs, une cicatrice lui barrait le côté droit du visage, du haut de son oreille jusqu'au coin de sa bouche. Stupéfaite, j'ouvris la bouche...Il me devança :
- C'est arrivé il y a 4 ans. Je venais à peine d'être nomme Chef de notre tribu, lorsque nous avons été attaqué. Jamais encore je n'avais vu ces créatures. - Des Lygs? - Non. Ces bêtes là ne sont rien par rapport à celle qui m'a fait cette cicatrice. Non...nous, les Samarad, les nommons Samka.
J’eus un léger temps d’arrêt.
- Oui…j’ai déjà entendu ce nom quelque part, dis-je à voix basse. Qui sont-ils ? - On pourrait les prendre pour de gros félins à première vue, mais ils possèdent des capacités qui leurs permettent d'échapper à nos sens. - ? - Leur pelage se confond facilement avec le sable, ce qui les rends presque invisibles. Ils peuvent sentir leur proie à des kilomètres à la ronde et ne sortent que la nuit. Leurs déplacements sont imperceptibles pour ceux qui ne savent pas écouter. Nous les Hommes du Désert savons à présent les repérer. - Mais comment se déplacent-ils ? - Ils sont à moitié enfoui sous le sable. Leurs pattes leur permettent d’avancer en silence et surtout sans que l’on sente leur présence. - Je vois… - Vous avez eu de la chance de ne pas tomber sur une de ces créatures cette nuit. Vous n’auriez surement pas survécu…Du moins c’est ce que je me disais. - Qu’est-ce que vous voulez dire ? - Je sens en vous une force bien supérieure à celle que vous prétendez posséder. Je sais que vous n’êtes pas une femme ordinaire.
Je fronçai les sourcils. - Amaya, permettez-moi de vous avertir d’une chose. Je ne sais qui vous êtes, mais je sais en revanche à quel point vous êtes...différente. Je vous l’ai dit, nous savons écouter. Mais une fois que vous serez revenus sur la terre ferme, vous qui voulez atteindre le Mont Laka, quel chemin allez vous emprunter ?
Je me tus un instant. Je savais par où nous allions passer…et pourtant, un doute dont j’ignorai la source surgit en moi.
- Nous nous apprêtons à traverser la Passe du Serpent. - Je m’en doutais…Connaissez-vous réellement cet endroit ? - Je n’y suis encore jamais allée. Mais je sais à quoi m’attendre. - Vous savez donc qu’il y a là-bas le Dragon Aqueux ? Je crains que même vous ne puissiez le vaincre. Seul un maitre de l’Eau pourrait venir à sa fin. - Je sais très bien ce que je dois faire…mais vous avez peut-être raison.
Je m’arrêtai un moment, tournai la tête vers Aru, endormi. Mes yeux se plissèrent tristement.
- Voyez-vous cet homme ? J’ai accepté la mission de l’ammener jusqu’au Mont Laka, où il désire mourir. Son état se dégrade de jour en jour, depuis déjà une semaine. La Passe du Serpent est le moyen le plus rapide pour accéder sur les Plaines de Ba Sing Se, avant de traverser le fleuve en direction du Temple Boréal. - Je connais un autre chemin, ni plus rapide, ni plus lent. Mais plus sur.
Le Samarad, voyant mon air intéressé, continua : - Il s’agit de traverser le Lac Oki, en s’écartant le plus possible de la Passe. Vous déboucherez donc sur Nimong. Cela vous ralentirez le temps de traverser la ville, mais une fois dépassée, il ne vous restera plus que quelques kilomètres avant d’arriver à votre destination. - Nous n’avons pas le temps de s’arrêter à Nimong ! ripostai-je à voix basse. Cela serait trop dangereux pour Aru, il ne pourrait pas tenir. - Il le pourrait. Nimong possède de nombreux guérisseurs, il pourrait se reposer quelques temps avant que vous repreniez la route, ce serait plus sage. - Aucun guérisseur ne pourrait soigner ce qui détruit Aru. Le mal qui le ronge est au-delà de la médecine. C’est…beaucoup plus profond que ça. Non…nous traverserons la passe du Serpent. Nous ne pouvons faire autrement.
Je crus voir une lueur triste dans le regard du Samarad, lorsqu’il déclara :
- Alors que la chance vous accompagne.
Je posai un regard rassurant sur lui, et murmurai :
- Ne vous en faites pas. Je vous fais la promesse que nous parviendrons à atteindre le Mont Laka sains et saufs. Je ne peux me permettre de ne pas mener ma mission à bien.
Il souris légèrement, puis se leva. - Nous n’allons pas tarder à atteindre la rive, allez réveiller vos amis.
J’hochai la tête et m’executai. Je n’eus pas besoin de sortir Kumo du sommeil, il ne dormait pas. Je le soupçonnais d’avoir même écouter notre conversation. Aru se leva sans histoire, avec le toujours même sourire étirant ses lèvres fatiguées. Il s’aida de sa canne pour marche jusqu’au bord, avant que je ne le porte sur mon dos pour bondir sur le sol. Je fus encore étonnée de sa légèreté presque inquiétante. J’avais l’impression de porter un enfant sur mon dos… Je me tournai vers le guide des Samarad et m’inclinai avec sincérité :
- Je ne vous remercierai jamais assez. Faites attention à vous, et que votre route sois paisible. Allez en paix.
Il s’inclina à son tour, et posa son regard ambré sur moi. Une étrange lueur y flottait, flamboyante.
- Avant de partir, j’aimerai vous raconter une histoire.
J’enfoui ma surprise derrière un silence intéressé.
- Aujourd’hui, j’ai payé ma dette. Il y a des années, bien avant ma nomination en tant que chef de notre tribu, j’ai rencontré une femme, dans le désert. Sa vie ne tenait qu’à un fil, elle était totalement déshydratée, sa peau à moitié brulée par le soleil. Elle a dut érré ici pendant des jours, voir des semaines. J’ai réussi à convaincre mes amis de l’aider, de la prendre avec nous. Nous les Samarad sommes indépendants et notre culture nous interdit de se mêler aux autres tribus. Et pourtant…J’ai voulu aidé cette fille. Lorsqu’elle s’est réveillée, elle a été incapable de nous dire d’où elle venait, ni même qui elle était. Elle avait totalement perdu la mémoire. Et ce fut la première fois que je me liai d’amitié avec une étrangère. Personne ne savait qui elle était réellement…J’étais le seul. Son nom était Nami, c’était une Nomade de l’air.
Le Samarad fit une pause durant laquelle je vit la tristesse qui engloutit son regard. Je m’approchai vers lui. - Elle est morte quelques mois plus tard. Je n’ai rien pu faire. Des samkas…partout…Je n’étais encore qu’un pauvre gamin sans défense, je ne savais pas me battre. J’étais le plus faible. Elle n’aurait pas du s’attacher à moi…
Sa voix se brisa, il ferma les yeux un instant.
- Je me suis battu du mieux que j’ai pu, mais Nami n’a pas pu récupérer de ses blessures. Je suis restée à ses côtés jusqu’à…ce qu’elle parte. Ses derniers mots furent : N’abandonne pas ton peuple. Sois fort et protège les. N’oublie jamais qui tu es, jamais.
Il rouvrit les yeux et m’observa de nouveau. Une nouvelle lueur y baignait.
- Lorsque je t’ai vu, j’ai cru voir Nami. Peut-être est-ce le destin…Peut-être son esprit est-il en toi. Je me devais de vous aider. Pour elle. C’est la seule chose que je pouvais faire.
Je le vis lire en moi, lire la tristesse qui me transperçait le cœur à ses paroles. Il s’approcha aussi. Levant la main, il l’approcha de mon visage. L’arrêta à quelques millimètres de lui. Fit mine de me caresser. Une larme roula sur sa peau brune et se perdit à jamais dans l’immensité du désert. Je m’emparai de sa main, posa la mienne sur son épaule.
- Laisse-moi te dire une chose. Nami t'aimait pour ce que tu es : un homme courageux et vrai. Libre. C’est cette liberté qui vous a lié l’un et l’autre. Et qui vous lie encore, pour toujours. Nami est un Esprit du Vent, elle est partout, dans ce sable sous nos pieds, dans cette brise qui nous caresse, dans le ciel qui nous observe. Elle veille sur toi et t'aime. A tout jamais.
Je m’arrêtai un instant et posai mon autre main sur ses épaules.
- Quel est ton nom ? - Salah. - Salah, je n’oublierai jamais ton histoire et ferai en sorte que jamais elle ne s’éteigne. Je t’en fais le serment.
Salah posa lui aussi une main sur mon épaule et hocha la tête, un léger sourire aux lèvres.
- Allez.
J’eus du mal à me détourner de cet homme mort de vivre sans celle qu’il aimait.
Amaya ****
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Sujet: Re: CO5 : Impuissance Mar 23 Juin 2009 - 20:25
La Passe du Serpent
Il nous fallut marcher encore plusieurs kilomètres avant d'atteindre la rive et pouvoir admirer le paysage vertigineux de La Passe du Serpent. Jamais encore je n'avais vu un panorama aussi grandiose, aussi puissant. Aussi effrayant. La Chaine de montagne aux sommets aiguisés visait le ciel, traversant le lac sur toute sa longueur. L'eau s'écrasait violemment contre la pierre par grandes vagues dont l'écume blanche grimpait le long des parois.
- C'est impressionnant, déclara Shin en s'essuyant le front à l'aide de sa manche. Je n'imaginais pas que nous aurions à passer par ici... - N'y a t'il pas d'autre chemin? intervint alors Kumo, qui aidait Aru à marcher. - Il y en a un. Celui de traverser le Lac jusqu'à Nimong. Mais cela nous prendrait trop de temps, Aru ne pourrait pas...Nimong est une ville bien trop grande, même sans le vouloir, elle nous ralentirait. - Elle a raison, dit Aru d'une voix faible. Traversons ces montagnes, Amaya sait très bien ce qu'elle fait.
J'acquiesçai fermement et me lançait en première. Le chemin montait haut, sinueux, avant de s'étendre jusqu'au bout du Lac en un gigantesque pont de pierre. J'avalai ma salive avant d'avancer. Les autres suivirent sans un mot. Nous avions parcouru une faible distance et n'étions pas encore à la moitié du trajet qu'un bruit sourd se fit entendre en dessous de nous. Je levai un bras et me compagnons se figèrent.
- Que se passe t... - Chut !
Je baissai la tête, me concentrant pleinement sur l'origine de ce bruit.
- Kumo, Shin, prenez Aru avec vous et courez. - Mais... - Courez je vous dis ! Maintenant !
Kumo resta un instant, les yeux écarquillés, puis prit Aru sur son dos.
- Toutes mes excuses Grand-père, mais il le faut.
Aru ne fit que sourire, puis ils s'élancèrent. Je pris une position de combat, écartant légèrement les pieds l'un de l'autre, fléchissant les genoux, levant les mains. De nouveau, un bruit sourd résonna. De plus en plus près. Un hurlement étouffé qui fit trembler la Passe. Puis ce fut comme une explosion. Des centaines de mètres autour de moi, qui fit remonter de chaque côté du pont d'immenses vagues écumantes. Le hurlement résonna de nouveau, clair cette fois ci, lorsqu'une créature apparut parmis les vagues, la gueule grande ouverte, dévoilant deux rangées de dents aussi grandes que mon bras. Je poussai un cri et fendit l'air de ma jambe, envoyant deux lames de vent qui le percutèrent de plein fouet...sans trop de dégat. Il hurla de plus belle, provoquant de puissantes ondes dans l'atmosphère. D'un coup d'oeil, je pus distinguer Shin prendre Aru sur son dos et courir, tandis que Kumo revenait vers moi.
- Crétin ! VA T'EN !
Il ne m'écouta pas.
- Je te dis de...
Sans avoir le temps de terminer ma phrase, je fus chapée par l'immense vague qui me heurta en plein coeur. L'eau m'entraina jusque dans le Lac dans laquelle je pénétrai brutalement, sans pouvoir rien faire. Mon corps fut projeté dans tout les sens et tournoya pendant de bonnes secondes sous la puissance des flots, avant que je retrouve une certaine stabilité qui me permit de remonter à la surface en me projetant en avant. A peine je sortis de l'eau que le Souffle me propulsa en hauteur. J'atteris avec légèreté sur le pont, écarquillai les yeux en voyant Kumo projeter sur Airball sur le Dragon des Mers. Il n'eut à peine plus d'effet qu'un caillou contre lui. Je vis de nouveau une vague l'emporter tandis que la créature poussait un hurlement avant de disparaitre trop l'eau. Kumo dégringola du pont et leva la main.
- KUMOOO !
Je me propulsai en avant grâce au Souffle et me laissa tomber dans le vide. PLus que quelques mètres avant que Kumo ne heurte la surface de l'eau. Quelques centimètres...J'attrapai sa main et le tirai vers moi avant de nous téléporter...aux pieds de Shin. Je m'emparai de sa chemise et nous téléporta de nouveau. Nous atterrîmes de l'autre côté de la Passe du Serpent près d'un petit bois. A peine j'ouvris les yeux que mes genoux flanchèrent et je m'écroulai sur le sol.
- A...amaya!
Kumo posa sa main sur mon épaule. Avec les dernières forces qui me restaient, je le saisis par le col et plongeai un regard noir dans le sien :
- Imbécile ! Tu aurais pu te faire tuer ! Pourquoi n'as-tu pas couru comme je te l'avais ordonné?!!
Ma respiration haletante m'empêcha de continuer et je laissai retomber mollement mon bras sur mes genoux, respirant à pleins poumons. La peur me noua le ventre lorsque je tournai la tête vers Aru. La téléportation l'avait peut-être... Il reposait dans les bras de Shin, assis sur le sol, un sourire sur le visage.
- Ca à remué ^^. Je pense que...on peut se permettre un peu de repos.
Amaya ****
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Sujet: Re: CO5 : Impuissance Mer 24 Juin 2009 - 18:22
Le Mont Laka
PARTIE 1
Le soleil était sur le point de se coucher. Assise sur une épaisse branche d'arbre, j'observais cette boule parfaitement ronde disparaitre progressivement derrière les fins nuages rosés, rependant de ses rayons un tapis de lumière dorée. Je balançai mes jambes, mon regard perdu dans la beauté du coucher du soleil. Et bien plus loin. Je soupirai et passai une main sur mon visage. C'est alors qu'un bruit familier résonna derrière moi. Puis quelqu'un s'accroupit à mes côtés. Je n'eus pas besoin de me tourner vers lui pour le reconnaitre. Un silence pesant, difficile, s'installa entre nous. Kumo n'osait apparemment pas prendre la parole.
- Qu'est-ce que tu veux? - Euh...je...je tenais à me faire pardonner.
Mon rire sec le fit pâlir.
- Mon pardon n'importe pas. - Si. Il m'importe, à moi. Non, ce n'est pas ce que je veux dire. Je...tout à l'heure, quand je t'ai vu devant ce monstre, j'ai...J'ai juste voulu t'aider ! - Je n'étais pas celle qu'il fallait aider ! Sais-tu pourquoi je suis venue ici? Pour aider cet homme. Quoi qu'il se passe, quel qu'en soit le prix. Si je devais y perdre la vie, alors je la perdrai, et ce serait sans regret. Tu pensais ton action de tout à l'heure peut être courageuse, mais tu as mis la vie de ton frère et de ton grand père en danger. Jamais tu ne pourrais devenir Maitre de l'Air si tu ne réfléchis pas.
Son visage vira du pâle au livide. Il serra les dents, se détourna. Je l'observai du coin de l'oeil, et poussa un soupir.
- Ce qui est fait est fait. Nous sommes en vie, sois en heureux. - J'imagine que je devrais...Mais je ne peux pas. Pas aujourd'hui.
Nouveau coup d'oeil, vers un visage détruit par la souffrance.
- Lorsque grand père nous a fait part de son désir de partir, j'ai juré que je l'accompagnerai jusque bout. Que je serai assez fort pour le soutenir jusqu'à la fin. Mais...je ne peux pas...Je ne suis pas assez fort pour le regarder mourir à petit feu et le regarder espérer, encore et toujours. - Est-ce mal d'espérer? - A quoi est-ce que ça sert, hein? J'ai espéré toute ma vie que mes parents reviennent ! J'ai espéré devenir fort ! J'ai espéré que la maladie qui ronge mon grand-mère se soigne ! Je n'ai fais qu'espérer et aucune de mes prières fut exaucée ! - La vie ne nous offre pas toujours ce que l'on souhaite, même ce que l'on souhaite de tout notre coeur, de toute notre âme. E nous n'y pouvons rien. Notre seul pouvoir est de se rendre compte du temps qui passe afin de le combler. C'est notre seul pouvoir. Un pouvoir très noble. - Il est déjà trop tard pour faire quoi que ce soit... - Tu te trompes. Jamais tu n'as été aussi prêt du but. Aru t'attends Kumo, et Shin. Il n'est jamais trop tard. - Le pense-tu vraiment? dit-il alors en plongeant son regard dans le mien.
Je souris tendrement.
- Je l'espère. Je l'espère de tout coeur.
Kumo ferma les yeux et inspira lentement. Comme en écho à nos paroles, une brise fraiche vint caresser nos peaux tiédies par le soleil, souleva nos cheveux encore humides, tournoya autour de nous.
Nous avions repris la route à l'aube. Je soutenais Aru, un bras passé autour de ses épaules, et marchions d'un pas lent. Il était midi. Le soleil était au plus haut, nous brulait la peau. Bientôt, les montagnes se dessinèrent au loin, puis plus nettes. L'une semblait toucher le ciel, les nuages formaient une auréole en son sommet.
Le Mont Laka.
Aru observait ce gigantesque sommet d'un regard intense, profond. Que personne ne vit, ni ne comprit. Aru était déjà bien trop loin pour que nous puissions le suivre.
Nous pénétrâmes dans un village aux petites maisons de pierre et aux toits de paille. Un puit de roche jaunie était implanté au centre, tandis que plusieurs femmes tiraient de grands seaux d'eau. A notre arrivée, une dizaine d'enfants coururent vers nous en rigolant, poussant des cris de joie, s'agrippèrent à nos vêtements. Plusieurs d'entre eux nous offrirent des présents : fleur, poterie, pierre et même bijoux. Emue, je m'en emparai sans un mot, ne pouvant m'empêchant de sourire en voyant leurs visages emplis de bonheur.
- Venez venez ! Viens jouer avec nous ! Je vais te montrer quelque chose viens viens ! - Non...je. - Allons les enfants, laissez donc ces voyageurs tranquilles. Ils ont l'air fatigués, ils ont besoin de repos.
Je tournai la tête vers l'auteur de ces paroles et découvrit une femme d'une trentaine d'année, au visage avenant et aux yeux bridés. Les enfants s'écartèrent lentement de nous, sans cesser de nous sourire et de nous observer.
- Excusez-moi, cela fait maintenant plusieurs années que nous n'avons pas eu de nouveaux arrivants. Les enfants sont fous de joie ^^ Venez boire et manger quelque chose.
Nous suivîmes la femme chez elle. Je fus surprise d'une si petite maison, et pourtant si accueillante! Les quelques meubles de bois vieillis, les petits coussins tissés posés sur le sol devant la table basse, d'épais draps et couvertures disposés sur le sol, dans une autre pièce. Le soleil couchant pénétrant avec gaieté par les petites fenêtres, donnant à la maison encore plus de chaleur.
- Vous êtes bien chaleureuse ma petite dame, dit Aru avec le toujours même sourire dont les fossettes le rendait encore plus...adorable. - Merci beaucoup. Je vous en prie, asseyez-vous, répondit-elle en nous montrant les coussins. Oh, pardonnez moi, prenez le fauteuil Monsieur.
Elle poussa un petit fauteuil en osier recouvert d'une épaisse couverture en laine et d'un oreiller beige sur lequel Aru se laissa tomber. Son corps semblait sur le point de se briser... Nous nous assîmes sur les coussins tandis que la femme entrait dans la petite pièce d'à côté, apparemment une cuisine. Elle revint avec une théière en porcelaine d'où s'échappait une douce fumée.
- C'est une de mes spécialités, dit-elle en souriant.
Elle nous distribua à chacun une tasse et y versa la boisson. Le parfum de fruits et de vanille parvient jusqu'à mes narines par effluves exquises qui m'apaisa.
- Vous êtes trop aimable, continua Aru en s'emparant de sa tasse. Huum...c'est délicieux.
Shin et Kumo se lancèrent un regard que je fis semblant de ne pas voir en portant la tasse à ma bouche. Comme Aru l'avait parfaitement dit, c'était délicieux. Une douce chaleur se répandit en moi, si agréable que j'en eus un frisson.
- Racontez-moi un peu d'où venez-vous et ce que vous faites dans les parages, si ce n'est pas indiscret, cela bien longtemps que nous n'avons pas entendu parler du monde ext... - Maman Maman ! Je peux rentrer à la maison? Yuzu n'arrête pas de m'embêter !
Un enfant venait d'arriver en trombe dans la maison, les vêtements et le visage salis de terre. Il ressemblait trait pour trait à sa mère : les mêmes yeux bridés, noir, les mêmes cheveux en bataille d'un brun clair, la même peau matte, presque dorée.
- Voici mon fils, Takao. Viens mon chéri...Nous avons des invités aujourd'hui.
Le petit s'approcha de sa mère et s'assit sur les genoux de sa mère.
- C'est qui maman? - Takao, ne parle pas des gens ainsi, je te l'ai déjà répété des tonnes de fois ! Voici...
La femme releva la tête vers nous. Je souris :
- Je m'appelle Amaya. - C'est beau comme prénom! s'exclama Takao. Et toi tu t'appelles comment? demanda t'il à Kumo. - Kumo. - Et moi Shin. - Et le vieux monsieur il s'appelle comment? - Takao ! - Je m'appelle Aru, heureux de te rencontrer bonhomme.
Takao acquiesça vivement, un grand sourire aux lèvres.
- Excusez-moi de cette interruption, ou en étais-je? - Nous en étions à nous présenter. Je suis Amaya, la...De la Nation de l'Air. Et voici mes amis, avec lesquels je me rends au Mont Laka. - Au Mont Laka? répéta la femme, plus inquiète tout à coup. Ne savez-vous donc pas qu'il est impossible d'y grimper? - Nous savons qu'une meute de félins ont envahi la montagne, mais cela ne nous empêchera pas de monter, soutint Shin en hochant fièrement la tête. - Plusieurs hommes ont tenté de monter, ils n'y sont pas parvenus ! Ils ont a chaque fois du rebrousser chemin! Il serait préférable de pas vous y risquer, surtout avec...
Elle tourna la tête vers Aru, qui secoua la main.
- Nous avons traversé presque tout le sekai pour arriver jusqu'ici. Il est bien trop tard pour rebrousser chemin. - Vous avez donc voyager aussi longtemps?! D'ou venez vous? - Du Temple de l'Air Austral. - De si loin ! Mais...pourquoi avez-vous fait tout ce chemin pour...?
J'ouvris la bouche, la referma en tournant la tête vers mes compagnons.
- Notre grand-père voulait voir le monde de son sommet au mois une fois dans sa vie, répondit Kumo, les yeux rivés sur sa tasse. - Ooh...je vois. Laissez-moi au moins vous proposer de manger en notre compagnie? - Nous acceptons volontiers. Nous ne partirons qu'après.
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Sujet: Re: CO5 : Impuissance Jeu 25 Juin 2009 - 13:33
PARTIE 2
Le soleil se coucherait dans plusieurs heures, il nous fallait faire vite. Après avoir récupéré et mangé, nous sortîmes de la maison, sac sur le dos, de nouveau d'aplomb. Seul Aru ne paraissait pas avoir bénéficié de repos, son corps de plus en plus maigre, son visage de plus en fatigué.
- Veuillez accepter ce présent. Cela vous rappellera peut-être que vous êtes passés dans ce village et que nous vous avons accueillis comme les nôtres.
La femme, dénommée Hinata, me tendit un petit objet. Je le pris avec précaution et l'observai avec intérêt : C'était une petite flûte en bois, taillé élégamment dans une forme légèrement recourbée, ornée d'arabesques.
- Elle est magnifique. Merci beaucoup.
Hinata sourit, triste de nous voir partir. Nous nous éloignâmes tandis que Takao nous faisait de grands signes de la main. Même Kumo se retourna pour le saluer avec un faible sourire. La chaleur était encore insupportable, et la sueur nous recouvra très vite. Plus nous progressions, plus elle étouffait. Ou peut-être était-ce autre chose...a l'intérieur de nous. La peur peut-être?... Le Mont Laka se rapprochait à une vitesse fulgurante, si bien qu'il semblait déjà nous écraser de sa grandeur titanesque. Le vertige me prenait à chaque fois que je le levai la tête vers son sommet. La montée commençait là, la terre se soulevant soudain, plus rude et plus sinueuse.
Jamais encore je n'avais fait d'exercice aussi difficile que celui la. Aru sur mon dos, je me concentrai à chacun de mes pas, soucieuse de faire le moindre geste qui puisse me déséquilibrer. La pente était proche de la verticale, et les cailloux glissaient souvent sous nos pieds. D'épais troncs d'arbres feuillus nous cachaient la vue, et je ne voyais aucun plateau pour nous reposer. Il fallait continuer jusqu'au sommet avant de pouvoir se reposer. Les mains prises pour porter Aru, je n'avais que mes pieds pour avancer et ma concentration pour ne pas chuter. La sueur coulait le long de mes tempes, mes yeux plissés rivés sur les pierres que mes pieds foulaient. Shin, sur ma gauche, trébuchait souvent, se relevant avec une nouvelle blessure qu'il ignorait courageusement. Kumo ne tombait pas, mais j'entendais sa respiration haletante et je percevais ses tremblements de plus en plus forts, ses gestes parfois maladroits...Ils ne tiendraient pas très longtemps. Il me fallait faire vite. Un choc derrière moi. Des éboulis. Un cri. Je fis volte face et vit Shin tomber en arrière, comme au ralenti. Son sac se décrocha de son épaule, tandis qu'il tombait sur le dos. La première roulade lui tira un cri de douleur. Sans plus hésiter, je claquai mes paumes l'une contre l'autre et des lianes sortirent du sol, entourant le corps de Shin pour le soulever en l'air. Mes pieds glissèrent à leur tour, sans pour autant que je tombe. Je parvins à me stabiliser en augmentant la pression de l'air devant moi, qui me stoppa. Le silence s'imposa, hormis le bruit des pierres qui dévalaient la montagne.
- Shin ! Est-ce que tout va bien? criai-je.
Les lianes se redressèrent lentement, tandis qu'il se remettait sur ses pieds, tremblant. Du sang coulait le long de son visage. Je le vis cligner plusieurs fois des yeux et vaciller sur lui-même. Les lianes raffermirent leur prise autour de son corps.
- Kumo, j'ai besoin que tu prenne Aru et que tu rejoignes ton frère. Soigne-le vite. - Que compte-tu faire? - Je vais rendre le terrain plus lisse. Il vous faut vous faut vous reculer.
Kumo acquiesça et s'approcha lentement de moi et porta Aru, dont les yeux se fermaient.
- Je vais te faire descendre jusqu'à lui.
Faisant de faibles moulinets avec les bras, je poussai Kumo par derrière tout en stabilisant sa descente en refermant l'air devant lui. Il atteint Shin en douceur. Je me retournai et fermai les yeux, tout en inspirant, faisant de grands cercles de mes bras. Un cri que je ne pus contrôler sortit de ma bouche lorsque je propulsai devant moi une grande quantité de Chi. Une bourrasque de vent dévastatrice entra en contact avec la pierre dans un bruit terrible et une explosion de rocs et de fumée. Le Vent terrassait tout sur son passage, créant une brèche assez grande pour que nous trois passions, montant le plus loin possible. Je relâchai tout et me courbai en deux, posant mes deux mains sur les genoux pour reprendre mon souffle. Quelques instants plus tard, Kumo, soutenant Aru en passant un bras sous ses épaules, et Shin me rejoignirent. Ce dernier tenait sur son front une compresse imbibée de sang. Avec une grimace, je sortais de ma sache de nouvelles compresses, une bande, ainsi qu'une gourde remplie d'eau. J'imbibai une compresse d'eau et nettoyai la plaie.
- Aïe ! Tu n'es pas très... - Tu préfères que la plaie s'infecte?
Shin ne répondit pas. Une fois la plaie propre, je posai une compresse dessus et la fit tenir par une bande que j'enroulai autour de sa tête.
- Peux-tu marcher? demandai-je, sourcils froncés. - Bien sur que oui.
Je l'aidai à se relever et poussai un léger soupir tout en sortant ma gourde. J'avalai une grande gorgée d'eau déjà chaude et l'envoyai à mes compagnons. Aru fut le seul à ne pas boire. Peut-être même n'en avait-il pas la force. Il secoua légèrement la tête, souriant faiblement. Je crispai les mâchoires.
- Allons-y.
Nous reprîmes la montée de la montagne. Même si les graviers ne pouvaient nous faire tomber, la pente était toujours raide et nous fûmes très vite tous fatigués. Aru trébucha et tomba à genoux.
- Grand-père ! Amaya, on doit s'arrêter! Il n'en peut plus! On ne...
Sans un mot, je vint jusqu'à lui et le prit sur mon dos, tout en lançant un regard noir à Kumo. Puis je me mis à courir. Le mal d'Aru ne se soignerait pas, même si nous nous arrêtions. Non, il empirerait. Courir. Courir. Courir. Plus rien d'autre ne comptait maintenant. L'idée qu'Aru parte avant d'avoir vu son rêve se réaliser m'écœurait. Encore courir. Toujours courir. Même les pas feutrés qui galopaient sur ma gauche, perdus dans la forêt, ne m'importait pas. Ni les grognements. Ni les silhouettes puissantes qui sortirent des arbres en un bond. Mes Lames de Gardienne se matérialisèrent automatiquement autour de nous. Les félins ne pourraient ne pourraient pas nous approcher. L'un deux le tenta, et fut repousser violemment contre l'un de ses frères en poussant un rugissement.
Courir.
Je ne voyais plus où j'allais, quand s'arrêterait cette montée infinie vers le sommet du monde. Je ne faisais que courir vers lui, vers mon destin, vers celui de cet homme qui semblait déjà loin, là, sur mon dos. Puis le ciel orangé se dévoila à nous. Puis la forêt diminua d'intensité. Puis la pente se fit moins rude, plus plate. La terre fut bientôt remplacée par de l'herbe, où brillait ça et là quelques fleurs fanées, consumées par le soleil. Je ralentit l'allure, jusqu'à marcher. Jamais encore l'Air n'avait été aussi présent, aussi intense, aussi maitre de l'univers. Je me sentais portée par son souffle céleste, m'emmenant ailleurs. Dans le Ciel. Dans le Vent. J'avançai encore et me figeai totalement en découvrant ce que le sommet nous dévoila.
L'Immensité du Monde. La Mer, les Lacs, les Rivières, les Ruisseaux scintillaient de toute part. Les Montagnes, les Plaines et les Plateaux dessinaient la courbe de la Vie. Les Champs dorés, les Forêts verdoyantes se dressaient vers le ciel avec passion. Le Soleil, centre du Tout, dominait cette Beauté suprême avec avidité, embrasait le Ciel et la Terre de ses flammes rutilantes.
Un gémissement tout près de mon oreille m'indiqua que je n'étais pas seule. Je me baissai de façon à ce qu' Aru s'allonge sur l'herbe chaude, le prenant dans les bras. Ses yeux pour la première fois écarquillés brillaient de passion, d'amour et d'ébahissement. Ses lèvres fines tremblaient, ses mains aussi. Son corps entier. Une larme roula sur sa joue, porteuse de paix et de sagesse, s'ancra dans la Terre à tout jamais. J'en fus ramenée à la réalité. Trop brutalement. Assez brutalement pour que les larmes jaillissent à leurs tour de mes yeux fermés.
- Amaya...Ne ferme pas les yeux.
Je les ouvris lentement.
- Regarde ce que tu vois avec fierté et ne l'oublie pas...Tu as accompli ton devoir...et mieux encore...
Aru se tut. Tendit son index vers le paysage sublime. Ne continua pas sa phrase. C'était inutile, car je le compris. J'avais appris. J'avais grandis. J'avais découvert ce qu'était que le Temps qui passe, impuissante face à lui. Impuissante face à la Vie. Impuissante face à la Mort. Les larmes coulaient toujours, rejoignirent celle du vieux Moine de l'Air, puis d'autres encore, celles de Kumo, puis celle de Shin. Éternelles. Porteuses d'amour, de tristesse, de désespoir. Et d'Espoir. Le visage d'Aru, apaisé, se fendit d'un sourire. Le dernier. Ses yeux se fermèrent sur l'immensité du Monde à tout jamais, laissant derrière lui un Savoir qui s'ancra en nous avec douceur et délicatesse, tel un baume sur nos cœurs.
FIN
Taijin *******
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Gain: Canne d'Aru (Arme) Descriptif: simple canne d'ébène torsadé, lustrée par le temps. Permet de se relever après un coup dur. Histoire: ayant soutenu le Sage Aru à la fin de sa vie, elle le soutint jusqu'au sommet du mont Laka, sans jamais le laisser succomber. A sa mort, Aru glissa celle-ci dans les mains d'Amaya, lui léguant la force de sa volonté. Particularité: cet objet est un souvenir propre à Amaya, aucune autre personne ne peut l'utiliser avec son effet. Effet: {permet de lancer un Chiasma sans perdre de pChi si Amaya en reçoit un} soit {Si Chiasma/Combo=>Chiasma=0pChi}
Gain: Tenue de Chasseur. Effet:Permet d'emporter une arme plus un objet supplémentaire en combat.
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