Kuzon était là, sur son balcon, contemplant la cité. Le regard perdu, mains croisées derrières son dos. Réfléchissant, passant à cet Amiral nouvellement promu et qui avait fait controverse : Kyozu. Il pouvait comprendre que l’on se pose des questions, après tout, il n’était arrivé ici que depuis un peu plus d’un mois. Ne sachant même pas maîtriser le feu, il était toujours élève de Bella… un Amiral de la Nation du Feu toujours à l’école. Certes, il y avait là matière à controverse. Le Seigneur du Feu l’avait cependant remarqué dès la semaine de son arrivé et avait désiré en savoir plus, ne serait-ce que sur son apparence. Une immense fortune, l’aide de ses meilleurs agents du renseignement et près d’un mois… voilà ce qu’il en avait coûté que d’en savoir plus sur son passé. Là encore, il n’avait réussi qu’à recueillir quelques bribes d’information car sur les rares personnes détenant des informations, la majorité avait refusé de parler tellement la peur les tenait à la gorge. Néanmoins, il avait quelque chose sur ce Kyozu. Il avait été le meilleur assassin de Nimong et ce, dès l’âge de 12 ans. On raconte même qu’il serait le meilleur de tout les temps. Que son mentor fut Ni Lee, laissant deviner son talent au corps-à-corps. Qu’il était pragmatique, froid et implacable. Justement, il lui fallait un homme tel que lui pour un problème particulier. Cependant, pour un tel problème, l’agent se devait de posséder une marge de manœuvre très large, carte blanche comme on dit. Non qu’il pense que Kyozu aurait eu besoin de ça, mais sait-on jamais. Voilà la raison l’ayant poussé à le nommer Amiral.

-Garde !

Un garde pénétra aussitôt dans la pièce et du fond de celle-ci s’adressa à son Seigneur.

-Oui, Seigneur du Feu Kuzon ?

-Va me chercher l’Amiral Kyozu.

Le garde s’exécuta et une demi-heure plus tard, sans avoir entendu la porte s’ouvrir et se refermer, il senti Kyozu derrière lui.

-…

-Amiral Kyozu, sur la table à votre gauche il y a un parchemin. Une mission, pour vous, dont vous devrez vous acquitter le plus tôt possible et vous comprendrez pourquoi en lisant le document.

Le Seigneur du Feu se retourna pour faire face à son Amiral, mais il n’y avait plus personne. Ni de parchemin d’ailleurs et il n’avait toujours pas entendu le bruit de la porte.

Gong-Gong: un petit homme obèse et très laid que la vie n'avait pas gâté en ce qui concerne l'apparence, mais il était un bon informateur. Par contre, il avait la fâcheuse manie de jouer et de s'endetter jusqu'à ce que ses ''créanciers'' veulent sa peau. Pour cette raison, il ne restait jamais plus de 6 mois au même endroit. Malheureusement pour Gong-Gong, celui-ci était arriver sur les terres du Nord de la Nation du Feu depuis 4 mois, Kyozu avait besoin d'informations...

L'informateur courait depuis déjà 15 minutes, ce qui représentait plus dexercices que ce qu'il faisait en une année. Ne cessant de trébucher: il n'est pas évident de courir dans une forêt et encore moins la nuit. Ses vêtement trempes à un point tel qu'on le croirait sorti de l'eau, les cheveux collants à son visage comme autant d'algues. Le battement de son coeur risquant de lui faire sauter la cervelle! Pourtant il ne pouvait s'arrêter, mieux valait mourrir d'une crise cardiaque que de sa main. Tout était si confus dans sa tête; un instant il était assis dans la taverne, buvant et rigolant, et l'instant d'après tout flambait. Les clients fuyant, certains brûlant et le tavernier, pauvre homme, la tête écrasée par une poutre de bois du plafond qui s'est détachée. Puis il l'avait vu, tout au fond et toujours assis, le fixant de son oeil. Peu importe, il devait continuer à courir, il finirait bien par arriver de l'autre côté de la forêt et ainsi déboucher sur la ville et ses gardes.

Une centaine de mètres plus loins...

Enfin, Gong-Gong pouvait voir la fin de cette satanée forêt et les lumières de la ville située juste au-delà. Heureux, il se mis à courir plus vite: l'idée d'être un petit moment en sécurité lui donnant des ailes. Soudain, au moment ou il franchissait la lisière de la forêt, il trébucha encore, comme-ci la forêt souhaitait lui jouer un dernier tour. Se relevant aussitôt pour se remettre à courir, il percuta quelque chose et c'est là qu'il su que durant tout ce temps, sa course n'avait servit à rien. Kyozu l'empoigna par le col de sa chemise pour le plaquer violemment contre un arbre et s'en même détacher son regard impassible et froid de celui de Gong-Gong, plein de peur, il lui brisa les 2 jambes au niveau des genoux.

-Qui veut cette dague?

-Pitié, ne me tu pas, je vais tout te dire.

Sans même attendre, alors que sa victime lui promettait de coopérer, Kyozu pris dans sa main le coude de l'informateur et surchauffa ce dernier à une chaleur si intense qu'il se détacha du reste du corps.

-Aller. Sa voix froide contrastant avec son regard flamboyant.

-Une bande de petits nobles sans importance, 3-4 nobles pas plus. C'est tout ce que je sais, je le jure!

Kyozu ne pris même pas la peine de lui dire ''Tu mens!''. À la place, il lui brisa les dents du devant d'un coup de poing.

-ARGH!...ARgh..pfff... Karik...pfff... fef...Argh... leur fef fait karik...

Kyozu, tout en continuant de le soulever d'une main, aligna l'autre avec le visage ensanglanté de Gong-Gong et ferma son poing. Il expira un bref coup et de son poing jaillit une boule de feu qui réduisit en cendres la tête de l'informateur et noircit le tronc de l'arbre juste derrière. Il laissa retomber le cadavre sans tête au sol et se mit en route vers le Nord.