RP de présentationCher ami,
Je t’écris cette lettre suite à une singulière rencontre que j’ai faite il y a quelques jours. Bien sûr, tu te demanderas à n’en pas douter pourquoi je te narre cette rencontre qui n’est qu’un fait divers parmi tant d’autres et que l’on peut aisément éclipser par des histoires autrement plus sordides. En effet, Ba Sing Se regorge d’anecdotes saignantes, tragiques et truculentes et je peux imaginer que ce n’est pas la seule ville au monde dans laquelle ces faits abondent (bien ma fierté d’habitant soit de la qualifier comme la plus grande et la plus belle). Non certes, je laisse cette partie à tous les assoifés de vie privée, les indiscrets qui tentent de connaître les malheurs de leurs frères en faisant semblant de les plaindre. Mais considère cette histoire comme un exemple de la capacité qu’a l’âme humaine de vaincre n‘importe quelle difficulté, aussi insurmontable paraisse-t-elle. Mais apprends donc ce que j’ai vu et qui m’enthousiasme au point de t’écrire.
Je marchais seul dans la campagne environnant Ba Sing Se afin de me préserver de l’agitation incessante qui règne dans cette magnifique cité, lorsque je m’aperçu que mes pensées vagabondes m’avaient conduit au bord d’un petit ravin d’un dizaine de mètre de hauteur. Je te l’accorde, il serait plus approprié de parler de la profondeur d’un ravin plutôt que de sa hauteur, mais passons. Je me demandai encore comment j’étais arrivé là lorsque je m’aperçu que ma solitude était toute illusoire. Je pouvais voir la silhouette d’un homme courbé par les ans se tenant en équilibre près du précipice et regardant le fond. Il paraissait vouloir rejoindre celui-ci de la manière la plus rapide qui soit, à tel point que je ne pus m’empêcher, intrigué, d’avancer pour parler à ce personnage. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je réalisai qu’il avait tout au plus une vingtaine d’année, mais que son visage portait déjà les traces d’un grand désespoir. Lorsqu’il me remarqua et se tourna pour voir à qui il avait à faire, avec une habileté qui lui valut presque de se retrouver quelques mètres plus bas. Je trouvai sa gaucherie comique en me disant que je n’avais pas été loin de passer de simple témoin d’une chute mortelle à provocateur de cette même chute. Ironie de la vie, moi qui tente d’améliorer par mes réflexions l’existence des hommes en raccourcir une ! Mais faisons bref. Ne souhaitant pas voir une mort sous mes yeux, je me décidai à lui parler en gardant prudemment quelque distance, son corps musclé laissant présager que dans le cas où il me trouverait gênant, il n’aurait aucune peine à me faire taire, temporairement ou non.
- Holà, l’ami, fis-je pour engager la conversation.
- C’est à moi que vous parlez ? grogna mon jeune homme les yeux pleins de méfiance. Et d’abord, qui êtes-vous ?
Je réprimai une parole narquoise, du fait que nous étions seuls et que je ne pouvais sans doute pas m’adresser à Shui Khan, répression aidée par la vue de ses bras faisant la taille de mes jambes.
- Que de prudence, voyons. Quel mal pourrais-je vous faire ? repris-je d’un ton
enjoué .Comme je vous ai vu fort intéressé par cette particularité géologique de la région je me suis dit que nous pourrions discuter de la position géographique unique de notre emplacement.
- Géologique ? Géographique ?
Son air ignare et niais me laissa interloqué. Il ne connaissait même pas la signification de ces deux termes. J’avais en plus la malchance de tomber sur un paysan à la culture aussi large que mes biceps. Le temps de reprendre mes esprits, il s’était déjà retourné vers l’abîme.
- Hé, joyeux compère, quelle chance nous avons de pouvoir vivre dans cette belle contrée.
- Et où voyez-vous de la chance ? rétorqua-t-il.
- Nous pouvons être heureux, dans ce monde. Par la grâce des Avatars, nous vivons en paix avec nos voisins de puis des dizaines d’années déjà. Notre nation est prospère et s’enrichit de plus en plus. Ce n’est pas le travail qui manque. Et avec un travail cache de nombreuses opportunités pour qui veut s’élever socialement. Avec un peu de persévérance, vous deviendrez vite riche et respecté.
J’étais sûr que ma tirade lui remonterait le moral. Nous avons maintes fois pu voir, cher ami, que les hommes sont ambitieux et que l’appât du gain peut faire des miracles. Lorsqu’il eu finit de comprendre ce que j’avais dit, il répondit, de la haine transparaissant dans ses yeux :
- J’ai déjà eu affaire aux hommes. Et si la vie, c’est être avec des gens, plutôt crever.
Je n’étais apparemment pas assez bon psychologue, mais je ne me laissai pas démonter.
- Comment, ce n’est que ça, de la misanthropie ! Si vous n’aimez pas les humains, vivez en ermite. La nation de la terre est rempli d’endroits où vous pourrez vivre seul, compagnon. Le majestueux Grand Canyon, la chaîne de montagnes près d’Omashu, l’immense désert ou encore le marais. Gardez espoir et vivez seul. Vous avez raison, c’est en vivant retiré que vous atteindrez le vrai bonheur et laisserez votre esprit vagabonder librement détacher des contraintes terrestres. Ah, réjouissez-vous.
Je m’étais un peu enflammé, et fatigué par le discours d’un homme lettré, mon ‘compère’ s’avança d’un pas décidé vers le vide. Je compris alors qu’il avait sans doute la mort d’un ami sur la conscience et qu’il pensait ne plus avoir le droit de vivre à cause de ceci. J’eu à l’instant et opportunément deux idées lumineuses. La première fut de reculer de quelques mètres et la seconde de lui hurler sévèrement dessus :
- Vous êtes un lâche. Vous croyez assumer vos fautes en périssant ainsi, mais vous ne faites que fuir et votre conscience vous poursuivra au delà de la mort en vous torturant plus douloureusement encore. Mourrez et vous serez maudits durant l’éternité, mais vivez et vous avez une chance de vous faire pardonner et surtout de vous pardonner vous-même.
L’homme d’action repris alors le dessus sur l’homme de lettre en moi et je me mis à courir très vite en direction de la capitale. Très vite essouflé, je me retournai en m’attendant à voir le jeune homme se jeter sur moi fou de rage, mais je le vis au contraire s’éloignant du ravin et me faisant de grand signes de la main et j’entendis faiblement un « merci » crié au loin.
Voilà donc la fin de mon histoire. Ces noires idées de mort ne sont pas si rares chez les individus désespérés, mais je trouve remarquable que l’espoir d’une vie meilleure apparaisse chez un individu bien résolu au pire. Porte toi bien, cher ami et j’attends impatiemment ta réponse.
Ton dévoué Seng Lan, philosophe philanthrope.
l Nom entier l Quil Alvayr
l Nation lRoyaume de la Terre
l Lieu de naissance lUn petit village à l'est de Ba Sing Se
l Lieu de résidence l Il n'en possède pas
l Age au début de son entraînement l17 ans
l Description physique (max 10 lignes) l Petit (1m 65) et trapu, Quil est un jeune homme endurant. Habitué à un dur labeur très tôt dans son enfance, il possède une musculature impressionnante pour un jeune homme. Son visage carré et ses traits vulgaires lui donnent un air assez rustre et on voit au premier abord qu’il est né à la campagne et qu’il n’est pas très malin. Son regard mou et sa maladresse quasi proverbiale complètent et confirment cette impression.
l Particularités (physique, mental, parcours de vie, accessoires...) lQuil possède un esprit très pragmatique et paraît souvent terre-à-terre. Il rit assez rarement aux plaisanteries (qui sont souvent dirigées contre lui) et ne donne pas l’impression d’avoir un quelconque sens de l’humour. A cause de sa balourdise, il ne s’est fait aucun ami et est donc très solitaire. De plus, il possède une phobie du feu, phobie qui le pousse parfois à des actes violant envers tout citoyen de la nation du feu.
l Métier (optionnel) ll But lVivre en paix avec lui-même
l Devise lAvec de la volonté on peut tout entreprendre, on ne peut pas tout faire
l Bref récapitulatif de sa vie avant l’entrée dans le RP l: Sa mère meurt peu après sa naissance. Il passe son enfance dans un village insignifiant vivant dans et grâce à la ferme de son père, sise à l’écart du village. Son père, illettré comme la majorité des paysans, le fait travailler aux champs très tôt pour ne pas avoir une bouche inutile à nourrir. Quil aime et respecte profondément son père, en partie car c’est un maître de la terre. Son enfance se passe dans une solitude monacale et deux raisons en sont la cause. La ferme étant à l’extérieur du village et Quil devant travailler, il n’a que peu temps pour fréquenter des gens et de trouver des amis. En outre, sa gaucherie et sa force détruisent véritablement les rares amitiés qu’il tisse. Personne n’aime voir sa porte défoncée ou ses affaires brisées aussi surprenant que cela puisse être.
Peu après que Quil ait atteint sa seizième année, sa maladresse provoque un incendie qui détruit la ferme. Son père, épargné par l’incendie, se retrouve effondré par la perte d’une vie entière de labeur et des souvenirs de sa femme et meurt de chagrin. Quil se retrouve alors seul et porte le poids de la culpabilité de la triste mort de son père. Et, cerise sur le gâteau, les villageois peu enclins à aider un pauvre orphelin dans le besoin le chassent rapidement du village, apprenant à Quil la générosité du genre humain. De cette tragédie il en retirera une amertume envers ses semblables poussant à la misanthropie et une phobie et une haine du feu qu’il associera à la destruction et à la mort.
Rongé par le chagrin et la culpabilité, devenu misérable à force de subsister en accomplissant de menu travaux et errant de hameau en hameau il passe à deux doigts de se jeter dans un ravin. Mais grâce à un personnage loufoque, il réalise qu’il n’a pas envie de gâcher le don que lui a transmis son père : la maîtrise de la terre.
l Liens avec les membres du forum (cette partie peut être éditée en cas d’alliance ou de mariage) l
Humilité / Force / Résistance